better than the tea, toxic as the alcohol.
- HORS JEU -

Je me suis réveillée ce matin, avec la bonne intention de rester au lit. Mangue de bol, j’ai dû me lever à cause d’un procès auprès du magenmagot, où je devais absolument témoigner. ]En bonne auror qui se respecte et surtout une grande sadique, je venais toujours aux procès des mages noirs que j’avais attrapés pour savourer ma victoire. C’était complètement machiavélique mais j’assumais totalement ce comportement décalé. Il m’arrivait même de devoir témoigner contre eux et dans ce cas de figure, j’aimais exagérer pour que la sentence soit plus lourde. Malgré ce comportement enfantin lors des procès, j’étais une auror particulièrement respectée vu mon nom de famille. Londubat. C’était à faire frissonner le dos pour ceux qui savaient qui étaient mes grands-parents, pour ceux qui connaissaient leurs prouesses. J’ai toujours eu ce problème d’identité relié à Alice Londubat I. Auror comme elle, Londubat comme elle, je ne savais pas comment c’était possible de l’égaler. Toute mon enfance a été ruinée par mon envie de lui ressembler, d’arriver à sa hauteur. J’ai plus tard appris que j’avais moi aussi ma propre personnalité et que c’était mon choix d’être qui je voulais. J’ai voulu devenir auror pour lui rendre justice, pour rappeler le sacrifice de mes grands-parents et la souffrance de mon père. Je suis arrivée au ministère et j’ai assisté à la déchéance du dernier que j’avais enfermé. Une jouissance intérieure se cachait en moi. J’ai été retenue par les dépositions et tout ce charabia administratif que seuls les pingouins peuvent comprendre. Je suis finalement sortie à midi. Je n’aurais jamais cru qu’envoyer un méchant en prison pouvait prendre autant de temps. Autant dire que le temps c’était ce que j’avais le plus alors ça ne me dérangeait pas plus que ça d’assister aux procès. Tant que ça m’occupait les samedis matins, pourquoi pas.

Dépendante de tout ce temps que je possédais, je ne savais pas du tout quoi faire alors je me suis officiellement tournée vers Diagon Alley pour faire des emplettes. Je n’avais que ça à faire de ma journée. Parfois ma vie pouvait se montrer tellement ennuyante. Ces jours là je regrettais presque les tortures et les courses poursuites en balai. J’aimais mon métier, c’était certain. Le temps s’écoulé et je passais devant ces merveilleuses boutiques qui marquaient mon enfance. La nostalgie était là, logée au fond de mon cœur. Je suis même passée devant le Magasin d’accessoires de Quidditch, repensant à la première fois que mes parents m’ont acheté un balai. Je m’en souvenais très bien de ce jour là. Je ne l’utilisais tellement pas que je l’ai donné à mon frère à cause de sa passion pour ce sport. Petit à petit, un sourire m’arrachait les lèvres. C’était bon de revenir ici après tant d’années. J’étais déjà revenue mais je n’avais jamais fait attention aux petits détails qui font les souvenirs.

Après une vingtaine de minutes à sillonner Diagon Alley, je me suis finalement posée au Chaudron Baveur pour récupérer ces kilos que j’avais perdus à marcher. Je me suis installée confortablement à une table du pub où un serveur est venu m’accosté. Encore un tocard écossais qui pense être un beau gosse. Raté, petit. Il m’a regardé avec ses dents cassés et son œil qui partait en vrille, mimant parfois même un clin d’œil. Pathétique. Je n’osais même pas le regarder dans les yeux tellement son mono-sourcil me faisait peur. Il avait bien besoin de polynectar celui-là. Et quand je pense que certaines filles le trouvaient beau, elles aussi elles n’avaient pas les esprits en place. Ce jeune homme « charmant » me demanda enfin ce que je voulais boire. « Bonjour Alice. Tu, tu, tu veux quoi ? Je peux te faire une réduction si tu veux. » Deux choses me dégouttait à ce moment précis. Il connaissait mon nom et il bégayait. J’avais réellement envie de tourner les talons et me faire bouffer par les chouettes du Royaume au Hibou. J’ai fait de mon mieux pour esquisser un sourire forcé mais ce n’était pas gagner vu les sentiments qui m’enveloppaient. « Je prendrais une Bierraubeurre avec du gingembre et le reste de tes dents si tu continues de me tutoyer. » J’étais claire et cruelle. Cet homme m’énervait depuis l’instant où j’étais entrée dans le pub. J’espérais au moins qu’il avait compris que ce n’était pas une expérience à retenter pour lui. Et surtout pas avec moi. Il perdit immédiatement son sourire. C’était mieux pour moi et pour mes yeux qui commençaient sérieusement à chauffer depuis qu’il me souriait. Il avait baissé la tête et était parti chercher ma boisson. Il était revenu, avec un sourire sadique et il déposa mon verre sur la table suivi d’un « Bonne dégustation ! » qui cachait quelque chose. Je l’ai regardé puis j’ai scruté mon verre, me doutant qu’il avait mis quelque chose dedans. J’ai froncé les sourcils en inspectant le contenu et j’ai finalement décidé de boire cette juteuse bierraubeurre. Je ne voyais pas ce qu’un mec comme lui pouvait bien mettre dans mon verre.

Une quinzaine de minutes plus tard, le liquide remontait et j’ai ressenti le besoin d’expédier tout ça hors de mon corps alors je me suis ruée vers les toilettes pour dame du Chaudron Baveur et je me suis penchée au-dessus de la cuvette afin de vomir tout ce que j’avais ingérer ces deux dernières heures. Rien n’était sorti et pourtant l’envie de tout recracher était là. Après cinq minutes au-dessus des toilettes, l’odeur me remontait jusqu’au nez et franchement, les toilettes du Chaudron Baveur n’avait pas une odeur aussi exotique qu’Haïti. Je suis sortie des toilettes me laver le visage, changer mes idées et quand j’ai relevé la tête…Mauvaise surprise. « Nom d’un pitiponk enragé ! » J’ai regardé mon visage qui avait des traits durs et très masculin. Mes seins, mes beaux petits seins avaient soudainement disparu et un truc était levé au niveau pantalon. « C’est quoi ça ?! » Je regardais attentivement cette petite bosse qui sortait de mon jean. Ce truc remplaçait mon vagin et ça avait une forme bizarre. J’ai soudainement réalisé. « Chapeau de chaporouge ! J’ai un pénis ! » J’observais soigneusement cette..chose qui montait et descendait. Un véritable ascenseur. Je comprenais ce que ressentaient les hommes quand ils se levaient le matin. Ce n’était pas évident. « Bon. Comment je te baisse toi ? » Me demandais-je en le regardant. « Baisse-toi ! Abaisse-toi ! Euh.. Finite ! Liberacorpus ! Reducto ? Déjà qu’elle est petite, j’ai pas besoin de la réduire d’avantage. » Complètement paniquée, je ne savais plus quoi faire. J’étais totalement désorientée. Bordel de troll, j’avais un pénis ! « Je me demande ce qui se passe si je dis Aguamenti… » Je penchais légèrement la tête sur le côté en me posant la question puis je l’ai secoué pour sortir de mes pensées. L’heure n’était pas à l’humour. Je devais absolument retrouver mon vagin peu visité de femme. Je suis sortie des toilettes, tremblant sur mes talons. C’était très transsexuel pour un homme de marcher sur des talons. D’un côté j’avais de beaux mollets bien musclé alors je ne pouvais pas m’en plaindre. On ne va pas se mentir mais j’étais sexy en mec.

Je suis retournée à l’intérieur du pub et j’ai cherché ce morveux de serveur. Ce petit lâche se cachait. C’était bien. Cache-toi petit, cache-toi. Je te conseille même de courir, voler, ramper, tout ce que tu veux. Mais fuis. C’est fou combien les hommes n’assument jamais leurs actes. J’avais peut-être leur apparence mais ça ne voulait pas dire que je pensais comme eux. Dieu merci, je possédais toujours mon esprit développé et mon intelligence de femme. Je balayais la salle du regard avant de voir quelqu’un sortir par derrière. Je me suis mise à courir, mais encore une fois, ces muscles avaient inversé ma corpulence habituelle et je n’arrivais même pas à marcher correctement. Je suis sortie du Chaudron Baveur et j’ai retiré mes chaussures pour la lui lancer dans la tête. Talon aiguille mec. Il s’est écroulé sur le sol comme s’il avait retrouvé un vieil ami et en lâchant un cri de fille. Pour le coup, je me demandais bien s’il n’avait pas bu dans ma bierraubeurre lui aussi. Je me suis approchée de lui et je l’ai plaqué contre un mur. « Bon écoute moi bien, gamin. Si tu me dis pas ce que t’as mis dans ma boisson, je te casse le reste de tes dents et je les vends aux petits sorciers africains pour qu’ils fassent du vaudou avec ta tête alors t’as intérêt à me dire quel potion t’as mis dans ma bierraubeurre ! » Ma voix se montrait rauque et imposante, c’était tout mon contraire. Ca me faisait intérieurement peur. J’avais peur de moi-même car Alice garçon était beaucoup plus violent et impulsif qu’Alice fille. « Je, je, je, je sais pas. J’ai juste pris un flacon qu’un client avait oublié et je l’ai versé dans ton verre. » Je suis devenue toute rouge. J’étais à deux doigts de le frapper et lui refaire un portrait de façon plus esthétique. J’ai soupiré et je l’ai lâché. Il s’est mis à courir dans tous les sens. Il avait eu raison de se venger, c'était bien une chose que je respectais : la vengeance. J’ai retiré la deuxième chaussure et j’ai transplané jusqu’à chez moi où j’ai attendu et attendu, priant pour que les effets soient éphémères. Je me suis couchée torse nue, comme un mec, un vrai et je me suis réveillée avec les seins à l’air et un vagin. C’était tellement bon de se réveiller sans avoir quelque chose qui fait les montagnes russes.