La chaleur de ses lèvres gourmandes, un baiser trop langoureux et savoureux pour être honnête. Les mains du sorcier se baladent alors sur la peau dénudée, caressant chaque parcelle, explorant les moindres recoins. Le pantalon glisse le long des jambes. La sorcière sourit en coin, coquine avant d'approfondir le baiser. Un frisson traverse les deux amants alors qu'ils tombent sur le canapé du loft coqué de la jeune femme. Sa cascade blonde s'éparpille alors que la main de l'homme vient s'y glisser. Blonde ce soir, rousse demain, brune hier, qui sait ? Au fond, ça n'a aucune importance. Ce qui compte, c'est le plaisir de l'acte, tout simplement.

Il tirait une longue fois sur sa cigarette avant d'expirer la fumée après un instant. Assis sur le bord de son lit, Godric fixait la fenêtre, comme si il cherchait de s'évader, de faire partir son esprit loin d'ici. La pluie martelait les carreaux, réveillant la sorcière à la crinière blonde qui dormait à ses côtés. A peine éveillée, elle s'approcha de Godric pour déposer un baiser sur le coin de ses lèvres avant de se lever pour chercher ses affaires. « Déjà debout, tu n'es pas fatigué ? » lança-t-elle. Il l'était car leurs ébats avaient été intenses et fougueux, mais Godric était également pensif, très. « Disons que je cache bien mon jeu. » répondit-il calmement avant d'écraser son mégot dans un cendrier posé non loin. Sans attendre, le jeune homme attrapa son pull qu'il enfila. Il était tôt. Le soleil perçait le bout de son nez au loin et Godric devait encore chez lui, se doucher, se changer. La jeune sorcière blonde l'arrêta dans la foulée et entoura ses bras autour de son cou en se mordillant la lèvre inférieure. Elle ignorait tout de lui, elle pensait même qu'il s'appelait Jack car c'était le prénom idiot qu'il avait utilisé lors de leur rencontre la veille, dans un pub miteux de Londres. « Et si on prenait une douche ensemble, ici ? Ma cabine est petite, mais en se serrant un peu, ça devrait pouvoir le faire non ? » C'était tentant, très. Mais Godric ne pouvait pas se permettre d'arriver - encore une fois - en retard à sa boutique. Il déclina l'invitation doucement, retirant les bras de la femme. « Ca aurait été avec plaisir, mais c'est impossible, désolé. » Elle répondit par une petite moue, certainement déçue de ne pas être encore une fois, culbutée férocement par Godric, mais il ne pouvait pas. Il se pencha pour ramasser son épaisse veste en cuire. « La cicatrice que tu as sur ton épaule, c'est quoi ? Une mésaventure avec une créature ? » si la question dérangeait énormément Godric, celui-ci ne laissa rien paraître. Il parut même amusé. Enfilant sa veste, il tourna une dernière fois le visage vers la blonde qu'il ne verrait sans doute plus jamais. « Un souvenir. » et la porte claqua derrière l'homme.

L'ombre d'une menace, dans un lieu de paix. La boutique était magnifique et entretenue. Quelques vifs d'or lévitaient dans la pièce, près d'une boîte remplie de cognards attachés par des chaînes solidement afin d'éviter tout éventuel accident. Des magazines de "Quidditch Mag" trônaient dans la vitrine près des dernières tenues des équipes des Frelons de Wimbourne et des Canons de Chudley. Le tout dernier modèle de la marque Nimbus s'y trouvait également. D'autres balais étaient rangés dans des étagères avec des battes, des gants et d'autres équipements et accessoires de Quidditch. Près du comptoir se trouvait Regulus, un fléreur au pelage bleu nuit faisait sa toilette l'air insouciant. Enfin, le souvenir de l'école était accroché près de la porte d'entrée. L'ancien équipement du gérant où on pouvait lire "Lestrange (7)" sous les couleurs noir et or de la maison Hufflepuff.

La sonnette tintait, signe qu'une silhouette rentrait dans la boutique de Godric. Celui-ci se trouvait dans la réserve et haussa le ton. « J'arrive tout de suite ! » et aucun risque de vol car tous les articles proposés à la vente étaient protégés par des enchantements. Au moindre vol, une alarme retentissait et un sortilège d'attraction se produisait, ramenant l'objet à son emplacement d'origine. Aucune voix ne se fit entendre. Godric arqua un sourcil et se dépêcha de revenir dans sa boutique. Il avait prit soin de la décorer à ses goûts. Le Quidditch et la magie. Il était encore comme un grand enfant en voyait voler les vifs d'or. Carton à la main - où un lot de cent souafles s'y trouvait - il arriva et fit face à une silhouette connue. Elle était frêle, à la peau blanche, comme si elle était malade. On distinguait une certaine beauté, mais la noirceur de son regard faisait froid dans le dos. Ses cheveux couleur ébène étaient remontés en un chignon parfait et stricte. Les lèvres pincées, elle regardait avec dégoût la boutique. « Que faites-vous ici ? » questionna directement le sorcier en déposant le carton. Le regard suspicieux, la femme, d'une cinquantaine d'années facilement, posa ses yeux sur son enfant. « Je venais voir si c'était vrai. Si mon fils travaillait véritablement dans ce taudis et qu'il perdait son temps à vendre des balais et babioles. » s'indigna-t-elle. Sinistra puait la fierté et la désobligeance. Elle dédaignait à peine regarder de bas en haut son enfant qui soutenait son regard, comme une réelle provocation. « J'ai un travail convenable, c'est vrai en effet, mère. Maintenant, vous pouvez prendre la porte. » Sinistra répondit d'un simple jetée de la main en détournant ses yeux pour observer l'ancienne tenue de Quidditch de Godric, quand il était encore élève à Hogwarts. « Toujours, les Lestrange ont brillé dans la noble maison de Salazar Slytherin. Et toi, tu as été envoyé à Hufflepuff... » fit-elle remarquée avec dédain et dégoût « Qu'est-ce que j'ai pu faire de mal... » Le sorcier ne savait pas quoi répondre. Il connaissait la préférence de sa mère pour les traditions et sa haine envers les héros de la chute du Seigneur des Ténèbres. Le fait que l'un de ses fils sorte du lot la contrariait énormément. Godric n'avait plus aucun contact avec son père d'ailleurs. Il croisa les bras et bomba un peu son torse pour montrer qu'il ne changerait pas. « Le Choixpeau a hésité entre Gryffondor et Poufsouffle. J'ai fait mon propre choix, mère. Je ne suis pas le fils que vous voulez, mais je suis celui que je veux. » « Tu as changé de prénom ! Tu te fais appeler Godric au lieu de Rhaegar et tu es proche des Potter, des Sang-de-Bourbe ! » coupa Sinistra en haussant le ton. « Je n'ai d'ordre à recevoir de personne. » La rage grimpait dans la sorcière. Elle serrait son petit sac en peau d'Hyppogriffe dans sa main avant de se diriger vers la porte. Elle regarda un long moment son fils. « Je suis venue te dire que nous avions décidé de te renier, Rhaegar. Tu portes peut-être mon nom, mais tu n'es plus mon fils et... Tous ceux qui ne sont pas nous sont nos ennemis. » « C'est une menace ? » répliqua le fils, avec un air de défi « Plutôt un avertissement. » et la porte claqua.

Le hurlement du loup sonnait comme un glas fatal pour le sorcier. La bête, tapis dans l'ombre, attendait son heure pour bondir et dévorer sa proie. Elle regardait ce chétif homme courir, affoler, sa baguette à la main. Il était sans défense. La lune était ronde, haute dans le ciel. C'était enfin le moment. Soudain, dans un bruit sourd, l'animal jaillit des buissons. Il faisait si sombre que l'homme ne put voir qu'une immense masse noire se dirigeait sur lui. Un jet de lumière apparue du bout de sa baguette, mais le sort se mit à rebondir sur le loup. Celui-ci sauta sur l'homme de tout son poids. Il enfonça ses griffes dans le dos avant de planter ses crocs dans l'épaule du sorcier en lui arrachant un cri perçant de douleur et de supplice. Le sorcier chercha sa baguette qui avait roulé plus loin. Il tendit la main pour la saisir, difficilement. Une fois attrapée, un filet de lumière intense sortit de la baguette pour éblouir l'animal qui recula. Avec ses dernières forces, l'homme blessé transplana loin des bois. Il gisait sur le sol pavé du Chemin de Traverse en se répétant les derniers mots de sa mère. Tous ceux qui ne sont pas nous sont nos ennemis.

« Il a perdu trop de sang ! On le conduit au premier étage et vite ! » tonna une voix féminine. Godric sentait qu'on le conduisait sur un brancard. Il laissa échapper un bref gémissement avant de fermer les yeux. Il était épuisé, fatigué et il n'avait que très peu de souvenirs de ce qui venait de se passer. Il revoyait les deux énormes yeux jaune de la bête, son souffle dans sa nuque et la douleur qui embrasait son dos et son épaule. « Allez chercher Johnson ! J'aurai besoin de lui ! » ordonna la même voix. Et puis le fils Lestrange tomba dans une sorte de torpeur, loin de tout, loin de ce monde. (...) La douleur arrachait une grimace à Godric quand il essaya de se redresser. Il était dans son lit, dans la chambre n°771 de St-Mangouste au 1er étage pour être soigné pour sa blessure. Combien de jours avait-il dormi ? Il l'ignorait. Il se sentait encore faible, mais le pire était derrière lui - c'est ce qu'il pensait - que faisait-il déjà ? Les souvenirs revenaient doucement dans son esprit. Godric était parti comme tous les premiers dimanche de chaque mois dans la forêt de Dean pour aller recueillir de l'Aconit. Une plante assez rare qui poussait dans un endroit précis au cœur des bois. Godric cueillait la plante et il la revendait - illégalement - auprès du propriétaire de l'Apothicaire afin d'arrondir ses fins de mois. Son magasin ne lui rapportait pas toujours suffisamment. C'était ce soir-là qu'il avait été attaqué. Doucement, les souvenirs revenaient en lui. « Ah, vous êtes déjà réveillé. » « Pardon ? » Le noiraud releva le visage vers la sorcière qui venait d'arriver. Elle était d'une beauté frappante, avec une cascade de cheveux roux et une blouse blanche. On voyait l'écusson de St-Mangouste - le célèbre hôpital des Sorciers de Grande-Bretagne - dessus. « Comment vous sentez-vous ? » demanda la sorcière en l'examinant rapidement. « J'ai vu mieux. » « Je suis le docteur Elyse Winchester. Je me suis occupée de vous. Nous avons soigné votre blessure, malheureusement... » commença-t-elle avec douceur « J'ai été mordu par un loup... » termina-t-il en croisant son regard. Le silence du médecin en disait long sur la véracité des choses. Ils se regardèrent un long moment duquel Godric se souvenait des évènements. « Nous vous gardons ici pour la semaine et je suis venue vous parler du suivi psychologique que je pense nécessaire pour vous adapter à cette nouvelle vie et au traumatisme subi. » reprit Elyse pour briser le silence, mais Godric n'était pas décidé à répondre. Il fronçait les sourcils en repensant à ses parents, sa mère. Elle avait orchestré son assassinat. Si il n'avait pas réussi à s'en sortir, le loup l'aurait tué, cela ne faisait aucun doute et que faisait un lycan ici ? Ce n'était pas logique. La piste du meurtre semblait la plus compréhensible. « Ne vous en faites pas, Monsieur. Tout ira bien. Je vous suivrai ainsi que d'autres spécialistes. » lança Elyse en posant sa main sur celle du sorcier. Il croisa son regard et essaya de sourire un peu, mais sa blessure à l'épaule lui brûlait fatalement. Sa vie tout entière prenait un autre tournant, plus sombre.

C'était le mélange des sentiments. L'un contre l'autre, ils échangeaient un baiser des plus tendre. L'homme laissa glisser sa main le long du dos de la sorcière qui grimpa sur lui. Le baiser prit une tournure plus ardente, la cadence s'accéléra et leurs corps nus, l'un contre l'autre, dansaient à l'unisson. La nuit promettait d'être longue et ils la voulaient éternelles même. Aucun d'entre eux ne pensait au lendemain, juste à l'instant présent, tout simplement.

« Je pourrai être ta mère. » lança Elyse en riant un peu, la tête posée sur le torse de Godric. « Oh je t'en pris. Je vais avoir vingt-sept ans dans quelques semaines. Nous avons juste quatre ans de différence. » Elyse se mit à pouffer un peu. Sa crinière recouvrait son dos dénudé et elle semblait pensive. Ils avaient fini par se voir, quelques rendez-vous à Londres durant lesquels, Elyse suivait son patient et son adaptation à sa nouvelle vie puis un verre, deux, trop et ça avait terminé chez Godric et son lit qu'ils connaissaient bien. Le sorcier ne pouvait pas nier que s'adapter à sa morsure, à ses pleines lunes l'avait changé. Il gardait sa bonne humeur, son sourire et sa boutique, mais il était difficile de gérer ça. Elyse était la balance qui lui permettait de tenir. Quelque part, son "accident" - orchestré par sa mère - lui avait permis de la rencontrer. Il y avait du bon dans tout ceci. « Je devrai apporter des affaires ici. » « Tu pourrais, j'ai de la place. » Elyse se tut. Elle semblait mélancolique et laissa échapper un bref soupir. « Quoi ? » s'interrogea le sorcier. « Rien. » Godric n'aimait pas ce genre de réponse. « Si, dis-moi. » son ton était plus catégorique. « A quoi ça correspond, tout ça Godric ? Nous ? Je veux dire... On se voit, on rit, on couche ensemble, on passe du temps, on reprend nos vies et ça recommence. Mais pour mener à quoi ? » Ces questions, Godric mentirait si il ne disait ne pas se les être posé. Il se redressa doucement. Son épaule portait la morsure du loup et la cicatrice ne partirait pas. Il attrapa le visage de Elyse et lui vola un baiser, posant ses mains sur ses joues. Les yeux dans les yeux, il tenait à elle. « Nous. Tu l'as dis, il y a un nous. Concentrons-nous là dessus non ? Je...Je tiens à toi Elyse. Tu es la plus belle chose que j'ai eu depuis longtemps. » il marqua un silence durant lequel, Elyse lui offrit un beau sourire sincère. « Je t'aime. » Une larme coula le long de la joue de la femme. Ces mots, elle les avait espéré, mais elle avait peur de n'être qu'une aventure pour Godric hors, ce n'était pas le cas.