mischief managed
FLYING LIKE A BIRD ▲△▲ Tu n'es pas aussi turbulent que tes oncles ou tes cousins. En fait, tu es plutôt sage dans ton genre. Un petit garçon souriant, un peu surexcité, légèrement étourdi, courageux. Tu dois tenir ça de ton père. Le grand Ron Weasley - comme tu as aussi hérité de son grand appétit au plus grand damne de ta mère. Parce qu'il n'est pas rare de te voir trainer dans la cuisine, à l'affut d'un quelconque biscuit oublié. D'un plat contenant encore de la pâte à gâteau. Ou d'un bonbon au fond d'un pot. Et comme tu as aussi hérité de l'intelligence de ta mère, tu es plus discret que ton paternel dans ton chapardage de sucreries. Tu t'arranges pour qu'on ne te soupçonne pas. Même si, au fond, tu sais très bien que ta mère fait semblant de ne rien voir. Tu la trouves belle ta maman. Une grande dame. Elle fait de la magie. Elle te raconte des histoires extraordinaires. Elle fait toujours de bons gâteaux. Un peu comme ta grand-mère Molly. Ton père, tu le trouves amusant. En plus, vous avez les mêmes cheveux de feu. Une tignasse rousse que tu aimes.
Tu ne peux pas voler Hugo. T'es pas un oiseau. La remarque te fait ciller. Debout sur le rebord d'une chaise, tu toises ta cousine de tes yeux marrons. Bien-sûr que si, tu peux voler. Tu es un Phoenix. Un oiseau de légende. Celui qui amène la Paix. Celui qui sauve les innocents. Tu es le plus bel oiseau de la Terre. De l'univers. Tout le monde le sait. Même ta maman si intelligente.
Je suis un Phoenix. Je peux voler Lily ! Tu es vraiment persuadé que tu peux le faire. Tes parents font voler des objets. Alors toi, tu peux faire voler un corps. Parce que tu es un sorcier. Comme toute ta famille. Comme Rosy.
Tu regardes hein ? Confiant, tu fermes les yeux, inspires une goulée d'air frais. Les bras tendus horizontalement, tu ouvres les paupières et fixes le ciel, un air déterminé sur ton visage d'enfant. Tu plies les genoux, prends ton élan et sautes. T'as l'impression de voler durant un millième de seconde sous les yeux sceptique de ta cousine. Tes pieds ne touchent plus le sol, tu flottes dans l'air. Puis, tu te rends compte que ça ne marche pas. Ton corps s'écrase dans l'herbe cramée par le soleil d'été. Comme une enclume. Des pas précipités se rapprochent de toi, hurlant ton prénom.
Hugo ! Tu t'es fait mal mon chéri ? On te soulève et tu reconnais ta maman. Ta jolie maman inquiète. Tu secoues la tête négativement, les larmes aux yeux. Parce que tu n'es pas un phoenix comme tu le croyais. Que tu ne peux pas voler. Que tu ne sais pas faire de la magie comme Rose. Tu es juste Hugo. Petit garçon de six ans.
Je sais pas voler ! Ta plainte ressemble à un miaulant désespéré. Ta maman te sert dans ses bras, essuyant doucement tes larmes de rage. Tu n'es pas triste. Tu as juste envie de faire de la magie comme les grands.
Les bébés oiseaux ne volent pas Hugo. Ils sont trop petits. Quand tes ailes auront poussé, tu pourras voler comme les autres. Tu fixes avec émerveillement ta mère. Tes larmes ont déjà disparu. Il suffit d'une parole de ta maman pour te réconforter. Depuis toujours. Tu te sens soudainement beaucoup plus fort. Intelligent. Tu avais oublié que les bébés ne volaient pas. Ils sont trop petits. Comme toi.
WEASLEY IS COMING ▲△▲ Tu sers le nœud de ta cravate rouge et or. Comme d'habitude, il est de travers. Mais tu n'as jamais réussi à saisir la subtilité d'un nœud de cravate bien fait. En général, c'est Rose qui te le refait au détour d'un couloir, une moue ennuyée sur le visage. Mais après tout, c'est ta grande soeur, elle peut bien faire ton nœud de cravate. De toute façon, tu la soupçonnes d'aimer ça, s'occuper de toi. Elle est un peu comme ta mère. Aimante. Protectrice. Tu ne t'en plains pas, parce que tu fais exactement la même chose avec tes proches. Tu aimes savoir qu'ils vont bien. Qu'ils sont heureux. Le miroir te renvoie l'image d'un adolescent à l'allure débraillé. Cheveux non-coiffés. Cravate tordue. Trace d'oreiller sur le visage. Ça t'arrache un sourire amusé. Tu ressembles à ton père le dimanche matin après une soirée arrosée. Tu prends ton vieux sac qui te suit depuis ta première année et descends en trombe les escaliers capricieux, manquant de tomber en ratant une marche sous les sourires amusés des autres élèves. Tu es Hugo, le type un peu à la ramasse. Les autres t'aiment bien. Les filles te trouvent mignons. Les serpentards aiment bien te charrier parce qu'en général, tu ne comprends pas la subtilité de leurs blagues. Mais tu ne t'attires pas l'animosité des autres. On t'aime bien. Même si parfois, tes quelques blagues dignes des jumeaux Weasley sont quelque peu énervantes.
Il parait que ta soeur s'est encore pris la tête avec Malfoy. Tu t’assoies sur le banc et croques dans un pain au lait avec joie. Malfoy et ta soeur, c'est toute une histoire. Tu la soupçonnes de l'aimer au fond. Plus qu'elle ne le laisse croire. Comme dans les films moldus que ta mère regarde parfois. Ils se détestent passionnément. Puis finissent par se marier. Tu esquisses un sourire en imaginant la tête de Draco Malfoy si un jour Rose se pointe au Manoir.
DIRTY LITTLE SECRET ▲△▲ Tu n'as jamais su mentir à ta soeur. Elle sait quand tu inventes une histoire. Elle sait quand tu lui caches quelque chose. Elle sait toujours. Même si tu arrives à la berner durant quelques minutes, tu n'échappes jamais à son regard pénétrant, sa petite moue suspicieuse. Tu te fais toujours avoir par Rose Weasley. Et ce, depuis que tu as l'âge de parler. Tu te souviens parfaitement du jour où tu as essayé de lui cacher que c'était toi qui avait cassé sa poupée. Tu as tenu deux minutes avant de tout lui avouer en pleurant. Et depuis, c'est toujours la même chose. Même si tu essaies d'éviter la conversation, elle trouve toujours un moyen pour te tirer les vers du nez. Sans veritaserum. Rose Weasley est redoutable. Alors, c'est sans grande conviction que tu évites sa question et changes de sujet. Tu n'aimes pas les filles. Ni les femmes. Ce n'est pas faute d'avoir essayé. Elles sont jolies mais elles t'excitent autant qu'un pigeon. Le truc, c'est que tu n'oses pas le dire. Tu as peur de décevoir tes parents. Ta famille. Tu n'offriras aucun descendant. Pas de petites têtes rousse.
Au fait, l'autre jour, j'ai croisé Parker au Ministère. Tu es persuadé qu'elle s'en fiche de Parker. Peut-être même qu'elle ne se souvient pas de lui. Un poufsouffle.