” Elyse referma son casier d'un coup de baguette et enfila sa veste, sa journée avait été longue et était loin d'être finie. La jeune femme retira son haut chignon et laissa ses cheveux roux tomber lourdement sur ses épaules, après être restée immobile quelques secondes et elle se reprit, avança vers la porte puis l'ouvrit doucement. Elyse croisa une collègue qui lui souhaita une bonne fin de journée, banalité qu'elle renvoya à la jeune médicomage avant de quitter l'hôpital sorcier. Les klaxons des voitures firent froncer les sourcils de la guérisseuse, une bourrasque de vent -ou un mélange de gaz comme vous le voulez- accentua le froncement. Cette pollution était une des choses qu'elle n'aimait pas chez les moldus, les voitures en faisait partie aussi mais depuis moins longtemps. Elyse marcha jusqu'à ce qu'elle atteigne une ruelle déserte pour transplaner jusque chez elle. Une bonne douche plus tard, Elyse entreprenait de rassembler des potions, des bandages dans son sac médical. Comme chaque fois à cette période du mois, la jeune femme revêtait un pantalon, une veste chaude et des bottes. Son sac était prêt, sa baguette était dans sa poche, elle était prête. La rousse transplana de sa maison, elle n'avait jamais aimée ce moyen de transport – comme la plupart des sorciers d'ailleurs – mais c'était tellement pratique qu'elle ne pouvait l'ignorer. Sa destination était éloignée de la capitale, il fallut donc une minute de voyage et que la rousse surveille correctement la sortie pour ne pas la louper. La jeune femme sentit une odeur de pin chatouillant son nez, elle ouvrit ses yeux bleus et un petit sourire apparût en voyant les arbres devant elle. Elyse resta immobile, à observer le paysage devant elle. Elle pouvait encore voir la lumière traverser les arbres, il faisait encore jour après tout elle était partie tôt de l'hôpital, il devait être dix-huit heures ou dix-neuf heures maximum. Peu de personne venaient ici, en tout cas lorsqu'elle venait à cet endroit, la rousse ne croisait personne et heureusement. Un oiseau passa à côté d'elle, chantant gaiement et la faisant ramener à la réalité. Elyse Whinchester décida d'avancée et de rejoindre son point de rendez-vous. Bientôt une silhouette familière se dessina au loin, faisant Elyse accélérer le pas. Les branches craquaient sous ses pieds, trahissant son arrivée mais elle s'en fichait, elle ne voulait pas être discrète. Elle voulait qu'il sache qu'elle était là pour lui, comme d'habitude. La rousse arriva à son hauteur, il lui tournait le dos, mais la Guérisseuse se doutait qu'il savait qu'elle était là, après tout il serait un pauvre loup-garou s'il n'avait pas senti sa présence depuis qu'elle avait transplané dans la forêt. La trentenaire entoura le corps du jeune homme par ses bras fins, l'enlaçant doucement pour ne pas le brusquer. Elle le sentit sursauter puis se détendre. Elle se mit en face de lui, se mordant sa lèvre inférieure devant ses cernes. Pourtant elle était habituée.. Elyse prit le visage de Godric en coupe avec ses mains blanches, puis déposa un léger baiser sur ses lèvres.
« Tout va bien ? », murmura-t-elle doucement à son intention. La question était un peu stupide, mais nécessaire. Ses mains glissèrent des joues de l'ancien Poufsouffle, pour descendre sur ses épaules. Elle s'entreprit à l'examiner comme bonne guérisseuse qu'elle était. ”
La boutique n'avait pas ouvert de la journée. C'était toujours comme ça une fois par mois quand la lune s'annonçait pleine. Godric profitait de cette journée pour préparer ses affaires - enfin affaires, c'était un bien grand mot -. Il avait passé une bonne partie de la matinée dans la remise de sa boutique, à rassembler des chaines magiques, plus solides que l'ordinaire et à essayer de rester. Vingt-quatre heures avant l'évènement, il ressentait une forte excitation anormale en lui. Son rythme cardiaque s'emballait toujours pour rien et il était épris de bouffées de chaleur. Habillé d'un simple t-shirt bleu nuit, il passait nerveusement une main dans ses cheveux. Son front était humide et sa respiration, assez saccadée. Il n'avait pas mangé - mais il avait bu beaucoup d'eau - et ne ressentait pas le désir de faim. Le sorcier savait pertinemment qu'après sa transformation, il mangerait tout ce qu'il pourrait et son estomac serait remplis de rongeurs en tout genre voir d'autres créatures ragoûtantes. Godric avait passé de nombreuses heures à essayer de mettre un nom sur son agresseur. Il avait rédigé sur un parchemin, toutes les hypothèses qui lui venaient en tête. Un nom revenait en cesse, Greyback. Il ne faisait aucun doute que sa mère avait engagé un membre de cette famille pour faire le sale boulot, pour le tuer lui, le paria de la famille, la brebis égarée et restituée l'honneur bafouée des Lestrange. Mais l'assassin avait échoué et n'avait pu que maudire sa victime - une punition déjà lourde - mais Godric voulait mettre un visage sur cet individu. Il nourrissait en lui, une profonde rage et un sentiment accru de vengeance. Envisageait-il de tuer celui qui avait changé sa vie ? L'idée persistait dans un coin de son esprit, mais quelque chose le retenait. Une sorte d'humanité à laquelle il pouvait se rattacher, il le voulait, pour montrer qu'il n'était pas aussi sanguinaire que les Lestrange, qu'il était profondément différent. Le temps passait rapidement. Godric jeta un bref coup d'oeil à sa montre qui lui sifflait l'heure. Déjà, elle indiquait le début de la soirée. Pris au dépourvu, le sorcier enroula son parchemin, manqua de trébucher et fit tomber son encrier. Il lâcha un juron avant de fermer la boutique. Le chat du jeune homme miaula pour manifester sa présence et signaler qu'il en avait marre d'être ignoré, mais le jeune homme ne fit même pas attention à lui. Il disparu de la boutique sans attendre. Déjà, le crépuscule s'installait sur la forêt située bien au nord est de la capitale. La lune grimpait dans le ciel et le soleil disparaissait de l'horizon. Il n'avait plus beaucoup de temps, plus beaucoup de temps, plus beaucoup de temps se répéter inlassablement le sorcier en suivant un petit sentier désert à cette heure. Son objectif était de s'éloigner le plus rapidement possible des habitations moldus pour éviter de devenir une bête sanguinaire et de faire du mal. Il avait emporté un sac avec lui qui contenait des choses indispensables pour les prochaines heures que Godric allait devoir vivre.
L'idée de devoir subir la transformation, de perdre la tête et d'être incapable de reconnaître un ami d'un ennemi terrorisait intérieurement le sorcier. Le teint livide, il quitta le sentier pour disparaître à travers les arbres. La nuit s'installait doucement, déjà quelques étoiles étaient visibles dans le ciel. A chaque pas que Godric faisait, il sentait son coeur résonner à l'intérieur de son torse. Son sang bouillonnait et ses sens se voyaient décuplés rapidement. Enfin, le noiraud posa son sac près d'une ancienne cabane de chasse aujourd'hui abandonnée au cœur des bois. Sa montre sifflait l'heure actuelle, désormais dix-neuf heures trente. Il lui restait un peu plus d'une heure avant de se transformer. Le sorcier sortit de son sac des chaines qu'il posa au sol, à même les feuilles. Les bois étaient humides et aucun moldu ne devait s'y trouver - du moins, Godric l'espérait vraiment - mais peut-être pas. Un bruit derrière lui le sortit de ses pensées. Le sorcier se retourna subitement pour l'apercevoir. Il s'agissait de sa bien aimée Elyse. Elle était présente et à l'heure, comme toujours. Godric laissa échapper un soupir, soulagé par sa présence. Sa crinière rousse flottait dans son dos et son sourire réchauffait le coeur meurtri du sorcier. Il s'approcha d'elle et se mit à sourire quand elle prit délicatement son visage entre ses mains pour y déposer un baiser volé. Elyse était le rayon de soleil chez Godric. Son moyen de tenir face à sa vie qui était relativement catastrophique. Sans elle, il aurait sombré depuis bien longtemps. Elle pouvait sortir ce qu'il y avait de meilleur en lui. C'était son repère, son addiction. Il en était tombé éperdument amoureux, mais sa malédiction était un obstacle. Pouvait-il vraiment avoir une vie avec elle ? Un avenir possible ? Il l'ignorait. Le jeune homme posa sa main sur l'une de Elyse, toujours sur son visage avant de fermer les yeux pour savourer ces quelques instants de répit avant que la malédiction ne le ronge. « Tout va bien ? » demanda-t-elle avec prudence. Godric plongea son regard dans le sien. On lisait de la peur, de l'inquiétude évidemment. « Tu es là, alors oui ça va. » se conta de répondre Godric avant de retirer son haut. L'air était devenu plus glacial et le froid mordait sa peau. Elyse pouvait voir que sa cicatrice ressotait plus qu'à l'ordinateur, signe que la malédiction le guettait. Le noiraud laissa échapper un haut de coeur. Son corps était épris de plusieurs palpitations. Ce n'était que le début. « Tu l'as apporté ? » lança Godric subitement. Il parlait bien évidemment la potion Tue-Loup. Elle ne permettait pas de soigner la lycantrophie malheureusement, mais si elle était faite correctement et avec les bonnes mesures dans les ingrédients, elle pouvait repousser les élans sanguinaires et destructeurs que la victime ressentait lors de la pleine lune, devenant un loup un peu plus gros que la normale, mais sans ce désir presque viscéral de dévorer et de faire couler le sang à flot. « J'ai amené des chaines magiques. C'est un ami du ministère qui me les a fourni. J'aimerai que tu m'attaches avec et ensuite tu partiras. Je ne veux pas te blesser par inadvertance. Et avec les effets de la potion, j'aurai plus de mal à les briser. » expliqua Godric sans trop y croire. Les lycans avaient une force surhumaine, mais il préférait essayer, sait-on jamais. Une nouvelle palpitation le traversa, suivi d'un long et douloureux frisson qui lui arracha une grimace. La lune grimpait dans le ciel sans nuage. Bientôt, l'homme ne serait plus, ne resterait qu'une bête aussi dangereuse que destructrice.
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Sujet: Re: Full moon. /ft Godric Dim 2 Juin - 5:23
I'll always be there for you.
WITH GODRIC
” « Tu es là, alors oui ça va. »
L'air caressait le visage de la rouquine, emmenant avec lui sa chevelure flamboyante dans une petite danse dans le vide. Le regard azur de la Guérisseuse trahissait en ce moment toutes ses émotions, mise à nue par cet homme plus jeune qu'elle. Elyse se sentait sonder par Godric, il lisait en elle comme un livre ouvert qu'il n'avait plus qu'à feuilleter lentement. Son regard la trahissait, pourtant c'était son boulot de rester du mieux qu'elle pouvait devant un patient, de l'accompagner dans des épreuves douloureuses. Mais lui, cet intriguant Lestrange la connaissait, l'avait parcourue, plus que quiconque ne l'avait encore fait. Peut-être même son défunt mari. C'est pour cela, qu'aujourd'hui, les yeux de la rouquine ne pouvait s'empêcher de ressentir une peur intense de voir cette nuit tourner mal. Elle ne répondit pas à sa phrase, même si ces quelques mots étaient suffisants pour la toucher. Le brun enleva son haut, dévoilant un torse surplombé d'une immense cicatrice. C'était elle qui l'avait soignée et chaque jours elle s'en voulait de n'avoir pu faire mieux. Elyse ne comprenait pas pourquoi il y avait si peu d'avancées médicales pour les loups-garous, alors que depuis la Grande Guerre leur nombre avait certainement augmenté. Ils avaient besoin de plus de soins, mais la recherche sorcière n'avançait pas. « Tu l'as apporté ? » La Guérisseuse sursauta légèrement, elle acquiesça rapidement et se pencha pour la sortir de son sac. La potion était verte, reposant une grande fiole et parfaitement réalisée. Elyse l'avait préparé une semaine entière, avec minutie. C'était une potion dure à réaliser, un très bon niveau en potion était requis. Heureusement pour la rouquine, elle avait eu un très bon mentor et maintenant la substance devenait de plus en plus facile à préparer qu'à ses débuts. Elle était très chère sur le marché, encore une injustice sachant que peu de loups-garous peuvent avoir la chance de bénéficier de ses bien-faits. Elyse lui déposa la fiole dans ses mains.
« J'ai amené des chaînes magiques. C'est un ami du ministère qui me les a fournis. J'aimerai que tu m'attaches avec et ensuite tu partiras. Je ne veux pas te blesser par inadvertance. Et avec les effets de la potion, j'aurai plus de mal à les briser. »
La rouquine jeta un coup d’œil à la droite du brun, apercevant les dites chaînes. « Godric.. Tu sais bien que je ne pourrais pas faire ça. », avait-elle déclaré avec tout le calme qu'elle possédait mais sa voix trahissait son étonnement. Non elle refusait, l'attacher, jamais. « Comme tu l'as dis, la potion atténue tes pouvoirs, tu n'en as pas besoin, elles ne servent à rien. » Elyse prit en main sa main libre, la serrant de toutes ses forces et en le regardant dans les yeux. « Il ne m'arrivera rien, Godric. Avant même que la lune atteigne le ciel, je serais partie. Avant même que tu ne te transformes. Je transplanerai. » L'abandonner dans cette épreuve était déjà éprouvant pour elle, le laisser là enchaîner serait pire. « Et si quelqu'un arrive ? Un sorcier ? Tu seras attaché, presque sans défense. Du moins dans une mauvaise position pour te défendre. Il pourrait te blesser. » Il était très peu probable que cela n'arrive, mais les temps étaient plus aussi sûr maintenant. Seul Merlin sait tout les scénarios possibles qui pouvaient se passer durant cette affreuse nuit. Elyse baissa le regard vers la fiole. « Bois-la, elle n'aura pas effet tout de suite sinon. », dit-elle calmement, d'une voix douce. En réalité elle détournait le sujet, sinon Godric arriverait à la convaincre de l'attacher. Ce qu'elle n'aurait jamais la force de faire. ”