abyssus abyssum invocat
les rumeurs grossissaient de bouche en bouche. la pluie menaçait. il allait sûrement pleuvoir. il allait pleuvoir bientôt. le type à la radio disait qu'il allait pleuvoir comme vache qui pisse.

Où ? Où va la flamme d'une torche quand un vent glacé l'a éteinte ? Au paradis ? En enfer ? Des lumières dans la nuit, des chandelles dans le vent.

La jeune fille s'était éclipsée. La sorcière aussi. L'humaine avait fait ses bagages peu de temps après. Elles avaient toutes renoncé à sauver cette petite créature qui les logeait malhabilement. Mais il demeurait pourtant une question en elle, imposée, imposable : Qui était encore là ? Que restait-il d'elle ? Une carcasse, un corps à donner pour les chiens, des cuisses appétissantes dont ils ne feraient qu'une unique et vulgaire bouchée. Cela l'avait fait rire, au début, du moins un peu. Ou peut-être était-ce la petite fille, la sorcière et l'humaine qui s'étaient mise à rire suite à ce qu'elles avaient nommé : La Grande Mascarade. Mais plus maintenant. Elles étaient parties. Elles avaient laissé seule une créature hostile et timide, démone et angélique, qui n'avait vraisemblablement pas envie de s'amuser de la situation. Sa situation, à elle, et elle seule. Affreusement, incontestablement seule. Voilà ce qui se passait quand dans un court moment de folie, on laissait les rênes à des forces instables et éphémères. Elles mettaient un jour les voiles, à l'instar de la guerre.
Qui dévastait tout sur son passage.
Laissant de simples lambeaux d'existence, des semblants de vies qui passaient de trépas à résurrection, sans pour autant franchir les étapes convenablement, comme si elles n'avaient pas pris le temps de le faire, pour la simple et bonne raison qu'elles n'en possédaient pas.
Les lambeaux de vie qui appartenait à Puck étaient donc une guerre à eux seuls ? Cette trainée n'en avait pas la moindre idée. Trop de paroles, trop d'idées, trop de comparaisons et métaphores absurdes pour son pauvre cerveau, qui ne suivait depuis bien longtemps la cadence. Comme son palpitant, d'ailleurs.
Comme tout le reste.

" Un whisky pur feu. " Ni formules de politesse, ni sourire -aussi maigre soit-il- ce soir-là. Rien qu'une demande, presque une supplication, venant du fond de sa gorge, un râle animal, désespéré. Au départ -attachez vos ceintures, le départ est imminent, direction les bas fond, le gouffre ! Veuillez déposer dans la corbeille, vos cœurs écorchés à vif, vous n'en aurez plus besoin là où vous allez.- le vieux barman avait été assez suspicieux quant à l'âge de la donzelle, et était récitent à lui vendre de l'alcool. Mais elle avait un beau sourire, cela suffisait, jadis, à défaut de posséder une bourse pleine. À présent, la petite fossette qui se creusait quand elle semblait être joyeuse s'était définitivement évanouie, mais l'argent cliquetait doucement dans ses poches, ce qui compensait. Des billets cachés sous la dentelle de son soutien-gorge, de l'argent moldu comme sorcier. Une règle de base : Gardez ses biens sur soi, quoi qu'il arrive, au risque de ne plus jamais en revoir la couleur. Elle l'avait appris à ses dépends, mais après tout, c'est ainsi qu'on retenait la leçon dans ce genre de milieu. Après s'être fait embobiner quelquefois, c'est elle qui s'était mise à mentir, à arnaquer. Et dieu sait qu'en ces jours, son expérience suffisait à tous les avoir comme de vulgaires bleus sans cervelle. " Il... " Elle avait posé sa carcasse sur l'un des tabourets du bar, bien trop haut pour elle. Ses souliers aux bouts élimés se mirent à frapper la mesure contre susdit bar, ce qui alerta les regards corrompus des gens. Ils l'avait vu arriver, et le dégout était revenu dans leurs yeux, puis ces derniers l'avaient oublié, parce qu'on ne faisait que cela, avec Puck. Elle s'y était habituée, au bout d'un certain temps, et c'est avec un sourire malsain qu'elle leur rendait la pareille en continuant son battement. De pieds comme d'ailes. Le whisky revint avec Garry, ou le contraire, elle ne savait plus très bien, et sa main se tendit derechef pour attraper le verre. Il y avait encore cette maudite bague, accrochée à l'annuaire comme si elle avait eu pour mission de couper la circulation de son sang. Qu'elle n'ait pas à s'inquiéter. D'une part, c'était déjà fait. Elle se mordit la lèvre inférieure, et les jointures de ses doigts sur le verre glacé devinrent pâles, quand elle se crispa. " Non. " Le vieux barman savait. Tous ignoraient l'existence de Puck, ses tourments, les vers qui la rongeaient de l'intérieur. Mais lui pouvait se vanter de la connaitre. Six ans qu'elle traînait dans le coin, six ans qu'ils s'étaient rencontrés. Il n'avait jamais pris sous son aile ce petit oiseau tombé du nid, mais il l'écoutait, ce qui était bien plus important à ses yeux. C'est bon de vider son sac, ça allège le cœur et l'esprit. Une sorte de psychologue aliéné, qui en avait connu assez pour lui donner quelques conseils, sans jamais la sauver totalement. Car quand on vient en aide à une personne, on en est en quelque sorte responsable. Puck voulait garder sa liberté, Garry abhorrait l'idée de chaperonné une gamine naïve et timide. Cela les avait arrangés tous les deux. Ils n'avaient pas de compte à rendre. Aucuns. C'est ce qui fait tomber une personne, et qui le cloue sur place. L'indépendance avant tout. " J'ai cru... un instant. De dos il lui ressemblait, des cheveux bruns, des épaules comme les siennes. Mais non. " Il était définitivement parti. Comme le père de la brune, avant lui. En la battant d'une autre manière, bien plus vicieuse. Oh, elle s'était fait longtemps avoir par les hommes, Puck. C'est peut-être pour cela qu'on pouvait maintenant sentir l'amertume dans sa bouche, quand elle nous embrassait langoureusement. Il y avait alors une certaine fausse note dans ses baisers, qu'elle arrivait à ne pas faire transparaitre, bien heureusement. Depuis quand n'avait-elle pas donné de véritables baisers ? Aidan enfui, cette partie d'elle-même s'était elle aussi fait la malle. Rien que de sa faute. SA FAUTE. Il lui avait promis d'être toujours là pour elle, de l'aimer jusqu'à sa mort. Il avait dit qu'elle serait heureuse, qu'il y veillerait. Mais il n'avait pas tenu ses promesses, qui l'avait poussé à arrêter ses études pour partir avec lui -elle était si proche de la fin, mais lui avait terminé sa septième année, et il était si content à l'idée de voler de ses propres ailes, et d'être avec elle - elle avait voulu lui faire plaisir. Un sourire triste vint orner son visage pâle, alors qu'elle porta à ses lèvres le verre d'alcool fort, sous les yeux du vieux Garry. Le sourire qu'on utilise quand on s'en va à la morgue, pleurer un valeureux, des remords dans la tête. Faire plaisir était devenu son métier. Aidan l'avait en quelque sorte mise sur cette voie, bien qu'elle ait douté qu'il désirait la voir terminer comme cela. Comme les traînées. - c'est ainsi qu'il avait coutume de les appeler. - S'il ne l'avait pas abandonné après six semaines de bonheur pur et dur en sa compagnie, ponctué de longs discours romantiques et de ballades nocturnes, elle n'en serait pas là à présent. DE SA FAUTE.
La malchance, aurait dit certain. Le destin pour sa part.

Après tout, c'était sûrement l'une des seules choses prometteuses qui lui était arrivée de toute son existence puérile et incongrue. Cela lui avait permis de gagner sa vie, de survivre envers et contre tout. Elle avait même pu dénicher une chambre au chaudron baveur, miteuse, certes, une sorte de placard, mais avec un vrai lit, ce qui n'était pas rien. Oh, elle aurait pu être véritablement heureuse en compagnie d'Aidan. Mais n'avait-elle pas dit la même chose, au tout début, à propos de son père ? A sa naissance, il avait été là. Durant son enfance aussi, formant une vraie famille, avec sa mère aimante. Puis elle était morte. La sorcière, cette personne qui l'avait raccrochée à cet univers magique jusqu'à sa rentrée à Poudlard, dans ce qu'elle appelait : La cour des grands. A partir de cet instant -Puck pouvait encore entendre la voix morne de l'infirmière de Saint-Mangouste, le petit c'est fini, celui qui fout tout en l'air- rien ne s'était déroulé comme il l'aurait fallu. Son père, le moldu, le gentil, s'était réfugié dans l'alcool. Et elle avait commencé à errer comme une âme en peine. Réfugiée dans sa chambre, ou à Poudlard, loin des coups de son père, elle attendait le jugement, l'ultime coup qui renverserait la balance, qui changerait le court de son destin. Aidan. Ce gentil serdaigle avait été l'incarnation même du changement. Qu'il était mignon, avec ses jolies boucles brunes qui lui tombaient devant les yeux. Mais le temps bouffe tout dans les esprits, et salit le reste d'une fumée bien noire. Alors qu'à l'époque, la vie lui semblait si rose à Poudlard, tandis que chez elle, son père avait endossé le rôle du bourreau, en répétant sans cesse qu'elle était la cause de la mort de sa chère femme, alors qu'en somme, elle n'avait strictement rien fait, la faute à pas de chance, comme disait le dicton, Aidan symbolisait sa renaissance, entre les murs épais du château. Là, elle pouvait être finalement entière, bien que sa mère lui manque terriblement, ainsi que la gentillesse de son paternel. Ce dernier était passé de mort-vivant à -véritablement- mort, bien plus vite que Puck l'aurait imaginé. Mais elle était déjà partie, en compagnie de son cher adonis, une bague de fiançailles au doigt, le sourire aux lèvres. C'était là sa première erreur. Elle aurait pu rentrer à Bromley, et tirer du gouffre son père, en oubliant cet Aidan, qui allait la conduire à sa perte. Oui, elle aurait pu faire ça. En avalant une gorgée d'alcool, qui lui brûla la gorge savamment, délicieusement, elle se promis de le faire. Elle resterait encore une ou deux semaines ici, puis elle irait aider son père, ou retrouver Aidan. Peut-être que ce dernier réapparaitrait au bout de quelques mois, car on revient toujours au point de départ, quoi qu'il arrive. Elle n'arrivait pas à rester seule sans lui, et les autres lui faisaient si peur. S'il l'aimait vraiment, il en serait de même pour lui. Alors quand elle sortira du gouffre son vieux père, il reviendra pour la sortir elle. Elle plissa les yeux, cherchant la faille à son plan qui n'en contenait, d'après elle, aucun. Il fallait toujours vérifier, après tout, c'était une autre de ces règles, qui s'ajoutait à ce code bien lugubre, celui que personne n'avait songé à écrire, mais qui existait depuis longtemps, dans le monde moldu comme sorcier. Toujours vérifier la véracité de ses propos. Mais que faire quand tout se mélangeait dans notre esprit ? Vengeance et désespoir, incompréhension et mensonges, secrets et peurs, morts et vivants. Que faire quand même la neige immaculée prenait du gris ?

Tout est en ordre dans ta fiche, tu es donc validé ! Avant de partir à l’aventure sur le forum, ou plutôt en guerre avec ton camp, n’oublie pas d’aller recenser ton avatar, c’est très important, si tu oublies et que quelqu’un d’autres le prend c’est toi qui devra changer de tête ! Après ça et si tu en as envie tu pourras aller te faire un scénario, lis bien les règles s’il te plait avant de te lancer ! Ensuite tu pourras aller faire des demandes de liens et de rps, te trouver un job, et tout ce qui s’ensuit, vivre ta vie de sorcier quoi !

Ca faisait longtemps que je n'avais plus croisé de personnage brisé comme ça et en fait, c'était devenu d'un banal à mourir sur les forums que je fréquentais avant mais là, comme ça faisait longtemps, comme c'est bien écrit et comme c'est dans l'univers de hp (auquel on a du mal à imaginer un coté sombre de cette manière) j'adore.