perfection imparfaite.

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∞ L'AN DEUX MILLE DOUZE, LILY EST ALORS ÂGÉE DE QUATRE ANS. Ton rire d'enfant résonnait dans les alentours déserts. Cristallin, pur, il ressemblait au son émit par des milliers de clochettes. Bêtement heureuse de tournoyer sur toi-même, tes cheveux auburn virevoltaient autour de ton visage sur lequel était dessiné une expression de joie. Un mauvais mouvement, des jambes emmêlées et te voilà étendue de tout ton long dans la neige immaculée. Alors que la plupart des bambins auraient éclaté en sanglots à cause de la chute et du froid qui commençaient à les envahir, tu ris encore plus fort. À cause de ta propre bêtise et de la découverte des nouvelles sensations. Bientôt tu fus soulevée dans les airs. Les bras puissants de ton père se refermèrent sur ton frêle corps tandis que tu frappais gaiement dans tes mains. « Ne sort pas comme ça Lily. Tu pourrais tomber malade ! » La voix exaspérée, mais sévère de ton père te fit perdre ton sourire momentanément tandis qu'une boule se formait dans ta gorge. Tu baissais alors les yeux. C'est vrai que ce n'était pas très intelligent de ta part de sortir dehors en pyjama. De plus, l'hiver cette année-là était extrêmement rigoureux. Tu n'aimais pas décevoir ton papa. Au contraire, t'adorais quand il était fier de sa jeune fille. D'un ton chevrotant, tu lui répondais honteusement. « Je suis désolée, papa. Tout est blanc et je voulais voir si moi aussi j'allais devenir blanche si je sortais. La neige, c'est tellement joliii. » Accentuant sur le 'i', une moue boudeuse se dessina sur tes traits de poupon. Alors que tu n'y t'attendais pas, il éclata de rire à son tour. Pourtant, tu n'avais rien dit d'amusant. Tu étais décidément un clown de nature. Quatre ans, Lily Potter, la joie de vivre incarnée. On avait pris l'habitude de te qualifier d'un lumineux rayon de soleil. Tu arriverais à faire sourire le plus triste des hommes, clamaient tes proches alors que tu ne savais même pas encore parler. Ta mère te disait que tu devais garder ce don au fin fond de ton coeur à jamais. Cette innocence que beaucoup trop de personnes perdaient au court du rude chemin qu'est la vie. Tu as suivi son conseil tout au long de ton enfance. Tu as tout fait pour ne pas t'en séparer, quoi qu'il arrive. Malheureusement, parfois des choses nous sont arrachées inconsciemment et on ne peut rien y faire.

∞ L'AN DEUX MILLE DIX-NEUF, LILY EST ALORS ÂGÉE DE ONZE ANS. Quatre ans. Ça faisait quatre ans que t'attendais ce moment bien précis de ta vie. Ta rentrée dans la célèbre école de magie et de sorcellerie. Tu trépignais d'impatience pendant toutes les vacances d'été. Qui semblaient durer des années entières. Toute la famille était au courant de ton niveau d'excitation. Tu ne parlais que de ça. Poudlard était le seul mot que tu avais à la bouche. James se moquait gentiment de toi à chaque fois que t'abordais le sujet, d'ailleurs. Mais tu n'y pouvais rien. Après tous les récits qu'on t'avait racontés, toutes les histoires que tu avais lues, tu voulais à ton tour connaitre cet établissement mythique dans lequel tes propres parents et grands-parents avaient étudié dans le passé. La veille de la rentrée, tu as passé ta soirée en compagnie de tes parents. Même si t'étais heureuse de prendre ton envol, les quitter te faisait mal au coeur. Tu n'avais pas l'habitude d'être séparée d'eux aussi longtemps, sauf quand tu allais passer tes vacances chez tes grands-parents. Mais encore une fois ce n'était pas aussi long. Sceptique, tu avais connu ta première nuit blanche ce soir-là. Il te fut impossible de fermer un seul oeil. Tu te voyais, le Choixpeau sur la tête et ton appréhension ne faisait que s'accroître. Le matin, t'étais descendu prendre ton déjeuner au pas de course. Aucune fatigue ne se faisait ressentir finalement, c'est l'enthousiasme éphémère qui s'était emparé de ton corps. Après tout ce temps, l'école qui allait devenir ta deuxième maison s'offrait entièrement à toi. Sur la gare que tu connaissais déjà pour avoir accompagné tes deux frères, tu ne pouvais pas rester en place. Tantôt sautillante, tantôt bavarde, devant le train imposant qui émettait des sifflements, tes yeux s'étaient mis à briller de mille feux. Tu avais du mal à croire que tu te trouvais devant ton destin. Un sourire immense avait pris possession de tes lèvres tandis que tu poussais ton chariot en faisant bien attention à ne pas te faire bousculer par les autres personnes présentes sur la voie 9 ¾. Quand la locomotive commença à siffler afin de faire connaitre son départ imminent, tu t'étais retournée vers tes parents. Les larmes t'avaient monté aux yeux sur le coup de l'émotion. Des larmes de peine de les quitter ainsi, mais aussi des larmes de joie d'être enfin assez grande pour partir à son tour. Une étreinte avec ton père te réchauffa le coeur. Après un énième je t'aime et baiser sur la joue, tu t'étais jetée dans les bras de ta mère, qui elle non plus n'était pas dans un meilleur état que toi. Sa seule fille allait être loin, très loin, pendant des mois. C'est donc après maintes embrassades que ta mère t'avait fait un petit monologue durant lequel tu n'avais pas pu t'empêcher de lever les yeux au ciel. « N'hésite pas à m'écrire si quelque chose te préoccupe, ou si tu veux tout simplement parler. De toute façon, j'attends une lettre avec ton impression dès le lendemain de la répartition ! » et plus bas, elle avait chuchoté d'une voix empreinte de tendresse « Où que tu ailles on sera fiers de toi, mon ange. On t'aime très fort. Ne l'oublie pas ! » Un dernier sourire et tu t'étais empressée de monter au bord du train. La première fois d'une longue lignée.

∞ L'AN DEUX MILLE VINGT-DEUX, LILY EST ALORS ÂGÉE DE QUATORZE ANS. Un énième querelle. Quelques cris, semblables à des poignards tranchants qui se plantaient à vif dans ton organe vital. Encore et encore. Te faisant saigner intérieurement. Ton père et James se disputaient. C'était comme une routine, mais qui faisait toujours aussi mal. T'aurais tellement aimée arranger les choses entre eux, entre tes deux frères aussi. Tu avais essayé de les rapprocher quand vous n'étiez pas à Poudlard. Peut-être un peu naïvement, tu croyais qu'ils pouvaient se réconcilier et qu'il y avait des chances pour que tout redevienne comme avant. Comme quand t'étais petite. Mais rien ne marchait et rien ne marchera jamais. Ils s'éloignaient un peu plus à chaque fois. Ce jour-là pourtant, ce fut diffèrent. La fissure s'était transformée en véritable fossé, sans que tu ne puisses y faire quelque chose. James allait partir vivre ailleurs. Il te l'a annoncé lui-même, ses prunelles plantées dans les tiennes. La seule chose qui t'avait échappé était une faible protestation. Un minable « Pars pas, je t'en prie James.. ». T'aurais pu faire tout un discours pour le retenir. Mais non, tu n'as pas osé. Parce qu'au fond, tu savais que rien n'aurait pu le retenir. Et aussi, car cela aurait été égoïste de ta part. Il en souffrait de cette situation, tu le sentais et c'est une chose que tu ne pouvais pas supporter. Tu avais horreur de voir tes proches endurer sans rien pouvoir y changer. Tu l'as laissé filer, après une énième promesse de sa part. Quand la porte s'était refermée sur sa silhouette, tu t'étais affalée sur ton lit comme si tu venais de subir la plus dure des épreuves. Des larmes perlaient au coin de tes paupières closes. T'entourais ton frêle corps avec tes bras, tandis que des perles salées commençaient à rouler sur ton visage. Tu ne voulais pas le voir partir, tu avais véritablement peur que tout change entre vous, que tu ne le vois presque plus. Que vous vous éloigniez. Mais.. Non ! Il te l'avait promis, rien ne changera. Une promesse est une promesse. T'essayais de te résonner intérieurement. Oui, rien ne changera. Sauf que ce pincement au coeur qui t'échappais quand t'apercevais sa place vide alors que vous étiez tous accoudés à table, il était bien présent. Et il ne partirait pas.

∞ L'AN DEUX MILLE VINGT-TROIS, LILY EST ALORS ÂGÉE DE QUINZE ANS. L'envie de devenir médicomage t'était venue subitement en cinquième année, alors que t'étais à quelques semaines près du début des BUSEs. L'angoisse de ne pas les réussir te nouait les tripes, même si tu te savais être une excellente élève. C'était un soir d'avril. Tu venais de sortir de la Grande Salle afin de te rendre à la bibliothèque. Une dernière lecture avant de dormir ne faisait jamais de mal, de plus t'avais des livres en retard à rendre. Alors que tu tournais dans un énième couloir, il te semblait entendre autre chose que l'écho de tes pas énergiques. C'était fort semblable à des ricanements, des rires étouffés. Chose qui t'avait fait froncer les sourcils de perplexité. La mine soucieuse, le silence s'était à nouveau fait et t'étais donc reparti, avec l'étrange sentiment de laisser quelque chose derrière toi. À l'apogée du couvre-feu, la bibliothécaire t'avait mis dehors sous tes plaintes intérieures. En te promettant de revenir demain pour continuer ta lecture du "Les Merveilleux Vagabonds de Wigtown", tu repassais dans le même corridor où t'avais cogitée tout à l'heure. C'est là que tu les as aperçus. Eux. Trois poufsouffle et trois gryffondor. Comme des vautours, ils tournaient en cercle autour de leur victime. Un deuxième année, que tu identifias rapidement grâce à la couleur de son uniforme, comme étant un serpentard. Un cri d'horreur t'avait échappé alors que t'apercevais dans quel état il se trouvait. Toutes les parcelles de son visage, qui d'ailleurs commençait à virer au violet, étaient marquées par diverses coupures. Son nez saignait abondamment et cela se voyait, il peinait à garder les yeux ouverts. La lumière s'était vite fait dans ton esprit quant à la situation. Ils l'avaient tabassés sans aucune pitié pour le pauvre gosse. Et maintenant, ils t'observaient d'un regard perplexe. Tu étais la fille de L'Élu, tu savais que personne n'oserait te toucher sauf si tu t'interposais et qu'ils étaient totalement inconscients, mais.. C'était plus fort que toi, il fallait que tu viennes sauver ce gamin. Accourant vers son corps écroulé par terre, tu t'étais agenouillée en vitesse pour observer ses blessures de plus près. En voyant la terreur dans ses yeux, une envie de tuer ses lâches qui s'étaient attaqués à plus démuni qu'eux, te pris aux tripes. Mais tu n'avais pas le temps de te battre, prête à sortir ta baguette afin de lancer quelques sorts mineurs pour éviter de laisser souffrir le vert et argent plus longtemps, une voix te coupa dans ton élan. Apparemment, le propriétaire de celle-ci avait cru que tu voulais sortir ta baguette dans un tout autre but. « Vas-y Lily, montre à ce foutu fils de mangemort qu'il ne mérite que de crever à nos pieds. Les gens comme eux, ils n'auraient jamais du naît... » Un craquement se fit entendre. Tu l'avais empêché de finir. Ton poing et son nez s'étaient rencontrés d'une façon brutale. Ce n'était pas un comportement digne d'une fille, t'aurais dit ta tante Fleur, mais tu t'en fichais. Ces paroles avaient déclenché en toi des envies de meurtre encore plus profondes. De quel droit osait-il parler de ce pauvre deuxième année de cette manière ? De quel droit osait-il le juger alors qu'il ne savait absolument rien de sa vie ? Seulement parce que ses parents étaient des anciens mangemorts.. Pathétique. Une expression de dégoût sur le visage, tu t'étais tournée vers les cinq autres qui te regardaient avec une légère étincelle de crainte au fond des yeux. Tu n'étais qu'en cinquième année, mais t'avais de la force et tout le monde connaissait ton mauvais caractère. Il en terrifiait plus d'un d'ailleurs. « Dégagez d'ici avant que je vous casse quelque chose, à vous aussi. » Ta voix avait été d'une sécheresse absolue. Ils ne s'étaient pas fait prier. En un clignement de paupières, plus aucun idiot n'était présent. En silence, tu t'étais tournée encore une fois vers la victime. Un infime sourire inquiet, mais rassurant s'était dessiné sur tes lèvres. Ta baguette pointée vers lui, tu l'avais rassuré à mi-voix avant de lancer un simple « Episkey. » répété à plusieurs repris. C'est le seul sort qui te venait à l'esprit à cet instant précis. « Est-ce que tu peux marcher ? » Un hochement de tête provenant du garçon qui étouffait un cri de douleur s'en suivi. Ce soir-là, tu avais sauvé une personne. Tu l'avais épargné d'un coma ou peut-être même de la mort. Ce soir-là, alors que l'infirmière de l'école s'était précipitée vers le blessé que tu soutenais à l'aide tes bras, était née ton besoin d'aider les autres. Petite envie qui s'était insinuée jusqu'aux méandres de ton coeur et le réchauffait d'une douce chaleur. Tu ne voulais plus faire du quidditch, même si cela te passionnait depuis toujours. Tu voulais devenir médicomage. C'est fut exactement ces paroles que tu avais lancé durant ton rendez-vous d'orientation. Ton avenir s'était peu à peu créé dans ton esprit. Et t'allais tout faire pour suivre le chemin que tu te traçais inconsciemment, jusqu'à réussir.

∞ L'AN DEUX MILLE VINGT-SEPT, LILY EST ALORS ÂGÉE DE DIX-NEUF ANS. Le décès d'un proche, d'un membre de famille même éloigné, cause beaucoup de souffrance aux personnes concernées. La peine, les larmes et le deuil sont ce qui caractérise la mort. Mais si c'est un meurtre, pire, commis sur votre père et encore pire, le coupable n'est personne d'autre que votre propre frère, comment auriez-vous réagis ? Tu l'as appris en rentrant chez toi. Ta journée avait bien commencée pourtant, t'étais partie chez Enorah, une amie de longue date, car "quelque chose de vraiment trop bien m'est arrivé", dixit cette dernière. Tu ne savais pas à quel moment précis tout avait dérapé dans ton esprit. C'était sûrement avant même de voir ta mère qui criait et pleurait dans les bras de Albus. L'endroit que t'appelais ton chez-toi était à moitié effondré, comme si un cyclone était passé par là. Mais ce n'était pas cela qui t'avait fait tilter. C'était tous ces aurors rassemblés dans ton jardin. Toutes ces personnes que tu ne connaissais ni d'Ève ni d'Adam, qui parlaient sur un ton grave, la mine défaite. Tu n'avais pas réfléchi, tu t'étais enlacée à l'intérieur pour voir tes proches afin de savoir ce qui s'était passé. Finalement, la sentence était tombée. Ton grand frère te l'a annoncé difficilement. Ton père était mort. Ta première réaction fut de te figer puis de froncer exagérément les sourcils. Une remarque sarcastique au bout des lèvres, tu voulais déjà dire à Albus que sa blague n'était vraiment pas marrante. Mais, c'est là que tu as compris véritablement. Quand un énième pleure de ta mère se fit entendre. Ton père était mort. Mort. Mort. Ce mot résonnait douloureusement dans les abysses de ton cerveau. Il ne reviendrait plus jamais du boulot et ne fera pas de récits détaillés à propos de sa journée. Ne t'embrasserait plus jamais sur le front avant d'aller se coucher avec un sourire tendre. Plus jamais, tu ne le verras. Plus jamais. Tu n'étais pas du genre à pleurer ou t'apitoyer sur ton sort, mais ces larmes, tu n'avais pas pu les retenir. Tu n'avais même pas remarqué leur présence sur tes joues diaphanes encore plus pâles que d'habitude. Une main plaquée devant ta bouche, tu avais étouffée ton premier sanglot. Les jambes chancelantes, tu avais du mal à ne pas t'effondrer par terre comme une simple poupée de chiffon. Comme un pantin à qui on venait de couper les ficelles. Et cette douleur dans ta poitrine, qui ne voulait pas partir... Les jours se ressemblaient tous. Tu agissais comme une machine, comme un robot dépourvu d'âme. Comme si c'était à toi qu'on avait ôté la vie et non à ton père. C'était trop dur d'accepter, de continuer à vivre. Ton coeur était déchiré en mille petits morceaux et aucun pansement, aucune colle ne pourrait le réparer de sitôt. Amère constatation dont t'en avais bien conscience. Alors, tu vagabondais dans la maison où t'avais grandi sans connaitre le malheur qui allait frapper ta famille dans quelques années. Tu observais ta mère pleurer et se plonger dans un mutisme destructeur, impuissante. Tu regardais Albus recréer l'Ordre de Phénix, animé par une rage folle qui allait le rendre fou lui aussi, à la fin. Car oui, tu savais comme toute cette histoire allait finir. Et tu te demandais qu'est-ce qui avait pu arriver à ta famille pour que les membres de celle-ci s'entretuent entre eux. Tu as appris pourquoi Albus était dans cet état, pourquoi une telle haine l'animait. Le nom du meurtrier de ton père, il le connaissait plus que quiconque. Tu as appris pour James. Tu as cru à toutes les paroles de Albus, aussi difficiles soient elles à avaler. James Potter avait tué Harry Potter. Ton frère avait tué ton père. Et ça te donnait envie de crier au monde entier ta peine, ta douleur, ton incompréhension. Pourtant, tu ne faisais rien de tel. Tu te comportais comme si un détraquer était dans les parages. Pendant des semaines. Des mois. Les larmes ne voulaient plus venir. Tu te sentais juste vide. Et c'était pire que le chagrin. Ce sentiment de froid intérieur qu'aucune source de chaleur n'arriverait à faire disparaitre. T'étais creuse. Comme un coquillage échoué sur le sable et desséché par le soleil.

∞ L'AN DEUX MILLE VINGT-SEPT, LILY EST ALORS ÂGÉE DE VINGT ANS. Et puis un jour, tu as eu le déclic. Tu as vu le reflet révélateur dans une glace. Tu ne t'étais pas reconnu au début, d'où ce sentiment de malaise qui s'était emparé de toi. Qui était cette jeune femme à l'allure d'une mort-vivante ? Cette demoiselle qui, jadis, avait dû être belle et qui t'observait d'un regard vide à présent, sans aucune étincelle de vie, telle une personne morte... La vérité t'avait frappée en plein fouet quand tu as reconnu tes propres traits amaigris, tirés par la fatigue. C'était toi. Toi qui ne ressemblait plus à rien. Tu t'étais enfermée dans ton propre malheur, tu avais agi comme une vraie égoïste. C'est ce jour que tu t'es obligée à revenir à toi. Ta famille ou du moins ce qui en restait, avait besoin de quelqu'un d'assez fort sur qui s'appuyer dans cette dure épreuve. Et tu l'étais, solide, maintenant que tu avais fini de supporter ta propre peine et ton vide intérieur. Comme ta mère te le disait plus petite, tu étais capable de faire des vrais miracles. Tu te savais capable d'endurer tous ces malheurs. Car, même si ton père n'était plus là, tu restais sa fille. Tu étais digne de porter le nom des Potter. Tu l'as montré les jours qui suivirent. Tu as essayé de faire taire les rumeurs, tu as essayé de faire sortir ta mère de son état de léthargie, tu as été présente à l'enterrement de ton paternel sans broncher. Tu t'es laissée guider par ta rage et ta tristesse. Tu t'es relevée plus forte, mais aussi plus perdue que jamais. Malgré les actes de ton frère, même ceux pendant la coupe de Quidditch, tu n'arrives pas à lui tourner le dos. Vous avez le même sang. Vous avez grandi ensemble et savoir que tu pourrais le perdre, te tue encore plus. Au contraire de tes proches qui veulent tous sa mort, fils Potter ou pas. Ils veulent venger l'assassinat prémédité de ton père et ne se sont même pas posés de questions à propos de leur camp. Ils s'étaient empressés de rejoindre l'Ordre de Phénix. On attendait de toi que tu fasses de même, mais tu es incapable de faire un choix. C'est pourquoi, tu restes aujourd'hui en retrait avec ta mère qui est dans la même situation. Elle non plus, elle ne peut pas faire un choix entre ses deux fils. Tu regardes une nouvelle guerre s'approcher. Encore plus destructrice que l'ancienne. Tu observes tes frères se déchirer mutuellement. Tu contemples ton destin s'écrire et enfin, tu la vois. La fin. Ta fin. Là où tout va finir. Comme le reste de ta famille. Destinée à mourir d'une façon ou d'une autre. Les Potter sont véritablement maudits, au fond, tu l'as toujours su.