monsieur weasley par-ci, monsieur weasley par-là. moi qui croyais qu'être directeur d'un département, ça permettait de se la couler douce pendant que d'autres bosser, je réalise mon erreur d'orientation. même quand j'étais auror et que je manquais mourir à chaque mission j'avais pas l'impression de bosser autant. vous me direz au moins je risque plus de mourir. non je risque de mettre le pays à feu et à sang si je signe pas le bon papier... je sais pas ce qui est le pire. et ces fichus notes volantes, j'ai l'impression que j'en ai toujours quelques-unes qui traînent autour de moi comme une nuée de mouche ; et aussi désagréable qu'une nuée de mouche. de temps en temps, je m'amuse à les faire cramer du bout de ma baguette, c'est drôle et ça passe le temps. ma secrétaire personnelle entre dans le bureau et, sans vraiment s'intéresser à ce que je fais, commence à égrener une liste de choses à faire comme un disque rayé. en grande partie des rendez-vous, dont un avec le ministre lui-même et un autre avec mon homologue russe - et je sais toujours comment on dit bonjour en russe. « et madame weasley voulait que je vous rappelle que vous déjeunez ensemble, elle dit que vous oubliez à chaque fois et qu'après vous êtes de mauvaise humeur parce que vous n'avez pas mangé ». et puis elle s'en va comme elle est venue. même pas un sourire en coin ou une remarque sur ma femme, comment fait-elle pour être aussi sérieuse. c'est peut être un de ces trucs dont m'a parlé hermione : un robot. on a vu un vieux film de science-fiction ensemble et il y avait un de ces trucs qui voulait détruire le monde et asservir l'humanité ; il paraît que c'est normal. c'est dangereux le monde moldu,en fait.

je quitte mon bureau en dispersant la nuée de notes autour de moi et je me dirige vers le bureau des aurors pour une dernière revue des troupes. j'avais aussi promis à miss travers de m'occuper personnellement du cas de son mari et je voulais tenir ma promesse. l'auror en charge me communique ces dernières avancées, mais il ne semble pas très optimiste et je lui demande simplement de me tenir au courant s'il a du nouveau. il faudra que j'en parle avec moira quand je la verrais. avant de pouvoir continuer, je vois les aurors stagiaires qui arpentent les couloirs derrière leurs maître de stage et je ne peux pas m'empêcher de me sentir fier en voyant mon fils parmi eux. je lui adresse un signe de main rapide, je voudrais pas qu'on croit que je l'aide ou que je le favorise. il me répond avec un petit sourire distant. distant c'est le mot en ce moment, j'ai l'impression de ne plus vraiment comprendre mon fils ou plutôt j'ai l'impression de ne plus vraiment communiquer avec lui. c'est vrai que ces derniers temps, la mort de harry nous a tous pas mal secoué alors peut être que hugo a du mal à faire face à ce qui se passe ; il faudrait que j'en parle avec hermione, c'est elle la psy de la famille. j'arrive devant la porte de son bureau et bien sûr j'aurais pu frapper, mais ça aurait été moins drôle. j'entre sans m'annoncer et je mets mes mains sur mes hanches après avoir refermé la porte. « miss weasley, je ne suis pas content du tout, votre dernier rapport est très mauvais, très mauvais en effet ». je fais une pause pour lui lancer un faux regard noir ; en fait, plein de tendresse. « alors je sais que votre mari vous sollicite beaucoup, si vous voyez ce que je veux dire, mais ce n'est pas une raison ; qu'avez-vous à répondre à cela miss weasley ? ».