« Maitresse, êtes vous prête à partir ? » l'apparence de Clélie, l'elfe de maison se reflétait dans le miroir de la chambre d'Imogen. La jeune sorcière à présent devenue femme y était restée proscrite toute la matinée en cherchant à se coiffer de différentes manières. Lorsque sa mère l'avait vu, Imogen avait prétexté qu'il fallait qu'elle soit la plus belle pour le mariage. Rien ne devait être laissé en compte pour ce grand jour. Elle en avait presque souri. La réalité était tout autre et seule Clélie était au courant. Imogen avait croisé quelques semaines plus tôt Fred Weasley, son ex meilleur ami. Elle aurait préféré faire autrement à vrai dire. Fred l'avait vu dans l'un de ses pires états et, sans le vouloir vraiment, elle lui avait tout dit, comme avant. Dans ses mauvais jours Imogen se disait même qu'elle avait mal fait ; depuis toutes ces années elle l'avait écarté lui et Frank pour une bonne raison, les protéger. Maintenant qu'il était au courant, elle se sentait évidemment soulagée mais prise d'une immense culpabilité. La situation était déjà périlleuse pour la demoiselle, et voilà qu'elle lui enlevait la vie rien qu'en lui en parlant. Parce qu'elle savait ce qu'il arriverait : son fiancé avait toujours été jaloux de Fred et de Frank car ils avaient cette complicité avec elle qu'il ne pourrait jamais créer. A vrai dire, Imogen le savait plus hargneux envers Fred. Elle s'en doutait puisqu'elle en avait longtemps joué.


Plus tôt, elle avait pensé pouvoir se sortir de cette situation, que ça n'était qu'une question de temps. Sa mère finirait sans doute par céder, et Jesse aussi. Elle avait donc longtemps fait en sorte que Jesse se sente inférieur ; en effet, bien qu'elle ne parlait plus à Fred, Imogen était sans cesse entrain de le louer dès que son fiancé se trouvait à proximité. Elle voulait qu'il ait mal. Qu'il souffre, et qu'au final il la laisse tomber par KO. Mais la jeune sorcière l'avait sous estimé. Il n'était pas parti, il n'avait pas non plus crié, Jesse s'était contenté de la frapper. Un peu plus à chaque fois qu'elle prononçait le prénom tant redouté. Fred. Alors, elle avait juste arrêté d'en parler par lâcheté sans doute, et par un féroce besoin de le protéger lui. Ils n'étaient plus amis. Ils ne se reverraient sans doute plus jamais et, même si sa vie à elle était gâchée, elle ne souhaitait pas le même sort à son ami. Peut être parce qu'elle l'aimait beaucoup plus que tous les autres.

Quand Imogen avait revu Fred cette fameuse fois dans une ruelle de Londres, elle s'était dit qu'elle n'y donnerait pas suite. Elle était heureuse de l'avoir revu, de s'être confiée. A vrai dire, elle avait oublié depuis toutes ces années ce sentiment si doux de se sentir aimée. La jeune femme pensait ainsi donc pouvoir survivre toute sa vie à ces horreurs par ce beau souvenir. Et puis, en rentrant chez elle, les choses se sont mal passées. Pas plus que d'habitude, mais cette rencontre avait éveillé en elle ce qu'elle croyait perdue à jamais ; l'espoir. Alors, dans un état de faiblesse, Imogen se décida à le revoir encore une fois. Et puis une autre. Elle s'accrochait à la fois à lui comme une à une bouée et de l'autre cherchait à tout prix dans ces moments de lucidité à le repousser. Elle ne pouvait pas le laisser risquer sa vie pour elle ; Imogen l'aimait trop pour ça.

Cette fois-ci, Imogen voulait mettre un terme à tout ça bien qu'elle ne savait pas si elle pouvait vivre de nouveau sans ces petits rendez vous. Sa seule bulle d'oxygène depuis pas mal de temps, elle en était devenue vite accro. Partant avec son elfe de maison pour une nouvelle après midi shopping dont elle avait du mal à rentrer avec quelque chose, Imogen se cacha dans cette fameuse ruelle où ils s'étaient vus pour la première fois. Anxieuse, elle regardait sa montre toutes les trente secondes, persuadée qu'il ne viendrait pas. Fred aussi allait l'abandonner et c'est tout ce qu'elle méritait, pensait-elle. D'ailleurs, elle avait chaud avec cette écharpe autour du cou ; mais elle la resserra spontanément de peur que quelqu'un voit les marques de strangulations. En fait, c'était de la réaction de Fred qu'elle avait peur. Nerveuse elle tapotait les briques du mur régulièrement, cherchant à se calmer. Son cœur battait de plus en plus vite et songeuse, Imogen se demandait si c'était par crainte ou par amour.