Une masse noire avançait le long de la Grande Salle illuminée, bruyante et composée de petit sorciers toutes les tables les regardaient, avides de savoir qui ira dans leur maison cette année. Le ciel était découvert, un bleu profond parsemé de quelques lumières, hypnotisant les premières années qui avaient le nez en l'air. Cependant on appela d'une voix forte « Whinchester, Elyse. », une petite rouquine qui arracha son regard du toit et qui s'élança sans hésiter vers le tabouret. Personne ne la connaissait, son nom était inconnu de la communauté sorcière et n'était pas l'un connu d'un des héros de la Grande Guerre, juste une née-moldue avide de connaissance. Serdaigle fut annoncé et les applaudissements se firent entendre. « Jones, Walmer ! Vous pouvez m'expliquer ce que vous faîtes à cette heure-ci ? » La préfète en chef se tenait droite, le menton levé et les mains sur ses hanches. En face d'elle, se trouvait un couple -qui venait d'arrêter de s'embrasser depuis son intervention – dont l'homme semblait en colère et la fille gênée. La question était futile, bien-sûr qu'elle savait ce qu'ils faisaient, mais cela n'empêcha pas le vil Serpentard de lui répondre avec ton moqueur.
« Whinchester ! Tu vois bien qu'on s'embrassait et on aimerait bien continuer. Si tu pouvais partir, ça nous arrangerait. » Sa petite-amie lui donna un coup dans l'épaule, Serdaigle de sixième année, elle connaissait assez bien la préfète et n'acceptait pas la façon dont son petit-ami lui parlait.
« Walmer, je ne veux pas t'enlever des points la dernière semaine de cours, donc s'il te plaît raccompagne-là à son dortoir et va te coucher! » Sous le regard insistant de sa petite-amie, il capitula, non sans marmonner des insultes visant la rouquine. Chelsea Jones se tourna vers elle. «
Je suis désolée Elyse, il est.. » La rousse lui offrit un doux sourire.
« Je sais, Chelsea. Ne t'inquiètes pas, je comprends. Maintenant au lit ! » Elle vit la brune rejoindre son blond avant de voir les deux disparaître dans un couloir en direction du dortoir des bleus. Elyse soupira avant de reprendre sa marche dans la direction opposée du jeune couple. Une semaine, une minuscule semaine et tout serait fini. Bizarrement elle avait hâte, la vie active l'avait toujours intriguée et le fait de bientôt pouvoir embrasser son rêve de carrière lui provoquait un sentiment d'impatience qu'elle n'avait pourtant jamais. Bien sûr, comme tout élève de Hogwarts, l'éventualité de ne plus revoir le château ou encore ses camarades lui pinçait le cœur, sept années, sept longues années qui ne pouvaient s'effacer. Mais son père lui avait toujours dit de ne pas regarder le passé mais plutôt avancer vers l'avenir. Conseil que la rousse essayait tant bien que de mal à suivre.
La Serdaigle s'engouffra dans le trou pour arriver dans sa salle commune, celle des bleus. Celle-ci était sombre, seulement un feu présent dans la cheminée apportait un peu de lumière à la pièce, il n'y avait pas un chat.
« Enfin rentrée ! Merlin, tu reviens de plus en plus tard de tes rondes c'est temps-ci. », la voix lui était familière, Kaithlyn Loper, sa meilleure amie était installée sur un des canapés, un livre en main.
« Kaithlyn, à la place de te plaindre il ne faut pas m'attendre chaque soir aussi. », répondit la rouquine en souriant. La châtain a toujours été une Serdaigle extravertie et bruyante. Alors que Elyse était plus du genre calme, mais les opposés s'attirent non ? La préfète dénoua sa cravate et s'assit en face de l'autre Serdaigle.
« Alors pourquoi tu as mis si longtemps ? Tu me caches quelque chose ? Un petit-ami peut-être ? » L'envie de lui jeter un oreiller sur sa petite bouille, effleura son esprit mais sa fatigue était bien trop immense qu'elle ne bougea pas.
« Par Morgane, Kaith. Non le couple ce n'était pas moi mais plutôt Walmer et - » « Jones, je l'ai vue rentré tout à l'heure. » La sorcière roula des yeux en souriant.
« Pourquoi tu me le demandes si tu connais la réponse ? » Le silence se fit, seuls les crépitements du feu et le bruit des pages tournées se firent entendre. La Winchester ferma les yeux et se laissa bercer par les sons, elle le faisait souvent après ses rondes en fait elles le faisaient souvent. Un rituel, une douce habitude qui prendrai bientôt fin.
« Une semaine... », souffla Kaithlyn.
« Une semaine. » La belle lune éclairait la rue déserte d'un des quartiers de Cambridge, la nuit étant tombée seulement une heure plus tôt. Un Plop se fit entendre et une jeune femme apparût dans la rue précédemment sans aucune trace de vie. Valise à la main, elle la traînait jusqu'à une porte marron où le numéro 14 y était inscrit. D'un geste élégant, la sorcière posa sa main fine sur la poignée et jeta un regard derrière elle avant de s'y engouffrer. Elyse Rose Winchester revenait à la maison.
« Tu veux.. quoi ?! », s'exclama la matriarche des Whinchester, vaisselle en main et la bouche grande ouverte.
« Déménager, maman. », répondit la rouquine tandis qu'elle avalait une gorgée de son café. Apolline Winchester commença à trembler, jetant un regard vers le salon où son mari écoutait la conversation d'une oreille discrète.
« Ma chérie, mais tu viens à peine de rentrer de Hogwarts ! Tu ne vas pas repartir tout de suite quand même. Et puis Londres c'est si loin ! » Elyse se leva et posa sa main sur celle de sa mère.
« Maman, tu sais que je peux venir en quelques minutes ici en transplanant. Ce n'est pas un problème. Le fait est, j'ai une occasion en or de travailler à Saint Mangouste et je ne peux pas la refuser. Ce stage m'ouvrira des bons choix de carrières. » Gamine, la jeune femme avait toujours rêvée de devenir médecin, d'ailleurs elle soignait souvent ses peluches et elle adorait ça. Même après sa découverte du monde magique, son objectif n'avait pas changé juste quelques différences sur certains points. Elle avait donc travaillé pour avoir de meilleurs résultats possible. Tout cela avait payé, en obtenant un stage d'une année à Saint Mangouste. Jamais elle n'avait été aussi heureuse -et même après avoir vu qu'elle avait eu des O à la plupart de ses matières aux ASPIC – et son projet de déménager de Cambridge pour Londres était prêt. La voix de sa mère la fit sortir de ses pensées.
« Mais quand même Londres... » La rousse sourit et embrassa sur la joue sa mère, elle avait gagnée et elle le savait. Dans moins d'une semaine elle serait à Londres dans un petit appartement et les pieds trempés dans le monde des adultes.
Le soleil éclairait les arbres du parc, faisant éclater les magnifiques couleurs vertes de ceux-ci. Le printemps était enfin arrivé en Angleterre, les robes étaient sorties et les parcs se retrouvaient bondés de monde. Comme une grande partie des Londoniens, la rouquine profitait de ce dimanche pour aller dans ces jardins publics, café à la main et ses cours dans l'autre. Alors qu'elle marchait dans une direction pour trouver la place parfaite où s'installer. Un homme grand, blond, marchait lui-même dans la direction opposée, appareil photo sorcier en main et le nez en l'air. La rencontre se fit, comme ces films romantiques moldus, une collision, des excuses et leurs regards se croisèrent. Le coup de foudre. Jamais elle n'avait jamais cru au coup de foudre mais son cœur avait raté un battement, ses mains tremblaient et tout son corps désirait l'homme en face d'elle. Leurs mains se touchèrent accidentellement et les deux frissonnèrent. L'instant était tellement cliché mais tellement bon à la fois. Ce jour-là, ils s'aimèrent pour la première fois.
« Je suis heureuse de voir que vous-êtes en pleine forme, Mary. »
Dans sa robe verte , Elyse rentra dans la chambre blanche où une adolescente rigolait avec ses parents. La gamine lui offrit un grand sourire en guise de réponse, sourire que la Guérisseuse lui rendit immédiatement. La rousse fit un signe de tête aux deux adultes pour qu'ils la suivent, ce qu'ils firent docilement la suivant en dehors de la pièce.
« Alors ? Elle ira bien ? », demanda la mère d'une voix tremblante.
« Oui, Madame Smith, votre fille ira très bien. Le Guérisseur Molaire m’envoie pour vous rassurer. Ses derniers tests n'indiquent rien d'anormal et le poison est totalement parti de son corps. » L'épouse Smith soupira de soulagement, serra la main de son mari tandis que celui-ci l'enlaçait fermement.
« Nous tenons néanmoins à la garder quelques jours en observation, mais je vous promets que vous aurez votre noël. » Le mari lui serra la main en remercient, avant de se diriger vers la chambre avec la mère qui elle était en pleur. C'était le moment qu'elle préférait, voir le visage soulagé et heureux des patients c'était le plus beau des cadeaux qu'un guérisseur pouvait recevoir. Encore sous tutelle d'un Guérisseur -et pas n'importe lequel, le chef de son service, les horaires de la jeune femme variaient beaucoup. Aujourd'hui, elle n'était pas de service le soir sauf si un cas requérait du personnel et donc de sa présence. Même si la rousse adorait son métier, ses patients, ce soir elle retrouvait son mari qui était parti quelques temps plus tôt couvrir un reportage important pour sa carrière. Il lui avait manqué, une semaine sans lui ce n'était pas possible. La rouquine se mit à rire doucement, en quelques années de relation son corps, son esprit le réclamait à chaque instant de sa vie. Bien-sûr elle lui parlait par téléphone le soir, étant née-moldue et lui de sang mêlé, leurs origines moldues respectives avaient été mélangés à leur quotidien sorcier. Pourquoi refuser une technologie qui était si pratique ? Leurs téléphones avaient étésfait spécialement pour les sorciers, résistant aux interférences magiques, mais peu de sorciers ne les utilisent et Elyse trouvait cela dommage.
« Vous nous quittez déjà, Mademoiselle ? », lança une voix forte derrière elle. Maintenant en tenue moldue, la rouquine se retourna et fit face à son mentor vêtue d'une robe verte.
« Madame. », lui corrigea-t-elle machinalement un petit sourire sur son visage et sa main relevée.
« Je vous le répète, une jolie jeune femme comme vous ne devrait pas être mariée aussi tôt. C'est d'un gâchis ! » A chaque fois c'était la même chose, une routine verbale qui l'amusait beaucoup.
« Mon mari n'a pas l'air de se plaindre, monsieur. » L'homme se mit à s’esclaffer comme à son habitude.
« Ma petite, votre mari en bien de la chance d'avoir une femme comme vous chez lui. Allez le retrouver, je ne vous retiens pas plus longtemps. » Elyse sentit soudainement sa poche intérieure vibrer, surprise elle extirpa son portable -sous le regard toujours curieux de son mentor de sorcier et répondit à l'appel.
« - Allo ?
- Bonsoir, êtes-vous bien Madame Elyse Harrington Whinchester , contact d'urgence pour Monsieur Walter Harrington ?
- Oui, c'est mo-, que se passe-t-il ? Le cœur de la jeune femme se mit à battre plus rapidement que la moyenne et le sourire avait quitté son visage.
- Je vous appelle du St Thomas hospital, je suis dans le regret de vous annoncer que votre mari a eu un accident de voiture dans Londr- » Elyse raccrocha sans un mot, les mains devant sa bouche choquée, elle tremblait et son regard était inexpressif. Ce changement d'attitude intrigua le guérisseur qui s'avança vers son poulain.
« Excusez-moi, je dois y aller. », s'empressa de dire Elyse avant de foncer vers la sortie et de transplanner dans la ruelle la plus proche de l'hôpital moldu.
Vide, ce n'était plus qu'une coquille vide. Elle se tenait debout devant le médecin et le corps de son mari.
« Nous avons fait tout ce qu'il avait dans notre pouvoir. » « Toutes mes condoléances.. » « Il n'a pas souffert.. », les paroles du médecin n'atteignait pas son oreille, ou du moins son cerveau ne filtrait pas les informations. Ses yeux bleus ne pouvaient quitter le corps blanc de celui qu'elle avait épousé. Sa main froide dans la sienne, la seule chose qui la ramena à la réalité ce fut lorsqu'une porte claqua derrière elle. Un déclic se produisit, elle sursauta puis commença à pleurer comme j'avais elle n'avait pleuré auparavant. Elyse y resta toute la nuit avant de dénier quitter la chambre. Ses parents vinrent la soutenir le lendemain. Après que des sorciers eurent récupérer le corps et les papiers chez les moldus, l'enterrement eut lieu dans un cimetière où reposés les parents de son défunt mari, en trois jours la boucle fut bouclée. Puis le mardi, la rousse reprit son travail, comme si rien ne s'était passé, le même sourire doux pour les patients, le même rire pour ses collègues et un sérieux sans faille dans son travail, plus que d'habitude d'ailleurs. Mais quelque chose en elle avait disparu, s'était brisé. Elyse était de nouveau devenue Whinchester.
Ce jour-là, elle décida d'arrêter d'aimer. Il attrapa le visage de Elyse et lui vola un baiser, posant ses mains sur ses joues. Les yeux dans les yeux, il tenait à elle. « Nous. Tu l'as dis, il y a un nous. Concentrons-nous là dessus non ? Je...Je tiens à toi Elyse. Tu es la plus belle chose que j'ai eu depuis longtemps. » il marqua un silence durant lequel, Elyse lui offrit un beau sourire sincère. « Je t'aime. » Une larme coula le long de la joue de la femme. Ces mots, elle les avait espéré, mais elle avait peur de n'être qu'une aventure pour Godric hors, ce n'était pas le cas. (source : fiche de Godric <3)
Après la mort de son mari, Elyse s'est promis de ne plus aimer un homme. D'ailleurs pour elle, personne ne pouvait le remplacer. Elle s'était plongée dans son travail, grimpant des échelons et arrivant à un statut prestigieux pour son âge. Elle était heureuse, reconnue pour son travail, côtoyant la haute société qui lui permettait d'organiser des soirées de dons pour son service, tout le monde admirait cette jeune femme. On attendait à la voir en couple, pour compléter le tableau parfait qu'elle dégageait. Mais le cœur de la Whinchester restait fermé, certes elle avait eu quelques aventures en neuf ans, mais jamais elle s'attachait trop de peur de souffrir encore. Son cœur était cadenassé, impossible de s'ouvrir à celui de ses prétendants. Puis vint Godric Lestrange, un jeune homme mordu par un loup-garou, un patient qui aurait dû être comme les autres.
« Ah, vous êtes déjà réveillé. » « Pardon ? » Le noiraud releva le visage vers la sorcière qui venait d'arriver. Elle était d'une beauté frappante, avec une cascade de cheveux roux et une blouse blanche. On voyait l'écusson de St-Mangouste - le célèbre hôpital des Sorciers de Grande-Bretagne - dessus. « Comment vous sentez-vous ? » demanda la sorcière en l'examinant rapidement. « J'ai vu mieux. » « Je suis le docteur Elyse Winchester. Je me suis occupée de vous. Nous avons soigné votre blessure, malheureusement... » commença-t-elle avec douceur « J'ai été mordu par un loup... » termina-t-il en croisant son regard. Le silence du médecin en disait long sur la véracité des choses. Ils se regardèrent un long moment duquel Godric se souvenait des événements. « Nous vous gardons ici pour la semaine et je suis venue vous parler du suivi psychologique que je pense nécessaire pour vous adapter à cette nouvelle vie et au traumatisme subi. » reprit Elyse pour briser le silence, mais Godric n'était pas décidé à répondre. (source :
fiche de Godric )
En y repensant, elle aurait pu éviter, éviter de s'attacher à lui. Le reléguant à un de ses collègues et ne plus le revoir. Mais elle ne le fit pas, son cas l'avait intrigué, titillé sa curiosité. Ils s'étaient revus par la suite, la rouquine devait le suivre, soucieuse de son état. Se faire mordre par un loup-garou amené à de grands changements et un antidote n'existait pas encore, malheureusement. Un jour, leurs regards s'étaient trop longtemps attardés l'un avec l'autre et leurs visages étaient trop proches pour une simple relation guérisseur-patient.
« On ne peut pas. », avait difficilement dit Elyse, son regard cloué dans celui du jeune homme.
« Pourquoi ça ? Je suis un homme, tu es une femme, nous sommes adultes donc nous pouvons. » « Tu es mon patient. » C'était facile comme excuse, elle devait l'avouer. En vérité, elle avait peur. Car elle se voyait craquer devant son regard charmeur, sa voix suave et ses yeux.. La rousse savait que bientôt son cadenas se brisera et le jeune homme rentrera dans son cœur. Et elle souffrira, parce que l'homme en face d'elle n'était pas le genre à rester avec une seule et même femme, parce que l'image de son défunt mari restera toujours ancrée dans son esprit.
« Nous ne sommes plus à l'hôpital. », murmura-t-il avant de s’emparer de ses lèvres. Elyse fondit et l'accompagna dans sa danse sensuelle.