› Avez-vous déjà entendu parler de la légende du Phoenix ? Qu'est-ce que vous en pensez ? : J'ai eu l'occasion d'entendre la comptine une fois seulement durant mon enfance. Car si ma mère était une adepte des légendes et mythes divers, celle du phénix n'était pas sa favorite. Elle préférait les histoires plus poussées, plus élaborées. Mes goûts sont semblables à ceux de ma génitrice et de ce fait, je n'accorde guère d'importance à la légende du Phoenix. Elle ne me paraît pas suffisamment intéressante pour que je me penche sur son cas plus attentivement. Même si j'en aurais le temps, je ne le ferais pas. Mais il n'empêche pas que malgré mon dédain envers cette fable, qu'il serait fort probable qu'elle soit une légende réelle. Ne disait-on pas que la Baguette de Sureau n'appartenaient pas aux frères Peverell ? Et pourtant, c'était bien le cas. Tout est possible. Selon moi, chaque légende ne serait pas infondée.
› Quelle est votre position par rapport à la guerre ? : Mère répète sans cesse qu'opter pour la neutralité dans un conflit signifie faire preuve d'intelligence et surtout, de prudence. Je ne l'ai pas écouté en m'orientant du côté de l'Ordre du Phénix. Lors de la première et seconde guerre, le bien a vaincu. Je suis donc certaine que pour celle-ci, la fin sera écrite d'une façon identique aux précédentes. Pour les plus inquiets, je certifie ne pas encourir un grand danger en m'engageant à participer à ce nouveau conflit car n'oublions pas que ma personnalité exécrable et égoïste pourrait fortement laisser penser que je suis neutre et même une Mangemort. Je doute qu'on m'identifierait directement comme étant une membre de l'Ordre et je ne suis pas suffisamment débile pour clamer mes idéaux sur les toits.
› Pensez-vous que les prétendus Mangemorts, leurs familles, ont été opprimées ces dernières années ?: C'est une question à laquelle je saurais répondre avec une grande justesse, sans mentir ou émettre des hypothèses diverses. Oui, nous, descendants de Mangemorts, avons été opprimés. Sans ma joie de vivre, je pense que je n'aurais pas eu la force de combattre ces piques qui insinuaient que j'étais une copie conforme de mon père ou encore que j'étais une des personnifications du mal. J'admets que mon comportement n'encourageait pas à penser le contraire de moi, mais tout de même. Je n'oublierais pas les regards méprisants de la majorité lorsque je passais dans les couloirs alors qu'ils n'avaient même pas pris la peine de me connaître. Je n'oublierais pas non plus la difficulté que j'ai eu à obtenir une place au sein du ministère au Département de la Coopération Magique. Ce rejet m'a conduit à devenir rentière et à abandonner la politique, choix que je ne regrette pas au final.
› Que pensez-vous des rumeurs comme quoi Harry Potter aurait été tué par James Potter ? : Cela me paraît étrange, trop abject pour s'y attarder de trop et pourtant je ne peux m'empêcher d'y songer. C'est un fait possible. Tom Jedusor n'a-t-il pas mis fin aux jours de son Moldu de père ? Alors, pourquoi James aurait-il tué son propre géniteur ? Je ne vois d'ailleurs pas pourquoi il l'aurait fait. Je voyais les Potter comme étant une famille idéale, avec ses hauts et bas mais suffisamment heureuse pour qu'un évènement de ce type vienne entacher le portrait de cette charmante colonie. James était un bellâtre prétentieux, mais je ne conçois pas le fait qu'il ait réellement pu commettre un acte aussi... sordide.
› Que pensez-vous de la création d'un nouvel ordre ? : C'est une bonne idée, car les Mangemorts se reforment et sèmeront la zizanie dans le pays. Il est donc nécessaire qu'un autre groupuscule riposte contre eux. J'estime que l'Angleterre a assez perdu lors des précédentes guerres et ça ne me plairait pas de perdre Brynden, par exemple. Nous avons tous le droit à la paix et je saignerais ceux qui empêcheront l'installation d'une prospérité durable.

« Je suis désolé pour ton père, Faye. » C'était ce qu'on lui répétait sans cesse depuis deux semaines, si bien qu'elle en était lassée. Sauf que lorsque cela venait de Brynden Selwyn, c'était une toute autre affaire. Il avait la particularité de ne jamais être désolé pour quoique ce soit. Lorsque le frère de sa récente petite-amie avait décédé lors d'un accident de voiture, il n'avait même pas pris la peine de se rendre aux funérailles ou mieux, de présenter ses condoléances à sa chère et tendre. Alors, pourquoi venir aux pieds de sa terrible meilleure amie et prononcer ces mots ? Etait-elle plus importante qu'une compagne ? Pourtant, il ne se retenait pas pour la dénigrer et l'énerver à chaque fois qu'il en avait l'occasion. Complicité d'enfants ? Peut-être bien.

Faye et Brynden se connaissaient depuis extrêmement longtemps. En vérité, la jeune femme ne se souvenait guère de leur rencontre. Lui, si. C'était une anecdote qu'il aimait raconter à autrui lorsqu'ils organisaient des soirées mondaines et qu'ils discutaient avec leur cercle privé. Selon lui, Faye n'était âgée que d'un mois et lui avait déjà douze ans. Brynden détestait les nourrisons et bien malheureusement pour lui, on l'avait forçé à se rendre au manoir Avery pour fêter les trente jours d'une certaine fillette, appelée en cette période Honor. On l'avait même obligé à la tenir dans ses bras afin d'immortaliser le moment grâce à une superbe photographie qu'il conservait encore dans son bureau. Depuis, étrangement, ils ne s'étaient plus séparés. Il était tombé amoureux de ce poupon aux gigantesques yeux bruns. Brynden lui avait appris à voler, à courir extrêmement vite, à embrasser, à faire des choses que nul autre n'aurait pu lui apprendre. On avait l'impression qu'ils étaient spécialement conçus pour former un duo de choc que rien ne parviendrait à séparer.