«
Que peut bien faire une jeune femme aussi jolie que vous seule ? » La jeune blonde releva le regard en direction du jeune homme lui faisant face et haussa délicatement un sourcil. Discrètement, elle jeta un regard à sa droite, puis à sa gauche, pensant dans un premier temps que l'homme s'adressait à une autre personne. Non seulement, elle était seule dans le parc à plusieurs mètres à la ronde, mais en plus, il la regardait droit dans les yeux. Se redressant, elle replaça une mèche de cheveux derrière son oreille et laissa un sourire narquois se dessiner sur ses lèvres. «
Et moi qui pensais que les anglais était nettement plus beaux parleurs que les Français, je me suis trompée. » Son interlocuteur posa sa main au niveau de son cœur et prit un air choqué avant de baisser le regard durant quelques secondes, puis de le relever. «
Vous n'avez pas répondu à ma question. » Gabrielle laissa échapper un léger rire d'entre ses fines lèvres et se sentit rougir, tandis qu'elle haussait délicatement les épaules en guise de réponse. D'un geste, le jeune homme désigna la place libre sur le banc à côté de la blonde qui se poussa légèrement, pendant qu'il venait s'installer à ses côtés. Il lui tendit la main droite qu'elle regarda pendant quelques secondes, hésitante avant de la serrer. «
Aaron Connor et vous m'avez dit être.. ? » Gabrielle leva les yeux au ciel avec amusement, puis reposa son regard sur Aaron qui garda sa main dans la sienne un peu trop longtemps. Elle lui lança une nouvelle fois un regard amusé, tandis qu'un sourire se dessinait sur ses lèvres. «
Je ne vous ai rien dit du tout. » Elle marqua une courte pause et son interlocuteur fit la moue jusqu'à ce qu'elle lève à nouveau les yeux au ciel. «
Gabrielle. Je m'appelle Gabrielle Delacour. » Le jeune homme arqua un sourcil, visiblement étonné parce que venais lui annoncer la blonde qui lui lança un regard interrogateur. «
Delacour. Comme Fleur Delacour, la française ayant épousé un Weasley ? »
Gabrielle jeta un rapide coup d’œil par la fenêtre de son appartement donnant vue sur l'une des nombreuses rues londoniennes. Cette dernière était bercée par les lampadaires sous la masse de flocons tombant du ciel, la blonde se figea apercevant le visage de son petit ami se dessiner en face du bâtiment. Elle se détourna de la vitre et se dirigea vers la porte d'entrée qu'elle ouvrit, s'appuyant contre l'embrasure. La silhouette d'Aaron se dessina finalement dans la cage d'escaliers et une fois à la hauteur de la jeune femme, il la prit dans ses bras et l'embrassa longuement, comme s'ils ne s'étaient plus vu depuis une éternité. «
Attends, je ... » Doucement elle posa ses mains sur son torse et le repoussa avant de rentrer dans l'appartement où Aaron la suivit, fermant la porte derrière lui. «
Quoi, qu'est-ce qui se passe ? Rien de grave, j'espère ? » Gabrielle pinça ses lèvres et resta muette durant quelques instants avant de secouer négativement la tête afin de le rassurer. «
Non, je... Non. » Elle se stoppa d'elle-même tandis qu'il s'approchait d'elle, lui attrapant la main, il la tira dans sa direction. Posant ses yeux bleus ciel sur lui, elle se mordit la lèvre afin d'enfin se prononcer. «
Je suis enceinte, Aaron. » Pendant une infime seconde, le visage du jeune homme trahit son étonnement. Ou peut-être était-ce de la perplexité, Gabrielle ne réussit pas à l'identifier. «
Et c'est de ça dont tu avais peur de me parler ? Mais Gaby, c'est fabuleux ! » Il posa ses deux mains sur les joues de la jeune fille et l'embrassa à nouveau avant de la serrer dans ses bras.
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Gabrielle se leva de son lit et se positionna devant la baie vitrée de la maison qu'elle avait achetée cinq ans auparavant et posa son front contre le verre en fermant les yeux et en laissant un soupire lui échapper. Trois coups se firent entendre, signalant qu'on frappait à la porte de sa chambre, mais elle ne réagit pas. «
Gaby ? » L'interpellée ne daigna même pas tourner la tête en direction de sa sœur aînée qui se stoppa à quelques mètres d'elle, certainement indécise quant-au fait de la laisser seule ou la réconforter. «
Où sont les enfants ? » Demanda-t-elle d'une voix tellement plaintive que l'idée de se frapper la tête contre la vitre lui traversa l'esprit tant elle se fit pitié à elle-même. Fleur s'approcha encore de quelques pas et cette fois-ci, Gabrielle détourna ses yeux bleus emplis de douleur dans sa direction. «
Ginny s'en charge aujourd'hui et Bill s'en occupera demain. » Finit-elle par répondre, tandis que la cadette grimaçait, refoulant un sanglot. Fleur prit la main de sa jeune soeur dans la sienne, puis l'attira en direction du lit où elle la poussa avec délicatesse. Gabrielle s'y laissa tomber, tout comme son aînée et finit par se blottir dans les bras de cette dernière. «
Gaby... Tu n'as pas pleuré une seule fois. Tu sais bien que tu as le droit de te laisser aller, de temps à autres, pas vrai ? Je veux dire... » Mais Fleur se stoppa dans son élan et soupira, caressant doucement la chevelure dorée de sa jeune soeur. Elle laissa échapper un soupire plaintif mêlé à un sanglot, tandis que son aînée se redressait afin de se mettre en position assise et Gabrielle posa aussitôt sa tête sur ses genoux. «
Il était là hier soir, dans le lit, avec moi... Et les enfants. Mon dieu, Pénélope est si jeune ... » Fleur enroula l'une de ses mèches de cheveux autour de son fin doigt avant de soupirer. «
Je sais... Je suis tellement désolée Gaby, pour tout ça.. Tu ne le mérites pas. » La jeune femme ferma les yeux, tandis que des larmes coulaient sur ses joues en silence. Son cœur était tellement serré qu'elle avait l'impression qu'elle allait étouffer à tout instant ou du moins que sa cage thoracique allait exploser. Et finalement, s'apercevant qu'elle était définitivement seule en compagnie de sa soeur, Gabrielle laissa un premier sanglot lui échapper, très vite suivi d'un deuxième, d'un troisième et ainsi de suite, tous plus incontrôlables les un que les autres.
Les mois défilaient à une telle rapidité qu'une année entière s'était écoulée et peu à peu, Gabrielle se remettait difficilement de la disparition de son conjoint. Elle avait réussi à s'arrêter de pleurer chaque nuit, avait repris des activités normales et avait même ouvert un salon de thé qui petit à petit connaissait à se faire connaître. «
Maman, maman, MAMAN ? » La jeune blonde en passant par le salon attrapa avec rapidité la baguette magique avec laquelle son fils aîné était occupé à jouer et lui lança un regard lourd de sous-entendus, si bien qu'il baissa le regard. Puis, telle une tornade, Pénélope la cadette déboula dans la pièce et se heurta à sa génitrice qui la rattrapa de justesse avant qu'elle ne tombe en arrière et atterrisse sur ses fesses. «
Maman, qui c'est ça ? » L'interpellée posa à peine le regard sur le cadre que lui montra sa petite fille qu'elle le détourna, comme si l'objet lui avait brûlé les yeux. «
C'est ton père, mon ange. » Derrière elle, le grand-frère de la petite fille leva les yeux au ciel et soupira tandis que Gabrielle lui lançait un regard noir. Ce dernier croisa les bras se mit à râler entre ses dents. «
Mais maman, tu lui as déjà dis au moins cent fois ! » La jeune femme inclina légèrement la tête avant de reprendre délicatement le cadre des mains de sa petite fille qui fronça les sourcils. «
Sois moins dure avec elle, tu veux ? Elle n'a que... » Le petit garçon balaya les paroles de sa mère d'un geste de la main, ses yeux lançant des éclairs. «
Elle n'a que trois ans, elle n'a que trois ans, je sais. » Gabrielle s'apprêta à rétorquer lorsqu'on frappa à la porte. N'attendant personne, la Delacour fronça les sourcils tandis que Pénélope la bousculait doucement en courant vers la porte. «
Toi. On en reparlera après, ne crois pas que je vais te laisser me répondre sur ce ton. » S'exclama-t-elle à mi-voix en lançant un regard noir à son fils et en le pointant du l'index, tandis qu'elle s'avançait dans le hall d'entrée pour voir qui était à la porte. Elle ne reconnut pas immédiatement la silhouette, mais il ne lui fallut cependant que quelques secondes. «
Nicholas ? Mon dieu, mais qu'est-ce que tu ... ? » Pénélope se recula de quelques pas et Gabrielle prit le jeune homme dans ses bras, le serrant le plus fort possible. Ce dernier lui rendit son étreinte, lui embrassa la joue et la lui caressa délicatement. «
Tu as arrêté de m'écrire, tu croyais vraiment que je ne me douterais de rien ? » Derrière les deux jeunes gens, l'un des enfants se racla la gorge. «
Maman, qui est-ce ? » Gabrielle se força à lâcher son emprise sur Nicholas et se tourna vers son fils et sa fille, échangeant un regard en coin avec le jeune homme. «
Les enfants, je vous présente Nicholas. C'est mon plus cher ami, je le connais depuis l'enfance. » Pénélope lui adressa un sourire mi-timide, mi-taquin, tandis que Carter croisait les bras et haussait un sourcil, lui lançait un regard hautain, bien que Gabrielle y déchiffre de la méfiance.
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III. La mauvaise relation avec Pénélope vs la très bonne avec Dominique.
IV. L'attaque du salon de Thé.