mischief managed
"Maman, mamaaaan.", pleurais-je, en arrivant dans les bras de ma mère, Cho Chang.
"Qu'est-ce qui se passe ma chérie ?", m'interrogea t-elle, en m'encerclant dans l'étau de ses bras, les sourcils froncés. Je n'arrivais pas à me calmer avant plusieurs minutes, hoquetant contre l'épaule maternelle.
" Les autres à, à, à l'école, ils disent que j'ai pas de papa, qu'il voulait pas de moi parce que j'étais trop moche et que, que j'étais une méchante fille ! ", finis-je enfin par avouer, les yeux embués par les larmes. Ma mère eut un soupir et détourna les yeux, un instant. Du haut de mes cinq ans, il était normal pour moi d'être seule avec ma mère. Cependant, les enfants moldus de mon école ne semblaient pas être de mon avis, ce qui faisait souvent revenir le sujet du paternel absent sur le tapis. Au grand malheur de ma mère.
"Ma puce, tu est la plus jolie et la plus adorable des petites filles, et ceux qui disent le contraire sont des menteurs. D'accord ? ", me répondit-elle avec ardeur. Je hochais la tête, elle avait esquivé la question sur le pourquoi du comment pour la disparition de mon père. Cependant, j'ai appris à faire avec les réflexions des autres sur ma famille, bien entendu, cela n'a duré que onze ans, car j'ai ensuite filé à Poudlard à mon plus grand bonheur. Je me rappelle encore de la répartition par le choixpeau magique dans la grande salle.
"Chang, Alexandra !", appela le professeur Londubat, et je me dirigeais vers le tabouret où reposais le choixpeau. Le professeur souleva ce dernier pour que je prenne place sur le tabouret.
"Je vois un esprit brillant et ambitieux, tu serais parfaite pour les ...", murmura t-il au creux de mon oreille.
"SERDAIGLE.", clama le choixpeau et la table de mes futurs camarades m'accueillit chaleureusement.
"Chang. Si le cerveau était en or, tu serais encore plus pauvre que ton amie, ce qui n'est pas peu dire.", entendis-je derrière moi. J'étais en seconde année, et ma meilleure amie venait de faire exploser notre chaudron par inadvertance. Le professeur de potion l'avait prise en grippe, je m'étais alors désignée comme coupable, ce qui avait eu don de faire rire - et grandement plaisir - à Nohlàn, un serpentard prétentieux qui ne me portait pas dans son cœur, - et c'était un euphémisme ! Il nous avait suivi dans le couloir, et ne s'était pas gêné pour nous foncer dedans, en passant, récoltant un regard noir de ma part. Je sais, ce n'était pas quelque chose de très courageux, mais je n'avais pas envie d'envenimer la situation, et je restais donc muette face à ses piques acérées. Ce qui m’intéressait, c'était mes études, ma famille et mes proches amis. Ce que cet élève pouvait bien penser de moi, après tout, il n'allait pas définir ce que j'allais faire de ma vie. J'avais vite compris que je devais travailler avec beaucoup d'ardeur pour pouvoir réussir plus tard. C'est ce que je fis sans perdre de temps.
Entre temps, l'amour croisa mon chemin durant ma sixième année. Sous les traits du fils Potter, James. Exceptionnellement, à l'occasion du bal de noël, j'avais décidé de rester entre les murs du château de Poudlard. Cela n'a pas été le coup de foudre, mais c'est venu progressivement, nous nous connaissions déjà, car je lui avais fait visiter Poudlard, alors qu'il s'était perdu. Je me souviens aussi du moment où il m'avait invitée au bal. Il marchait les sourcils froncés, l'air passablement contrarié par quelque chose. J'avais réussi à l'arrêter avant que l'on se télescope dans le couloir.
"Qu'est-ce qui se tracasse à ce point ? Fait attention, tu vas avoir des rides de manière précoces !", le taquinais-je, mais une fois que j'eus fini de parler, je vis qu'il n'avait rien capté de mes paroles. Ce fut à mon tour de froncer les sourcils.
"Quoi ?", m'a t-il demandé abruptement, je lui répondis par un soupir avant de reprendre la parole. Il m'ignorait ou quoi ?
"Potter ton arrogance est vraiment, mais vraiment exaspérante ! Oh, attend, je ne suis pas assez célèbre pour que tu m’adresse la parole ? Ma mère ne l’était pas assez peut être ?", lançais-je, totalement vexée avant de lui tourner le dos et m'éloigner à grandes enjambées. Je bouillonnais intérieurement. Quelques secondes plus tard, j'entendis des pas rapides derrière moi.
"Alexandra ! Attend !", et je levais les yeux au ciel, agacée. Il ne tarda pas à se planter devant moi, et je dus m'arrêter brusquement.
"Tu veux aller au bal avec moi ?", me demanda t-il. J'écarquillais les yeux quelques instants, choquée d'une telle proposition. Bien que j'en étais plus que flattée et agréablement surprise, la première chose que me vint fut,
"Non !". Je le vis un peu mal à l'aise, et je passais une main dans mes cheveux, complétement en proie à mes interrogations. Est-ce que si j'acceptais, il verrait que j'en pinçais pour lui ?
"Enfin… oui, je veux dire, oui j’irai avec toi si tu veux… ", lui répondis-je finalement, avant de détaler comme un lapin effrayé par les phares d'une voiture. J'avais passé tellement de temps à me choisir une robe de soirée, que j'avais fini par devenir la proie des moqueries de ma meilleure amie. Même quelques minutes avant l'heure du bal, fin prête, j'étais encore persuadé que James ne me trouverait pas à son goût dans cette robe. Pourtant, alors que je sortais de la salle commune des Serdaigles pour le rejoindre, mes doutes s'envolèrent. Cependant, la soirée ne se déroula pas totalement comme prévu. Bien sûr, il y a eu les compliments, la danse, et puis, je l'avais interroger sur le pourquoi de son invitation au bal, c'est là, que tout s'est compliqué si je puis dire. Je me souviens encore de son visage alors qu'il avait failli s'étouffer avec sa bière-au-beurre.
"Tu sais ce que j’ai voulu dire, alors répond. ", m'impatientais-je. Je ne voyais pas pourquoi il mettait tellement de temps à répondre, c'était une question simple pourtant !
"Parce que tu es une fille et euuuh… Parce que tu m’as quasiment foncé dessus au moment où je pensais au bal. ", déclara t-il, et je masquais ma frustration quant à sa réponse en prenant une gorgée de ma bière. J'étais déçue, vexée, moi qui croyait lui plaire un tant soit peu. Mais non, c'était juste pour une question pratique et de ma présence au bon endroit, au bon moment.
"Si je comprends bien…Tu m’as invité parce que tu avais besoin d’une cavalière et que je passais par là, c’est ça ?. ", repris-je sèchement. Je ne prenais même pas la peine de masquer mes sentiments. J'étais blessée point. Il aurait pu au moins, essayer de mentir ou d'enjoliver la situation. Pourtant, il se mit à scander le mot "non" pendant quelques secondes. Et je ne pus me contenir, je me levais en lui criant dessus et en renversant ma bière sur la table par dessus le marché.
"Pourquoi tu me demandes, aussi ?! On passait une bonne soirée, tu aurais pu éviter ce genre de question.", commença t-il, ses paroles étant à peine audible par rapport à la musique.
"Tu veux savoir pourquoi je t’ai invité ? Vraiment ? ", reprit-il, d'un hochement de tête, je lui signifiais que oui, je voulais vraiment le savoir. Mais je n'eus même pas le temps de me préparer à ce qui allait suivre, que ses lèvres étaient déjà posées sur les miennes, une main sur ma nuque, l'autre dans mon dos. Une douce chaleur m'avait à peine envahie qu'il me planta là, en plein milieu de la salle en prenant ses jambes à son cou. Je ne m'étais pas retournée, encore sous le choc, touchant mes lèvres et essayant de me remettre de ce qui venait de se passer. Je sentais encore ses lèvres sur les miennes, une sensation aussi agréable que j'avais bien pu l'imaginer. Après cet événement, j'essayais de lui parler, mais il m'évitais à chaque fois comme si j'étais atteinte de la dragoncelle. Attitude que je ne tolérais pas vraiment, et j'avais donc décider de ne pas lui laisser le choix. Il allait devoir assumer les conséquences de ses actes.
"Ecoute, je suis désolé ok. Je n’aurais pas du t’embrasser comme ça. ", dit-il, et je ne répondis rien, me contentant de m'approcher de lui pour lui retourner le baiser qu'il m'avait donné la dernière fois. La sensation était aussi grisante que la première fois. Il sembla étonné de mon initiative, mais je savais ce que je voulais savoir. Alors, il m'attrapait la nuque, je l'obligeais à me lâcher pour que je puisse poser ma question.
"Alors, pourquoi est-ce que tu m’avais invité. ", J'étais persuadée qu'il allait se mettre en rogne, mais il se contenta de me sourire.
"Parce que tu me plais, est-ce que tu es satisfaite, Chang ? ". Mon sourire s'agrandit en réponse au sien, et je m'éloignais de lui non, sans regret.
"Sors avec moi, Alexandra. ", me demanda t-il.
"D’accord. Retrouve-moi à Pré-au-Lard samedi ! ", et je me détournais de lui, pour rejoindre ma salle de classe, le sourire aux lèvres, sur un petit nuage.
"Miss Chang, veuillez me suivre, s'il vous plait.", me demanda une secrétaire. Une paire de lunettes avec des écailles trônait sur son nez, lui donnant un air sévère malgré son âge. Après Poudlard, j'avais poursuivi mes études dans la justice magique. C'était une sorte de vocation, une véritable fascination. De plus, je n'avais pas spécialement envie de m'arrêter au département de la justice magique, depuis que j'avais obtenu mon diplôme. Non, je me vois bien ministre de la magie. Autant avoir de grand rêve, une femme au pouvoir, ce serait synonyme d'une nouvelle ère. Mais, je n'en étais pas encore là. Je suivais encore la secrétaire qui m'emmenait à un rendez vous avec le président du Magenmagot, malgré mes ambitions et mon savoir, je devais avouer que je n'étais pas tellement rassurée. Ce serait sans doute la meilleure opportunité de ma vie.
"Entrez Miss.", m'ordonna la femme, avec un sourire faussement aimable sur le visage. Je le lui rendis avant d'entrer dans la pièce indiqué. Et voilà, une pièce sur l'échiquier de ma vie, venait de bouger. Dans une position stratégique. J'étais à présent la plus jeune membre du Magenmagot depuis trois siècles.
"HARRY POTTER ASSASSINÉ !", annonçais les gros titres de la Gazette du Sorcier. Je venais à peine d'arriver au ministère de la magie, que la nouvelle m'arriva dans le ventre comme un coup de poing. Je m'approchais du kiosque à journaux pour me saisir d'un exemplaire. Le vendeur me regarda avec un sourire en coin, avide de pouvoir déverser ses théories sur l'affaire.
"Si vous voulez tout savoir, il paraît que c'est son fils, James Potter qui a fait le coup !", me dit-il et je dus me retenir de vomir ou piquer une crise, au choix. Comment diable James aurait-il fait cela ? Voilà des années que je ne l'avais pas revu. Que j'avais couper les ponts avec lui. J'avais encore des sentiments pour lui, en y repensant. Mais là, j'avais une brusque envie de l'avoir là, juste devant moi pour le harceler de questions. Pour qu'il me démente tout en bloc. Pourtant, je savais bien que j'allais arriver à le revoir. Pas par choix, mais parce qu'il allait être arrêter et interroger par le Magenmagot, et j'en faisais partie. Rien ne s'arrête jamais et surtout pas la justice.