Iseut avait tergiversé pendant des heures, cherchant une solution acceptable à cette situation qui était, à ses yeux, impossible à gérer. Son corps tout entier tremblait, ses vêtements froids et trempés par la pluie lui collait à la peau. Combien de temps était-elle restée là? Immobile et impassible, la jeune blonde s'était déconnectée du monde, essayant de se plonger dans un avenir incertains. Pour la première fois, elle n'avait aucune idée de ce qu'allait être demain. Demain n'avait plus le même sens. Demain était plein de doute. Elle quittait le chemin de traverse. Il n'y avait plus que quelques sorciers, bravant la pluie sous cet objet moldu que l'on appelle parapluie. Les regards se posaient se sa personne. Elle ne leur en voulait pas, elle devait faire peur à voir. Elle errait dans les rues Londoniennes, ne trouvant pas le courage de rentrer. Comment allait-elle le lui dire? Elle ne pouvait rien lui cacher, mais elle ne voulait pas qu'il le comprenne dans le silence et dans ses regards entendu, elle voulait faire les choses de la bonne façon. Après tout, il était tout autant concerné qu'elle. Sa main venait se poser contre son ventre, plat, tout en se contemplant dans la vitrine d'un magasin moldus. Elle se demandait quel genre de changement allait s'opérer. Elle essayait de s'imaginer avec un ventre rebondi. Elle avait toujours trouvé que les femmes enceintes était magnifique tant elle rayonnait. Elle n'avait pas l'impression de pouvoir être l'une de ses femmes. Tout était bien trop compliqué. Les larmes roulaient sur ses joues, se mêlant au gouttes qui continuait de s'écraser contre sa peau de pêche.

Elle avait repris sa marche, errant comme une âme en peine. Cela faisait trois fois qu'elle passait devant la demeure familiale. Elle ne pouvait plus prétendre qu'elle ne l'avait pas remarqué. Non, elle devait faire face à cette situation. Entrer et tout lui dire. Et si elle venait à le perdre? Elle savait pertinemment qu'ils ne pouvaient avoir cet enfant ensemble, mais elle voyait aussi en cet enfant, le fruit de leur amour défendu. Elle ne pouvait se résoudre à l'abandonner vulgairement. Elle laissa échapper un soupire, ses pas la portant jusqu'au seuil de la porte. Elle garda sur la poignée quelques instants avant de se décidé à ouvrir la porte. Elle se débarrassait e ses vêtements humides. Les abandonnant contre le carrelage glacé du hall et du couloir, prenant la direction de sa chambre. Au loin, elle entendait son frère. Elle le connaissait tellement qu'elle connaissait le moindre de ses gestes, rien qu'en l'entendant se mouvoir. Arrivée dans sa chambre, elle se débarrassa du reste de ses vêtements. Le tissus lui collait à la peau si fortement qu'il était difficile de s'en défaire. Une foie nue, elle contempla sa silhouette, filiforme. Plus pour longtemps. Elle enfila ses vêtements. Une simple robe noir, moulante, par dessus lequel revenait une blouse, informe, qui lui dénudait l'épaule. Elle aurait pu se sécher les cheveux d'un coup de baguette magique, mais elle se contenta d'un essuie pour éponger le plus d'humidité que possible. Elle était toujours occupé à se dégorgé les cheveux quand elle arriva dans le salon. Elle déposa l'essuie contre le dossier du fauteuil et vint prendre place au côté de son frère. Les jambes repliées, les pieds sous ses fesses, elle le toisait pendant de longue minutes, en silence. Elle finit par abaisser son regard, venant déposer sa main contre son bras. Les doigts glacés de la sœur contre la peau chaude du frère. Il était déjà trop tard. Il devait savoir qu'il se tramait quelques choses. Il fallait qu'elle parle. Elle ouvrait la bouche et la refermait aussitôt, fronçant les sourcils, indécises. Toute l'après midi, elle avait réfléchi à la façon de présenter les choses. Elle en venait à la conclusion qu'il n'y avait pas de bonne façon. J'ai... Un truc à te dire. Il devait l'avoir compris. Mais elle, elle essayait juste de gagner un peu de temps. Ce n'était qu'une question de minutes, ou de secondes. Peut-être qu'elle devrait simplement le dire, comme cela. Au moins se serait fait. Elle laissa échapper un soupire, laissant retomber sa frimousse contre l'épaule de son frère et ainsi, se blottir contre lui.