mischief managed

Clyde était épuisé. Les nuits de pleines lunes étaient éreintantes, chaque fois. Quelques jours avant la date fatidique, la meute était prise d'une frénésie difficile à gérer, d'une excitation maladive qui rendait tout beaucoup plus compliqué. Certains avaient peur, aussi. Les nouvelles recrues. Ceux qui croyaient encore que le loup en eux était maléfique. Ceux qui n'acceptaient pas leur sort. Trois jours auparavant, ils avaient bien failli perdre l'un d'entre eux ainsi. Un gamin qui avait fait une crise de panique. Clyde avait du faire appel à toute sa persuasion, à toute sa conviction, pour l'empêcher de se jeter du haut de la falaise. Comme s'il n'avait pas assez à faire avec sa propre impatience, son propre désir de sang. Mais c'était le revers de la médaille. En acceptant de rôle de bras-droit de l'Alpha, il avait prit les responsabilités qui allaient avec. C'était le prix à payer pour avoir un jour le droit de diriger la meute. Il n'avait pas le droit de s'en plaindre.

Mais normalement, une fois la pleine lune passée, une fois la transformation achevée, tout se calmait instantanément. La fatigue reprenant ses droits, tout le monde se tenait à peu près tranquille et il n'y avait que de rares et futiles incidents, les lendemains des nuits de chasse. Pourtant, ce jour là, Clyde n'avait pas droit au repos auquel il aspirait tant. Lui qui aurait juste voulu se laisser tomber dans le lit qui lui tendait les bras, n'avait pas d'autre choix que d'attendre en se rongeant les sangs. L'Alpha, avait disparu. Ils avaient chassé en meute, cette nuit là. Depuis quelques jours, une colonie de vacances avait pris ses aises dans la forêt qui jouxtait le village. Un festin pour les loups qu'ils étaient. Aucun doute, l'affaire paraîtrait dans les journaux moldus. Ils n'avaient laissé aucun survivant. Chaque enfant, chaque adulte avait été sauvagement assassiné. Clyde n'en ressentait pas le moindre dégoût, pas la plus petite culpabilité. Il était un prédateur, il dévorait ses proies. C'était dans la logique des choses. C'était la nature elle-même qui le voulait. Il n'allait pas s'excuser d'être ce qu'il était, ce temps était largement révolu.

Cependant, l'Alpha n'était pas venu chasser avec sa meute. Pas ce soir là. Il avait un compte à régler, avait-il dit. Seul Clyde, en tant que bras droit, avait pu connaître sa destination. Et sa victime. Un sorcier, né-moldu semblait-il, qui habitait aux alentours de Londres. Une cible isolée. Une cible facile. Seulement, il n'était pas revenu. Clyde avait attendu plusieurs heures avant de se résoudre à envoyer un groupe à sa recherche. Il ne voulait pas imaginer le pire pourtant, il n'arrivait pas à s'en empêcher. L'Alpha, Rowan de son prénom, était celui qui lui avait tout appris. Dans l'univers de Clyde, cet homme était celui qui se rapprochait le plus d'un père. Celui qui avait prit la place de son géniteur, incapable de comprendre son loup-garou de fils. C'est Rowan qui était venu le chercher lorsque, à dix-sept ans, il s'était fait renvoyer de Poudlard. Rowan qui l'avait accepté dans la meute, la seule de Grande Bretagne, celle là même commandée autrefois par le légendaire Fenrir Greyback. Rowan avait été le premier à lui offrir un autre discours, à ne pas lui dire de vivre malgré sa lycantrophie mais avec sa lycantrophie. Il lui avait fait comprendre à quel point chaque sorcier qui avait décrété vouloir lui venir en aide n'avait été qu'un manipulateur, un tortionnaire, empli d'hypocrisie et d'intolérance. Il lui avait ouvert les yeux, l'avait tiré de l'ignorance et du mensonge dans lesquels il vivait depuis trop d'années. Il l'avait aidé à trouver sa place dans la meute, lui avait appris à ne plus craindre la pleine lune, mais à l'attendre, à ne plus pleurer ses victimes mais à les haïr, à ne plus vouloir être l'égal des sorciers, mais à désirer les écraser tous. Ils étaient supérieurs aux êtres humains, quels qu'ils soient, c'était sans doute la plus importante leçon qu'il avait appris de Rowan.

Par la fenêtre de sa petite cabane, Clyde repéra des mouvements à l'entrée du village. Ils étaient revenus. Seul le retour de ceux partis à la recherche de l'Alpha pouvait faire sortir ces hommes et ces femmes de leur maison un jour comme celui ci. Il se saisit de sa baguette et, d'un pas vif, l'esprit paralysé par l'appréhension, se précipita à la rencontre des nouveaux arrivants. Il n'y avait pas un seul bruit, dans le village. Les habitants étaient agglutinés sur le bord du chemin, silencieux, observant avec horreur la procession qui avançait vers la place centrale. Elle s’immobilisa devant Clyde et le temps sembla s'arrêter, suspendu. Au centre du petit groupe, soutenu par un sortilège de lévitation, se trouvait l'Alpha. Les yeux clos, le teint livide, le corps affaissé. Mort. L'absence de marque sur son corps laissait logiquement penser à un sortilège. Clyde sentit sa gorge se serrer. De douleur. De rage. Derrière lui, un hurlement retenti. Un hurlement qui parvint étouffé à ses oreilles. Une femme le bouscula pour se jeter sur le corps de Rowan, le visage ravagé de larmes, mais c'est à peine si il s'en rendit compte. Il avait tellement mal. Rowan. L'Alpha. Leur chef, leur guide, leur mentor. L'homme qui lui avait offert la liberté. Le loup le plus fort de la meute. Comment la proie pouvait-elle avoir vaincu le prédateur ? Comment leur chef avait-il pu les abandonner ainsi ?

'' Alpha … Qu'est ce qu'on fait ? ''

Clyde mit un certain temps à comprendre que c'était à lui que l'homme s'adressait. Automatiquement, il était propulsé Alpha désormais. Il n'avait jamais pensé que ça arriverait si vite. Il cligna des yeux, tenta de remettre de l'ordre dans ses idées. Qu'est ce qu'on faisait, déjà, lorsque l'un d'entre eux mourrait ?

'' On l’emmène chez le guérisseur non ? ''

L'autre devait comprendre, en partie du moins, la tempête qui s'était élevée dans l'esprit de Clyde, le trou béant qui s'étalait soudain sous ses pieds, l'obscurité totale dans laquelle il était plongé. Il sentait son regard compatissant. Sans doute le jeune chasseur aurait-il été tenté de mettre une main sur son épaule, s'il n'avait craint de finir manchot. Mais, derrière son regard menaçant, Clyde appréciait sa sollicitude. Les loups se soutenaient. Toujours. Ils étaient une famille, pas par le sang, mais par leur nature du moins.

'' Oui. Emmenez le. Dîtes au guérisseur que je viendrais m'entretenir avec lui plus tard. ''

Le guérisseur constaterait la mort. Ce serait à peu près tout ce qu'il pourrait faire. Ensuite, il faudrait organiser la cérémonie. Rowan serait enterré aux côtés des autres Alpha. Il appartenait à la Terre. Il était normal qu'il y retourne. On éloigna la femme, toujours en larmes au dessus du corps de son compagnon. Selena devait tellement souffrir elle aussi. Elle n'avait même pas eu le temps d'offrir un fils à Rowan. La procession s'éloigna en direction de la cabane du guérisseur. Clyde, mécaniquement, dispersa la foule et, le cœur lourd, se dirigea vers sa maison. Le temps de parcourir les quelques mètres qui séparait la bâtisse de la place centrale, il sentit sa tristesse se transformer en rage. Brûlante, dévorante. Il claqua la porte en bois. C'était d'une telle injustice. Ses poings se crispèrent, sa baguette cracha quelques étincelles. Un cri s'échappa de ses lèvres, semblable à un hurlement animal. D'un coup de poignet rageur, il envoya une chaise s'écraser sur le mur d'en face. Une deuxième suivit, puis la table. Une fois qu'il eu brisé la totalité du mobilier, il n'était pas réellement calmé. Seulement épuisé. Il se laissa tomber au sol. Il haïssait les sorciers. Il haïssait les humains comme jamais il ne les avait haït. Là, assis contre le mur froid de sa maison, au milieu des débris épars, il se repassa chacune des humiliations qu'il avait du subir, chacune des injustices qu'il avait accepté sans broncher.

Ça avait commencé dés le début. Dés sa contamination. Un loup l'avait attaqué alors qu'il campait avec son père. Il n'avait que huit ans, à l'époque, et sans l'intervention de l'adulte, il serait sans doute mort. Il en avait longtemps voulu à son agresseur. Longtemps. Et puis il avait finit par comprendre que c'était ainsi que les choses devaient fonctionner. La loi du plus fort, chez les loups, c'était tout ce qui comptait. Mais le mal était fait. Il avait été mordu par un loup-garou, et déjà à cet âge, il savait exactement ce que cela signifiait. Les medicomages avaient tous été pleins de compassion, désireux de l'aider au mieux. C'est ce qu'il avait cru, du moins. Mais maintenant qu'il y repensait, il revoyait la pitié dans leurs yeux, et le dégoût. Ce dégoût qu'il avait retrouvé si souvent. Ils lui avaient fait boire la potion tue-loup. Ils disaient que ça l'aiderait. Foutaises ! Des années durant, il avait pris cette potion en se disant que c'était mieux. Pour lui. Pour les autres. Pour tout le monde. Rowan lui avait prouvé le contraire. La potion n'était que frustration. Elle emprisonnait en partie le loup, l'empêchait de sortir complètement, fermait la porte à la nature sauvage et destructrice de l'animal. C'était contre nature, tout simplement. Et ce n'était pas tout, leur torture ne s'arrêtait pas là. Ils l'enfermaient. C'était sans doute ça, le pire. Chez lui, son père l'enfermait dans le garage les soirs de pleine lune. Il se fichait des larmes de son fils, se fichait de sa peur, se fichait de sa douleur. Tout ce qui comptait, c'était d'enfermer le loup. En plus, il ne lui offrait aucune proie alors, par désespoir, par faim, par frustration, la bête se jetait contre les murs, se brisant les os, s'arrachant la peau. Clyde ne s'en souvenait pas mais il imaginait très bien : l'odeur du sang, de la chair humaine dans la maison d'à côté. Et l'impossibilité de l'atteindre. Ce dont il se souvient, en revanche, c'est de la douleur lorsqu'il se réveillait. Les écorchures sur tout son corps, les membres tordus, cassés. Et lorsqu'il entra à Poudlard, cette habitude perdura. C'est dans la cabane hurlante qu'on l'obligea à se terrer, cachant l'abomination qu'il était aux yeux des autres. Pourtant, ils savaient. L'information avait filtré, un jour. Parce que Clyde avait parlé de son état à un ami. Ami qui était vite passé au rang d'ennemi lorsqu'il s'était hâté de répandre la nouvelle. C'était au tout début de sa scolarité. Clyde se souvenait des regards méprisants, dégoûtés de ses camarades, des rires et des murmures sur son passage, des insultes, des humiliations. Pourtant, ils avaient peur, quelque part. Il le savait, le sentait. Mais à l'époque, il était trop faible, incapable d'utiliser cette peur ténue à son avantage. Il avait beaucoup appris, depuis. Le rejet, il avait du y faire face. Trop souvent. Ne serait ce que par sa propre famille. Sa moldue de mère avait déjà été effrayée par les pouvoirs encore incontrôlable de son fils. Mais lorsque la malédiction leur était tombé dessus, elle avait tout simplement était terrifiée par ce qu'il était devenu. Dés lors, il avait du se résoudre à faire le deuil de l'amour maternel. Terminés, les câlins réconfortants, les mots tendres, les rires et les confidences. Sa mère acceptait de cohabiter avec lui, mais elle était incapable de faire plus. C'était à peine si elle osait l'approcher. Pitoyable humaine, incapable de comprendre que, tant que la lune n'était pas pleine, son fils ne risquait pas de la dévorer dans son sommeil. Et son père qui n'arrangeait pas vraiment les choses, dépassé par les événements, s'en remettant exclusivement aux médicomages pour arranger les choses. Ses parents furent la première déception de Clyde. Poudlard fut la seconde. Il n'y avait qu'une seule personne, dans ce monde de haine et de désillusion, qui redonnait un peu de joie au cœur de Clyde. Dawn. Son amie. Sa seule amie. Celle qui le protégea, des années durant, des brimades et des humiliations. Celle qui acceptait de s'asseoir à côté de lui en cours, qui lui changeait les idées lorsqu'il allait mal, qui prenait sa défense envers et contre tous. Dawn et son cœur en or. Dawn et son caractère de feu. À son souvenir, il léger pincement au cœur vint percer l'océan de rage dans lequel il se noyait doucement. Il s'en voulait, de l'avoir abandonnée. Elle, elle avait toujours été là pour lui. Même lorsqu'il cessa de se laisser marcher sur les pieds et qu'il décida de se défendre. Même lorsqu'il n'eut plus besoin de sa protection. Elle resta près de lui. Même lorsqu'il se plongea dans la magie noire. Par curiosité. Puis par esprit de vengeance. Elle le regarda sombrer. Elle l'engueula. Elle alla même jusqu'à le gifler, une fois, espérant le faire redescendre sur terre. Mais jamais elle ne l'abonna. Même lorsqu'il utilisa la magie noire sur un de ses ennemis et que le directeur lui colla un avertissement bien clair. Le souvenir de la guerre était encore trop vif dans les esprits. Poudlard ne pouvait se permettre de garder en son sein un élève qui utilisait la magie noire sur ses camarades. Et même lorsque, n'ayant pas prit la menace au sérieux, il récidiva, Dawn était toujours là. Et lorsqu'il fit ses valises, au milieu de sa dernière année, c'est les larmes aux yeux qu'elle lui dit au revoir. En lui offrant un baiser. Il ne l'avait jamais revu depuis.

Son renvoi fut sans doute la meilleure chose qui arriva à Clyde. Il erra quelques temps sur le chemin de traverse, incapable de rentrer chez lui et d'affronter ses parents, sans aucun but, sans aucune motivation. L'arrêt brutal de ses études ne le perturbait pas outre mesure. De toute façon, il savait pertinemment que, avec ou sans diplôme, trouver un travail ne serait pas aisé pour lui. Personne ne voulait d'un loup-garou. Il n'y croyait pas, absolument pas. Il avait trop subit de brimades pour y croire encore. Alors, quand Rowan était venu le trouver, lui proposer une autre vie, il n'avait pas hésité.

Rowan. Il en revenait toujours à lui. Pour lui, pour cette vie qu'il lui offrait, il avait tout abandonné. Oh, il n'y avait pas beaucoup de choses auxquelles il tenait. Il n'avait pas vraiment de regret. En vérité, son seul regret, c'était Dawn. Le reste, il s'en foutait. Clyde n'était pas du genre à s'attacher au gens. Il détestait les sorciers, tous autant qu'ils étaient. Il les méprisaient. La seule chose qu'il désirait, c'était prendre sa revanche sur ceux qui l'avaient autrefois malmenés. Et il promettait qu'il y arriverait, un jour. Dans la meute, c'était différent. Ils étaient une famille et si Clyde n'était pas du genre expansif, il n'aimait pas perdre un loup. Parce que personne n'aime perdre un membre de sa famille. Et aussi parce qu'ils étaient déjà si peu nombreux … trop peu pour espérer un jour sortir au grand jour. Et voilà que leur chef s'était fait assassiner. Par un sorcier. Les envies de meurtres se réveillèrent dans le cœur de Clyde. L'appel du sang. Le désir de vengeance. Il ne savait pas encore comment mais un jour, il les ferait tous payer. Oh, comme ils s'en mordraient les doigts, ce né-moldu, tous ces gamins qui avaient cru pouvoir l'humilier, ses parents, les médicomages et tous les autres. Il ne devait pas se laisser terrasser par la douleur. Il fallait agir. Rowan devait être enterré comme il se devait, avec les honneurs d'un chef. Et ensuite, il prendrait la place qui lui revenait. Il prendrait sa place d'Alpha et dirigerait la meute vers un monde meilleur. Il ne savait pas s'il y parviendrait, mais il ferait tout pour les faire sortir de l'ombre, pour leur offrir une part de pouvoir. Il en faisait la promesse. Pour Rowan. Il lui devait bien cela.

Tout est en ordre dans ta fiche, tu es donc validé ! Avant de partir à l’aventure sur le forum, ou plutôt en guerre avec ton camp, n’oublie pas d’aller recenser ton avatar, c’est très important, si tu oublies et que quelqu’un d’autres le prend c’est toi qui devra changer de tête ! Après ça et si tu en as envie tu pourras aller te faire un scénario, lis bien les règles s’il te plait avant de te lancer ! Ensuite tu pourras aller faire des demandes de liens et de rps, te trouver un job, et tout ce qui s’ensuit, vivre ta vie de sorcier quoi !

Désolé pour le temps que j'ai mit, j'ai pris ma douche et puis j'ai oublié ce que je devais faire xD
Bref j'aime beaucoup ton perso !