drink me.

« Par la barbe d'Hagrid, J'en ai marre ! » Il y a de ces journées, ou tout va mal. Ces jours où l'on pourrait croire que Peeves aurait décidé de quitter les murs du château pour continuer à embêter les élèves après leur diplôme. Pour Lou-Ann, il fallait croire que c'était une de ces journées. Le soleil brillait haut dans le ciel alors que la chaleur environnante était brulante, rendant les rues du chemin de traverse bondées de badauds profitant de ce dimanche ensoleillé. Lou-Ann avançait d'un pas raide sur le chemin de traverse, évitant les passants avec difficulté tout en tenant à la main une pile de photographies animées qu'elle venait tout juste de développer tandis qu'à son épaule pendait lourdement son équipement de photographie. Depuis ce matin, on pouvait dire que ce n'était pas vraiment sa journée, elle s'était levée en retard, avait donc du courir pour aller faire développer ses photos avant la fermeture de midi du magasin, puis elle s'était tordu la cheville en descendant un escalier, avant de se renverser l'intégralité de son café sur le tee-shirt qu'elle avait acheté la veille. Et maintenant qu'elle venait enfin de récupérer ses clichés, là voilà qui devait les trier avant de les envoyer à la gazette par hibou express. « Voilà qui m'apprendra à rendre mes photos en retard » grommela-elle en se décalant pour éviter un groupe d'enfants pressés qui se dirigeaient en courant vers le Glacier Florian Fortarôme. La jeune femme balaya du regard le rue commerçante, avant de poser les yeux sur la devanture acceuillante du chaudron baveur. Lou-Ann fronça les sourcils. Certes, elle était - encore - en retard pour rendre ces photos à la gazette pour le numéro de lundi, mais d'un autre côté, l'idée de se rafraichir avec une bonne bièrraubeuure lui faisait terriblement envie. « Au point où j'en suis, j'aurais qu'à trier tout ça devant une bonne bierraubeurre ! » conclu-elle, en se dirigeant d'un pas décidé vers le Chaudron Baveur.

L'auberge était bondée. Sorciers de tous bords étant réunis dans la pièce confinée en un entremêlant d'effluves de fumée et de boissons aux arômes variés. La jeune photographe s’installa à une table vide avant de commander une bièraubeurre. Autour d'elle, les badauds discutaient de tous et de rien en un fracas festif de chopes et de rires, profitant de la fraicheur de la taverne pour fuir le soleil qui écrasait le chemin de traverse de sa chaleur étouffante. « Bon allez Lou, dépêche toi de trier tout ça, comme ça ton patron ne pourra pas dire que tu as tout rendu au dernier moment ! » s'encouragea-elle tout en buvant d'un trait le verre que venait de lui apporter le serveur – un jeune homme plutôt séduisant – jugea Lou en lui adressant un léger sourire. Plusieurs minutes s'écoulèrent, durant lesquelles Lou-Ann avait enfin commencé son travail lorsque tout ç coup, elle sentit une brusque douleur la prendre au niveau du ventre. D'une démarche titubante, Lou se dirigea vers les toilettes qui semblaient désertes. « Bordel qu'est ce qu'il m'arrive !? » s'exclama elle en s'appuyant contre le lavabo, la douleur refluant à nouveau au creux de son estomac, avant de cesser, tout à coup. La jeune sorcière soupira, levant la tête pour observer son reflet dans le miroir lorsque soudain. « QUOI ? ... MAIS .. MAIS .. QU'EST CE QUE ?» Ce n'était pas le visage de la jeune femme qui se reflétait sur la surface plane du miroir, mais rien de plus que le décor banal des toilettes du bar, jusque-là tout aurait pu paraitre normal si une petite robe bleue ne flottait pas dans le vide. Tremblante, Lou-Ann la main à la hauteur de son visage avant de pousser un autre cri de surprise en découvrant les nombreux bracelets et autres breloques qu'elle portait au bras flotter dans l'air. « Par la barbe d'Hagrid - Il s'agissait là, de l'une des nombreuses expressions loufoques qu'employait couramment Lou dans ce genre de moments - Il est où mon bras ? .. Et ma tête .. Et TOUT MON CORPS !?? Bon. Tu te clames. Respire. Zen, c'est pas si grave, t'es juste devenue invisible. Zeeeen. »

Soudain, la porte s'ouvrit sur une charmante petite fille blonde au visage constellé de tâches de rousseurs. Celle-ci observa la robe flottante un instant, l'air interloqué. « Hm. Salut .. petite. Je sais que ça doit te sembler bizarre mais .. tu peux aller chercher un serveur ? Ou le patron ? N'importe qui ? » La gamine sursauta, regardant autour d'elle avant de fixer la robe bouche bée. « Mamaaaaaaaaaaaan ! Il y a une robe qui parle dans les toilettes ! » s'écria-elle d'une voix haut perchée avant de quitter la pièce en courant. « Noooooon ! Ah c'est bien ma veine ! STUPIDE GAMINE SANS CERVELLE !» jura-elle. « Bon. Réfléchissons. Je sors, je récupère mes affaires. Je me barre de ce bar et je rentre chez moi en sprintant en priant pour que personne ne remarque une robe flottant dans l'air. Non, trop stupide, on remarquera FORCEMENT une robe qui flotte en l'air !» Soudain, une idée traversa l’esprit de la jeune sorcière invisible qui entreprit d’ôter sa robe. «Alors Lou. Tu te déshabilles. Tu traces jusqu’au magasin de potions, ils doivent bien avoir un remède, et hop, tu retournes ici en deux temps trois mouvement, rhabillée et à nouveau visible.» Idée stupide ? Très certainement, mais à vrai dire Lou-Ann n’en avait aucune autre en réserve. Soudain, alors que la jeune femme s’appétait à ôter ses sous-vêtements, la porte s’ouvrit sur la même petite fille blonde, qui tenait par la main le séduisant jeune serveur. Lou-Ann s’apprêta à prendre la parole lorsqu’elle s’aperçu que son corps redevenait visible peu à peu, jusqu’à la dévoiler en sous-vêtements au beau milieu des toilettes du bar, devant le jeune homme qui avait rougit tout en retenant un éclat de rire. . Je .. C’est pas ce que tu crois … » bafouilla-elle en tentant desespérément de se cacher derrière la robe qu'elle tenait à la main. Bordel, ça pourrait être pire songea-elle. « Mamaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaan ! Il y a une fille en soutif et culotte dans les toilettes ! » hurla la gamine de sa voix de crécelle qui résonna dans toute la salle principale de l'auberge. Décidément, ce n’était vraiment pas son jour.