La perte d'un être cher. Il suffit d'une personne, d'une action, d'une parole et tout s'écroule. Une simple goutte d'eau pouvant créer un raz de marée. Rien ne serait plus pareil. Tout avait changé. Trop vite, trop inattendu. Mais il ne pouvait rien y faire. Il était bloqué dans cette tristesse sans pouvoir en sortir. Oui, tout pouvait basculer du jour au lendemain. En un battement de cil. Il l'avait compris à ses dépends. Allongé sur son lit, il fixait le plafond de son regard azur. Il ne pouvait plus pleurer. Les larmes ne voulaient plus sortir. La tristesse avait fait place à la rage. La rancœur. Un mal qui vous ronge. Un terriblement sentiment caché en chaque individu, n'attendant qu'une seule chose, sortir. Sortir et exploser. Il la sentait en lui. Grandissant chaque jours un peu plus. Il ne savait plus quoi penser. Il ne savait plus qui suivre. Ses parents ? L'ordre ? Cette guerre le bouffait de l’intérieur. Il n'en pouvait plus. Son monde s'effritait de plus en plus. Et lui avec. Il changeait. Il le sentait. Oui, rien n'était plus comme avant. Il se redressa. La nuit commençait à s'installer. Il pouvait entendre le bruit des passants dans la rue. Insouciants. Ils ne savaient rien. Il les enviait. Lui aussi aurait voulu une vie normale. Une vie dans laquelle il n'aurait pas à porter le lourd fardeau de son nom. Une vie dans laquelle il ne serait pas un Malfoy. Mais il ne pouvait rien y faire. On ne choisit pas sa famille, il en était le parfait exemple. Une photo sur sa table de nuit. Ces yeux d'un vert émeraude le transperçant. Il n'en pouvait plus. Il se sentait jugé, méprisé par son propre père. Un fossé s'était creusé entre eux. Un fossé qui n'était pas prêt d'être comblé. Drago n'acceptait pas les choix de son fils. Il ne pouvait concevoir que ça progéniture avait un avis différent du sien. Il se rallongea, plongea son regard dans le ciel étoilé. Depuis des années il avait suivi aveuglément son paternel. Depuis des années il lui avait fait confiance. Mais il ne pouvait plus, désormais. Trop de chose avait changé. Il avait changé. Il s'en rendait compte maintenant. Et cela lui brisait le cœur. Oui, cette situation le replissait de tristesse, mais il ne pouvait pas faire machine arrière. C'était bien trop tard pour avoir des remords.

Un bruit. Un simple bruit le tira de sa stupeur. Il hésita avant de se lever. Avait-il envie de parler à quelqu'un ? Mais il se résigna, et ouvrit la porte. Il n'en crut pas ses yeux. « Je sais que... » Que faisait-elle là ? Elle. Rose. Leurs regards se croisèrent. Il se figea. Il ne savait pas quoi dire, quoi penser. « Bon, peut être que je n'aurais pas du venir. C'est vrai quoi... je t'ai giflé la dernière fois ! » Il porta sa main à sa joue. Il pouvait encore sentir cette fine douleur sous sa peau. « J'en ai encore mal d'ailleurs... » Il baissa le regard. Elle devait avoir besoin de réconfort. Tout comme lui. « Okay, c'était peut être pas la bonne façon de commencer la discussion... » Non pas vraiment. Il n'avait pas envie de se voir balancer plein de reproche à la figure. Pas maintenant, il n'était pas capable de l'encaisser. Il reposa son regard sur la jeune Wesley. Leurs parents c'étaient faits la guerre. Oui, ils étaient censés se détester. Mais il ne pouvait pas lui en vouloir. Pas à elle. « Ce que je veux dire par là c'est que... » Il savait très bien ce qu'elle voulait dire, ce qu'elle était venue chercher en tapant à sa porte. Une épaule sur laquelle se reposer. Une personne pour l'écouter. Il ne savait pas s'il était la meilleure option pour cette situation. Mais pour elle, il devait certainement être la seule. « Je...Je savais pas où aller autrement que chez toi. » Un silence s'installa. Pendant quelques secondes, son regard c'était perdu. Il ne savait plus sur quel pied danser. Tout était tellement bordélique. Sa vie, la vie de Rose, le monde sorcier. Cette guerre les bouffait tous. Un par un et petit à petit. Elle les éloignait les uns des autres. Elle les laissait se recroqueviller sur eux même, sans aucune échappatoire. Alors elle était venue chez lui. Dans l'espoir de sortir de ce gouffre qui l'engloutissait peu à peu. « Viens, entre. » Il lui prit la main comme pour la guider. Alors qu'elle connaissait parfaitement son appartement. Il avait simplement besoin de ce contact humain. Cette chaleur qui leur permettait à tous de survivre. Il la fit s'asseoir sur son fauteuil. « Je suis désolé, c'est un peu le bordel. » Il n'attendait pas de visite. Une multitude d'objet jonchait le sol. Il rougit. Il avait honte. Honte de l'accueillir dans ce taudis. Honte de lui montrer cette partie de lui. Car il avait toujours était le garçon impeccable, sur de lui. L'état de son appartement reflétait son état d'esprit. Et il se sentait con de se retrouver aussi vulnérable devant elle. Il aperçut la photo de son père sur sa table de chevet. Rapidement il la retourna. Comme un signe de paix. Comme pour la mettre à l'aise. Après tout, elle se trouvait déjà en compagnie d'un Malfoy, pas la peine dans ramener plus.