› Avez-vous déjà entendu parler de la légende du Phoenix ? Qu'est-ce que vous en pensez ? : Quelques bribes de cette légende sont parvenus à Alexandra, toutes aussi incompréhensibles que possible pour une sorcière élevée jusqu'à ses onze ans par des moldus, n'ayant absolument aucune idée que ce genre d'histoire existe, encore moins une sorte de légende sur un phénix. Bien sûr, en tant qu'élève de Serdaigle, la curiosité de la jeune femme fut légèrement piquée, mais jamais elle ne trouva quelqu'un susceptible de lui conter cette histoire, ayant bien trop peur d'elle pour oser lui parler. Et elle ne trouva jamais d'informations sur cette légende à la bibliothèque qu'elle préférait éviter tant qu'elle le pouvait. › Quelle est votre position par rapport à la guerre ? : En faisant partie des mangemorts, il est évident que Alexandra a adopté une position bien particulière vis-à-vis de cette guerre. Elle trouve l'ordre du phénix bien stupide en réalité, et les sorciers n'arrivant pas à se décider, pitoyables. Tout n'est pas blanc ou noir, mais se décider est tout de même quelque chose d'important, surtout en cette période agitée. › Pensez-vous que les prétendus mangemorts, leurs familles, ont été opprimées ces dernières années ?: C'est même plus qu'évident. Et dire que les mangemorts et leurs familles n'ont pas été opprimées pendant ces années serait mentir. Même la plus parfaite des personnes ayant vécu la guerre précédente ne pourrait rester de marbre face à un prétendu mangemort ou ces descendants. Que quelqu'un essaie de prouver le contraire qu'on rigole ! › Que pensez-vous des rumeurs comme quoi Harry Potter aurait été tué par James Potter ? : Cela n'est pas étonnant en réalité, et faire partie de la même famille que quelqu'un n'empêche pas un fratricide ou tout autre chose. Alors que cela soit arrivé à Harry Potter lui-même n'est pas du tout surprenant puisqu'il devait être sacrément naïf et idéaliste. › Que pensez-vous de la création d'un nouvel ordre ? : Ridicule. Totalement ridicule. Ce Albus Potter l'a juste remis à l'ordre du jour parce qu'il veut se venger de son frère et venger son cher petit papa adoré. Ce qui est le plus amusant dans tout cela, c'est que des sorciers sont assez fous pour rejoindre cet ordre et que d'autres ne croient absolument pas à cette histoire. Plutôt extrême dans les deux cas.

« Tu n'es rien. » La douleur est si vive que tu te plies en deux, retenant tes cris et tes pleurs, consciente que cela ne ferait qu'empirer les choses. Tu espères bêtement qu'elle s'arrêtera là, qu'elle s'en ira et qu'elle te laissera un peu de répit. Mais tu sais que c'est faux, et que même si elle agissait ainsi, elle reviendrait, et tout recommencerait alors. Tu ne tentes même pas de te protéger ou de riposter. Sentant sa main se plaquer sous ton menton, tu la regardes. Son regard est fou et empli d'une colère froide à laquelle tu es habituée depuis bien longtemps désormais. Ta mère. Ta propre mère qui continue à blasphémer des paroles intelligibles mais qui te force à la regarder tandis qu'elle s'amuse à voir de quelle façon elle arrive à te détruire. « Rien. Tu m'entends ? Rien ! » Tu ne sais pas pourquoi elle t'en veut de cette façon. Tu ne sais pas pourquoi elle te frappe ainsi. Tout ce que tu cherches c'est devenir cette petite fille que tu avais vu au parc, l'autre jour. Souriante et joyeuse, insouciante et aimée. Et tandis que tu fermes les yeux dans l'attente de sentir cette nouvelle valve de coups accompagnés d'insultes en tous genres, tu sens un courant d'air effleurer ta joue. Ne comprenant pas pourquoi, tu ouvres les yeux. Grossière erreur. Ta mère passe par la fenêtre, les traits déformés avec un seul et unique mot sur les lèvres. « MONSTRE ! » Tu ne comprends pas sur le coup. Tu sais qu'elle te hait. Mais pourquoi te dit-elle cela alors même que tu restes tétanisée contre le mur, marquée et endolorie à jamais, poussant des cris à réveiller les morts. Tout se passe comme dans un rêve par la suite. Les policiers défonçant la porte, t'emportant au loin, dans une ambulance, te confiant à des gens que tu ne connais pas. Mais toi, tu t'en fiches. Tout ce que tu veux, c'est mourir et oublier. Ou seulement mourir ou oublier. L'air hagard, tu deviens totalement éteinte quand tu entends l'ambulancier faire une remarque. « Pauvre gamine. Elle a du sacrément en vouloir pour pousser sa mère par la fenêtre avec tant de force. On peut la comprendre, tu as vu les marques qu'elle porte ? Sa mère était une alcoolo apparemment, qui prétendait que la magie et les sorciers existaient et que sa fille en était une aussi. Une vraie folle. »

Tu dévisages la bonne femme désignée pour toucher de l'argent alors qu'elle te garde chez elle pour un moment. Tu n'insistes même pas, tu restes silencieuse et tu la suis jusqu'à ce qui ressemble à ta chambre. Et alors que l'employé de l'adoption croit que tu as fermé la porte et que tu gardes tes oreilles très loin des "discussions de grands", tu entends la femme s'effondrer en pleurs. « Comment ça elle fait craquer tous ceux qui l'accueillent ? Vous ne me l'aviez pas dis ! Je ne veux pas de cette calamité dans ma maison. Vous entendez ?! Je ne veux pas d'elle ! Reprenez là ! » Tu souries. Vraisemblablement, tu as réussi à battre ton record qui est de un jour. Sans laisser le temps de venir te chercher, tu ouvres la porte en la claquant et tu sors, sans demander l'avis de l'un comme de l'autre. Du haut de tes presque onze ans, tu as déjà fais plus de maisons et de familles que n'importe quel orphelin. Tu en es persuadée. L'air frais qui accueille ta sortie de la baraque te fais du bien. Tu en viens même à fermer les yeux afin d'avoir un peu de calme, mais un hululement t'interrompt soudain. Et alors même que tu te baisses au sol tandis qu'une chouette se dirige vers toi, une lettre vole jusqu'à tes pieds. L'incompréhension s'empare de toi, rapidement remplacée par du dégoût. Tu comprends pourquoi ta mère te traitait de monstre alors qu'elle chutait. Tu es un monstre parce que tu es une sorcière, et que tu as tué ta mère.

Il avait simplement fallut que tu tombes sur elle à un moment bien précis pour que ton monde s'écroule. Elle te ressemble tellement que tu n'as pas pu passer ton chemin en pensant à une mauvaise blague de la vie. Cela ne serait pas nouveau. Mais de là à l'avoir suivie jusqu'à chez elle et donc chez son père, jamais tu ne te serais crue aussi stupide pour pouvoir faire ça. Mal à l'aise, tu en viens à te demander ce qui peut passer dans ton esprit de temps en temps pour être dans de telles situations. Peut-être as-tu offensé tous les dieux pour mériter cela. Cela devenait une habitude de toute façon. Parcourant les photos accrochées aux murs du regard, tu es frappée par la ressemblance entre toi et cette petite fille, mais aussi par toi, elle et l'homme sur ces photos. Ainsi que ta mère. L'horrible scénario se déroulant dans ton esprit te fait sourire tellement il est stupide. Pourquoi voir tout du mauvais oeil ? Ce n'est qu'une coïncidence. Rien de plus. Mais même toi tu n'arrives pas à t'en convaincre. Et alors que tu décides de partir, c'est trop tard. Esfir débarque dans le salon, accompagnée de son père qui reste figé devant toi. « S'il vous plaît. Dites moi que c'est une blague. » t'écries-tu en désignant les photos de famille d'Esfir et de son père. Peut-être ton père, dont tu n'as jamais connu l'existence jusqu'à présent. Le silence et les regards interloqués suivant ta supplication ne font que te conforter dans ton idée. Décidément, tu es définitivement un jouet dans les mains de quelqu'un, s'amusant à te torturer. Alors même que ton "père" s'assoit, imiter par Esfir, tu l'entends essayer de t'expliquer, ainsi qu'à ta désormais soeur. « Ta mère m'a quitté quand elle a su que j'étais un sorcier, et que forcément, cela faisait de vous des sorcières. » Tu restes figée. Pauvre petit pantin de bois, immobile et sans vie. Tu voudrais t'enfuir, mais tes pieds sont de marbre, plaqués au sol par la gravité impitoyable du monde. « Et en partant, elle a emporté une de nos filles, des jumelles. Toi. » termina-t-il en te désignant. Evidemment. En regardant la maison, ce père et Esfir, tu devines facilement que ta soeur a eu une vie bien meilleure que la tienne. Une vie que tu avais tant souhaité quand tu étais petite. Une vie rêvée et enviée quand tu voyais des petites filles de ton âge avec ses parents, heureuses. C'est bien trop tard pour toi maintenant, et tu le sais. Tu évites de remarquer cette lueur d'espoir dans le regard de ce père que tu ne connais pas, comme dans celui de ta soeur. C'est trop. « Je ne peux pas. Je suis désolée, mais il est trop tard pour moi. » Tu pars sur ces mots, sourde aux protestations des deux personnes se trouvant encore dans le salon, des inconnus. Tu pars, tu fuis, tu t'éloignes de cet endroit le plus vite possible. Tu n'appartiens pas à ce monde. Toi, tu es de ceux qui finissent mal. Tu sors de Serpentard et tu veux entrer dans l'ordre des mangemorts. Tu es mauvaise.