› Avez-vous déjà entendu parler de la légende du Phoenix ? Qu'est-ce que vous en pensez ? : Lyanna a grandi dans une famille de sorcier très attachée aux vieilles traditions et aux légendes appartenant à leur milieu, ainsi, quand elle était plus jeune, elle a souvent entendu parlé de cette légende. Une simple légende à ses yeux. Des histoires qu'on raconte à des gamins pour les endormir. Au yeux de Lyanna ça n'a jamais dépassé ce stade. Enfant elle y croyait peut-être un peu, comme une gamine à qui on raconte une histoire fantastique,mais elle a grandi (à son plus grand regret d'ailleurs) et la vie a fait qu'elle est devenue bien plus terre à terre que quand elle était jeune. Elle ne croit pas à cette légende, absolument pas. Elle serait plus du genre à ne croire qu'à ce qu'elle voit.
› Quelle est votre position par rapport à la guerre ? : Parfaitement neutre. Lyanna n'est pas du genre à se mêler d'autre chose que de ses propres affaires et en l’occurrence depuis quelques temps, les affaires qu'elle a c'est son métier. Elle est peut-être égoïste, mais elle n'a définitivement pas envie de prendre part à cette guerre. Ses parents supportent sans doute les mangemorts, comme ils l'ont fait il y a de ça trente ans. Elle si elle devait choisir un camp, ce ne serait certainement pas lui, mais pour l'heure elle se sent peu (trop peu sans doute), concernée par cette guerre.
› Pensez-vous que les prétendus mangemorts, leurs familles, ont été opprimées ces dernières années ?: Mon dieu, les pauvres petits. Non, elle ne pense pas que les mangemorts et leurs familles aient été opprimées ses dernières années. Ses propres parents ont pris partit pour les mangemorts lors de la précédente guerre, certes sans vraiment s'engager (mieux vaut éviter de prendre des risques) et la chute de Lord Voldemort a causé des tords à sa famille, elle est tombée du piédestal sur laquelle la guerre l'avait dressé, mais dire qu'ils ont été opprimés, il ne faut pas exagérer. Après tout, ce n'était qu'un juste retour des choses selon Lyanna. Après ce qu'ils ont fait subir aux nés-moldus ils auraientsans doute mérité bien pire.
› Que pensez-vous des rumeurs comme quoi Harry Potter aurait été tué par James Potter ? : Lyanna travaille pour le mangenmagot alors cette histoire, elle en a entendu parler à tout va. Ce qu'elle en pense personnellement ne devrait pas avoir d'importance dans son métier, puisqu'elle est censé ne faire attention qu'aux faits et aux preuves apportées, cependant, elle ne peut s'empêcher de trouver ça parfaitement improbable. La famille Potter est connue, très connue. Harry était sans doute vu comme le sorcier le plus important de toute sa génération, alors penser qu'il aurait pu être assassiné par son propre fils, ça semble assez étrange. Les témoignages qui se contredisent laissent cette affaire bien floue aux yeux de Lyanna, maintenant, les charges ont été abandonnées et elle pense que si le président du magenmagot à pris cette décision, c'est sans doute parce que James est innocent. Oui, elle a une confiance aveugle en la justice magique, normal puisqu'elle travaille dedans.
› Que pensez-vous de la création d'un nouvel ordre ? : Elle n'en voit pas vraiment l'utilité pour le moment. Elle trouve que l'ordre aujourd'hui est bien inutile et que q'il y a des problèmes le ministère de la magie peut encore géré sans avoir à faire appel à des gens venus de nulle part. Elle ne comprend pas à quoi cet ordre va pouvoir servir et peut-être qu'elle se sent trop en dehors des affaires actuelles du reste du monde pour vraiment pouvoir juger. Ce qu'elle sait pour le moment, c'est que ça fait bien rire ses parents, eux, ils ne parlent plus que ça et finalement, c'est bien agaçant. Un jour, peut-être qu'il faudra qu'elle, elle essaie de s’intéresser d’avantage au monde qui s'agite devant ses yeux aveuglés par l'ambition.

« C’est n’importe quoi. » Elle lui adressa un large sourire dévoilant toutes ses dents. Aouen avait des rêves complètement fous aux yeux de la jeune brunette. Elle était sans doute trop terre à terre, trop ambitieuse pour penser que vivre simplement en voyageant puisse être possible. « Pourquoi ce ne serait pas possible ? » Elle haussa les épaules. Ça lui paraissait évident à elle que partir en voyage au bout du monde c’était un rêve, pas un truc qu’on faisait vraiment. C’était son éducation qui voulait ça. Jamais on le l’avait poussée à faire de sa vie tout ce qu’elle voulait, on l’avait simplement poussée à réussir. Avoir une carrière florissante c’était là le seul rêve qu’elle nourrissait, la seule chose à laquelle ses parents l’avaient laissé rêver. « Je sais pas. C’est juste … improbable. » Il n’y avait pas d’autres explications lui venant en tête, parce qu’elle n’avait jamais cherché à comprendre ce qui pouvait retenir quelqu’un finalement. Il rigola légèrement avant d’ouvrir un livre à une page présentant une carte du monde. Un genre d’atlas des créatures magiques apparemment. « Je te prouverais le contraire Lyanna. Regarde, j’irais ici. » Il désigna sur la carte la Chine, sans vraiment faire attention à ce qu’il montrait. Elle regardait le livre, un sourire aux lèvres, un sourcil arqué. « Et puis là. » ajouta-t-il en pointant du doigts un pays d’Europe de l’est. La Roumanie sans doute à en juger par les traits dessinant une longue chaine montagneuse. Les Carpates si sa mémoire était bonne. Elle lui adressa un petit regard amusé avant de se remettre à fixer le livre. « Et ensuite ? » Il regarda avec attention le livre avant désigner les États-Unis. « l’Amérique du Nord. Et puis le Japon. » son doigt glissa jusqu’à l’île japonaise au milieu du pacifique. Elle laissa échapper un rire sincère, fortement amusée par la situation avant de lui arracher le livre des mains. « Méfie toi, la chine est un véritable repère à Boutefeu. Il parait que ses aliments préférés sont les humains et les cochons. Les Carpates en Europe de l’est … Ouille, graphorn, ils sont très agressif ceux là. L’Amérique du nord grouille de jobberknoll, c’est déjà moins dangereux. Tu savais qu’ils ne faisaient pas le moindre bruit de toute leur existence ? Uniquement un long cri retraçant en ordre inverse tous les bruits qu’ils ont entendu durant leur vie. Enfin, le japon. Les Kappas. Je te conseille de toujours te promener avec un concombre sur lequel tu aurais gravé ton nom, sinon, ils se nourriront de ton sang. » Elle referma le livre, un sourire gravé sur ses lèvres. Il le lui retira des mains pour le ranger sur l’étagère contre laquelle il était assis. « Je devrais t’emmener avec moi. Tu t’y connais bien en créatures magiques. » Elle rigola une nouvelle fois. « Je suis sûre que tu t’y connais encore mieux que moi. En plus je veux travailler au ministère. Je veux être utile à notre cher peuple. » Il rigola à son tour. « Alors je serais explorateur et tu seras ministre de la magie. » Elle se mit également à rire. Elle n’imaginait pas devenir ministre de la magie, ce n’était pas dans ses objectifs. À la tête d’un département, pourquoi pas. Mais pas à la tête du pays. « Vous deux, vous feriez mieux d’aller vous amuser dans le parc. » La bibliothécaire venait d’arriver avec son air pincé. Les deux adolescents arrêtèrent de rigoler avant de se lever pour quitter rapidement la bibliothèque.

« Le monde est grand Lyanna, tu peux choisir de le découvrir ou de rester là, happée dans ton quotidien. » Il n’avait pas tord. Il avait des rêves là où elle, elle n’avait que de veines ambitions. Elle aurait tant aimé voir la Chine, la Roumanie, L’Amérique du nord, le Japon ou n’importe quelle autre contrée lointaine, pourtant elle avait l’impression d’être coincée ici avec ses obligations et des rêves qui finalement n’étaient pas vraiment les siens. « Je suis pas sûre d’avoir le choix. Ma famille est rongée par l'ambition, ils voient en moi le moyen de redonner aux Bennett l'honneur qu'ils méritent. Ils deviennent fous, ils ne me laisseront pas partir. » Il haussa les épaules tout en continuant sa marche lente dans la petite ville de pré-au-lard. Elle le suivait. Son pas était également lent, ils marchaient côte à côte, comme de vieux amis ou des amants ignorant tout de leurs sentiments. « Tu es grande, tu ne dépend pas d’eux. Bien sûr que tu as le choix. » Elle haussa les épaules tout en laissant échapper un léger soupire. « Tu ne sais pas de quoi tu parles. Ils ont toujours tout contrôlé dans ma vie, ils ne vont pas s’arrêter parce que je suis majeure. » Ce n’était pas le genre de la maison Bennett. Ce qu’ils voulaient c’était manipuler tous les pions qu’ils avaient entre leurs mains pour assurer leurs arrières. Ils étaient étaient en déclin depuis bien trop longtemps mais, ils avaient une fille qui représentait leur seul chance de se démarquer socialement ce dont ils semblaient le plus avoir envie, dans leur misérable vie. « Ce n'est pas à toi d'assumer la responsabilité de toute la famille. Ils ont les moyens de se faire reconnaitre par eux-mêmes » Elle ne pu retenir un léger rire, plutôt ironique. « Va leur dire ça pour voir. » Elle lui jeta un regard en coin le voyant hausser les épaules. « Je suis pas sûr qu'ils m'écouteraient. » Elle n'en doutait pas, ils étaient incapable d'écouter leur propre fille alors un type qu'ils ne connaissaient pas, c'était improbable, elle était condamnée à cette vie, elle qui rêvait de bien plus « Tu as sûrement raison, mais même moi ils ne m'écoutent pas, et puis je commence à croire que je suis bien à ma place ici. » Elle n’en était pas convaincu et il suffisait de la regarder pour le deviner. Lui, il le savait, il la connaissait. Il s’arrêta sans sa marche, l’attrapant par les mains pour qu’elle se tourne vers lui. « Tu n’es pas à ta place Lyanna. Tu vaux bien qu’un pion manipuler par des mains qui ne veulent rien d’autre que tu pouvoir et des richesses. Tu n’es pas qu’un instrument. Tu es une femme intelligente et incroyable qui peut avoir le monde si elle le désire. Viens avec moi. » Elle ne pu s’empêcher de froncer les sourcils quelque peu surprise par cette soudaine proposition alors qu’il l’avait déjà sous-entendu bien des fois. « Venir avec toi ? Mais j’ai un travail, je ne peux pas. » Il serra ses mains dans les siennes, approchant son visage du sien, elle pouvait à présent sentir son souffle contre sa peau. « Tu es enfermée au ministère de la magie, jour après jour. Je t’offre l’occasion de découvrir le monde Lyanna. Laisse moi ouvrir les barreaux de la cage. » La métaphore était malheureusement parfaitement bien choisie. « D’accord, partons ensemble. » Elle lui adressa un sourire, elle n’était pas sûre d’elle, c’était une réponse spontanée, sortie de nulle part et pourtant, une réponse qui semblait vraiment adaptée à la situation. « Vraiment ? » Elle hocha la tête en signe d’approbation, le sourire toujours accroché aux lèvres. Finalement, elle ne prononça pas le moindre mot se contenant de l’embrasser, encore un acte spontané, mais qu’elle était sûre de ne jamais regretter.

« Tu avais raison Lyanna. » Elle venait de le rejoindre, là où ils s’étaient donnés rendez-vous pour leur grand départ. Sur ce point en hauteur surplombant la ville de Pré-au-Lard. Blanche recouverte de neige tout comme le sol qu’ils arpentait. Tout comme ça avait été le cas ce matin lorsqu’ils s’étaient promis de s’en aller ensemble. Elle ne voyait que son dos, elle n’osait pas s’avancer d’avantage. « À quel propos ? » Il ne se retourna pas vers elle. Sans doute qu’il ne trouvait pas la force de l’affronter en face ou bien qu’il savait que son regard trahirait les mensonges qu’il s’apprêtait à lui servir. « Ta vie n’est pas comme la mienne. » C’était incompréhensible et elle si elle ne pouvait pas voir les traits de son visages qui manquaient de fiabilité, elle pouvait entendre sa voix, quelque peu cassée. « Elle le sera, quand on serra partis. » Un court silence s’installa. Sans doute qu’il cherchait ses mots, puisant en lui force de retrouver les paroles de madame Bennett qui lui avait fait l’honneur de sa présence quelques heures plus tôt. Une grande dame sans doute. Une femme qui savait ce qu’elle voulait et qui était prête bien des choses pour ça. En l’occurrence, elle savait ce qu’elle ne voulait pas. Que sa fille unique suive un type à l’autre bout du monde. Ça ruinerait sa famille ça, il fallait qu'elle reste et qu'elle travaille avec acharnement pour montrer au monde entier que les Bennett étaient toujours une grande famille, tel était son fardeau. « Un jour, tu m’as dit que ce que tu voulais faire de ta vie, c’était aider les gens. Tu es entrée au ministère de la magie pour ça. Le magenmagot. Tu aideras les gens Lyanna. Tu feras de grandes choses mais pour ça, tu dois rester ici. Je serais bien égoïste de priver nos compatriotes d’une personne telle que toi. » C’était incompréhensible. Ce matin même il avait tout fait pour la convaincre de partir avec lui et voilà qu’il revenait sur ses paroles. « Mais … Je veux être avec toi, le reste on s’en fiche. » Elle le vit hausser les épaules malgré la pénombre qui s’installait. « Toi et moi c’est Romeo et Juliet et je n’ai pas envie de nous voir finir comme eux. Je nous simplifie la tâche. Pas besoin qu’on m’exile, je m’en vais. » Elle avança d’un pas vers lui alors qu’il s’était retourné vers elle. Elle était au bord des larmes, se sentant trahie pour une raison qu’elle n’arrivait même pas à comprendre. Il s’approcha d’elle, la saisit par les épaules avant de déposer un baiser sur son front. « Adieu Lyanna. J’écrirais chaque chose que je verrais pour que tu puisses les voir aussi. D’ici, là où est ta place, là où sont tes rêves. » Il l’a lâcha avant de s’éloigner. Elle n’eut pas le temps de se retourner. Un craquement brisa le silence, il avait transplané. Elle ferma les paupières et laissa ainsi quelques larmes couler ses joues. C’était absurde ce qu’il disait. Son rêve, c’était lui. Et il venait juste de le lui arracher.

« Tu devrais faire un effort Lyanna. La famille Prescott est très respectée et leur fils est vraiment adorable avec toi. » Elle leva les yeux au ciel avant de s’enfoncer dans son fauteuil. Leonard Prescott était un gentil garçon, c’était vrai. Mais ne lui trouvait rien d’intéressant, il était trop banal, un homme parmi tant d’autres. « Il est gentil, c’est vrai. Mais je vais pas l’épouser. » Elle ne le connaissait pas plus que ça déjà elle n’avait pas envie de se marier avec un parfait inconnu. « Tu as vingt-six ans, tu ne va pas passer ta vie à attendre Dieu seul sait quel homme qui a décidé de partir à l’autre bout du monde. Sans toi qui plus est. Tu mérites bien mieux. » Elle soupira une nouvelle fois. Elle n’avait pas envie de parler d’Aouen. Elle ne l’attendait plus de toute façon, s’il était heureux avec la vie qu’il menait, tant mieux pour lui. Elle n’en avait plus rien à faire aujourd’hui. « Je n’ai pas besoin d’un mari. Pas de Leonard Prescott ni d’Aouen Crowley. Je suis très bien toute seule. » Sa mère laissa échapper un léger soupire à son tour. « Et ainsi s’éteignit la noble maison des Bennett. Quelle tristesse. » Lyanna leva à nouveau les yeux au ciel. Elle détestait sa mère parfois, la plus part du temps en fait. Elle et sa lubie de faire perdurer les Bennett, de leur refaire un nom qu'ils avaient perdu depuis longtemps déjà. « J’ai pas l’intention de me marier et de pondre des gosses pour faire reconnaitre notre famille. Si je dois me marier et avoir des enfants, ce sera avec quelqu’un que j’aime. » Sur ses mots, elle déposa sa tasse vide sur la table basse devant elle avant de se lever du fauteuil dans lequel elle était assise. « Je dois aller travailler maintenant, je n'ai besoin que de moi-même pour prouver que j'ai de la valeur. Au revoir. » Elle attrapa rapidement sa cape avant de transplaner. Elle n’avait pas envie de continuer cette stupide discussion. Elle préférait aller travailler, gravir les échelon peu à peu puisque les gens avaient fait de ce but, son rêve le plus cher.