› Avez-vous déjà entendu parler de la légende du Phoenix ? Qu'est-ce que vous en pensez ? : Oui. Bien sûr qu'il en a entendu parler, bien entendu. Il n'est pas chez les Mangemorts pour faire joli, et ça lui arrive de se renseigner, surtout. Curieux, il aime bien lire, même s'il n'est pas particulièrement rapide et performant en lecture et en écriture. Il n'en est pas moins stupide. Et il connaît cette légende. Ce qu'il en pense ? Et bien, il y croit. Après tout, le phénix renaît éternellement de ses cendres. Alors pourquoi pas depuis plus de mille ans maintenant ? En fin de compte, cette légende ne pique pas plus que cela sa curiosité. Il ne va pas pousser les recherches plus loin. Son avis est détaché. Un sourire, un "pourquoi pas ?" et il faut s'en contenter.
› Quelle est votre position par rapport à la guerre ? : La guerre est une connerie, une belle connerie. Cependant, elle est nécessaire, et n'est pas vaine. Parce que c'est une connerie, on devrait prôner la paix, et il devrait rejoindre l'Ordre, parfait petit soldat défenseur de l'humanité ? Balivernes, foutaises. Le but est de défendre ses opinions. La race humaine est totalement pourrie, jusqu'à la moelle. Le bon ? Il est en chacun de nous. Le mauvais ? Il piétine le bon, pour un truc aussi con que la survie. C'est comme ça que ça marche. Franklin n'a jamais essayé de dissimuler ces opinions. Il les tait, c'est tout. Il reste distant. Mais cela ne l'empêche pas de participer à la guerre. C'est un Mangemort. Il n'a aucun scrupule à défendre cette cause. Lorsqu'on le voit, il a tout l'air de l'homme détaché et neutre, auprès de qui il fait bon de se plaindre sur les méfaits de la guerre. En réalité, il y participe. C'est un animal, une bête sauvage. Se méfier de l'eau qui dort. Se méfier de King. Demain, c'est peut-être lui qui vous torturera sur une chaise, avec le sourire le plus heureux qu'il soit donné d'avoir à un être humain.
› Pensez-vous que les prétendus mangemorts, leurs familles, ont été opprimées ces dernières années ?: Il est issu de l'une de ces familles. Dans ce cas, la réponse risque d'être simple... Ou pas. Rien n'est jamais simple. Opprimé ? Oui, au point d'avoir dû se réfugier dans le monde des moldus pour pouvoir vivre sans être traqué par les Aurors. C'est ainsi que les Carrow ont disparu de la circulation. C'est lâche, non ? Et c'est bas. Être obligé de cohabiter avec ces moldus pour survivre et éviter les persécutions ... C'est une forme d'oppression. Mais en soi, il ne s'en plaint pas, il ne s'en plaint plus. Car il y a bien une chose qu'il faut avouer ; vivre parmi les moldus, ça lui a appris à cohabiter avec les sang-mêlés et les nés-moldus au sein du monde magique, par la suite. Il ne les aime pas pour autant. Mais il a appris à cohabiter sans tous les tuer. Bon début, non ?
› Que pensez-vous des rumeurs comme quoi Harry Potter aurait été tué par James Potter ? : True story, dude. Après tout, pourquoi ne serait-ce pas le cas ? Harry Potter a été assassiné, c'est un fait. James s'est rallié à Rabastan pour reprendre en main les Mangemorts, second fait. S'il a fait cela, c'est qu'il voulait nécessairement la perte du survivant. And James is James. Pourquoi n'aurait-il pas tué son père lui-même ? C'est parfaitement plausible. Et en tant que Mangemort, bien que n'étant pas tenu au courant des petits secrets, King doit avouer qu'il y croit. Il n'est même pas question d'y croire ou non. Dans sa tête, James a tué Harry. Le fils s'est retourné contre le père. Et la vie continue.
› Que pensez-vous de la création d'un nouvel ordre ? : C'est une suite logique aux choses, tout simplement. L'assassinat du survivant est une déclaration de guerre pure et simple ; un acte du genre a de lourdes conséquences, et cela n'a rien d'anodin. Le nouvel ordre est très certainement en place, et c'est normal. Ils ne vont pas laisser leurs causes se faire piétiner de la sorte. Pas alors que la paix était revenue. Cependant, même s'il a tous ces faits à l'esprit, King reste logique. Dans une guerre, il y a deux camps. L'ordre est le second. Il se battra contre eux. Après tout, il s'est engagé pour cela. Et s'il n'y avait aucun adversaire, il n'y aurait rien d'attrayant à rejoindre un camp.

Au fond, trop peu le savent. Tu n’es pas un enfant comme les autres, tu ne l’as jamais été. Quand bien même tu aurais été dépourvu de toute trace de magie, tu n’as au grand jamais été comme ces gamins qui jouaient dans la cour de récréation. La différence entre eux et toi était simple, simple comme bonjour, simple comme bonsoir. Simple comme un coup de poing. Ce sont des enfants. Ils se contentent de moqueries. D’un coup de pied. D’une griffure. Ils se tirent les cheveux, ils se chamaillent. C’est ça, aussi, un enfant. Ça se dispute toujours, pour un oui ou pour un non. Mais toi, tu n’es pas comme cela, Franklin. On ne t’approche pas beaucoup, et on hésite à se moquer de toi. Pourtant, tu n’as pas l’air méchant, comme gamin. Tu es même souriant. Tu aimes les choses simples, et tu ne te prends pas la tête. Tu es un gamin comme les autres. Un gamin presque comme les autres. Tu en as l’air. Juste l’air. Mais au fond… Au fond, tout cela, trop peu le savent.

« Hé, Carrow ! » L’enfant lève doucement les yeux. Il regardait le sol, il shootait dans des petits cailloux, rien de bien intéressant. Dans son monde, comme d’ordinaire. Calme, paisible. Rien d’un gamin turbulent, rien d’un petit fauteur de troubles, comme pouvait l’être ce garçon qui venait de l’appeler. Il est tranquille, reposant. Il lève les yeux, et regarde ce garnement. Paul. Le caïd de la récréation. Il taxe des pains au chocolat et rackette des billes. Le genre d’occupations totalement idiotes, auxquelles le petit Carrow ne s’adonnait jamais. Et là, qu’attendait l’autre ? Qu’il lui donne son goûter ? Qu’il fasse le fayot auprès de la maîtresse ? Que voulait-il donc ? « Frankliiiiiin … » raille le petit garçon, en pouffant. Le petit Franklin en question hausse un léger sourcil, dubitatif. Ce genre de moue peu courante chez un enfant de neuf ans. « Quoi ? » Sa voix est étrange. Presque efféminée sur les bords. Il a l’habitude. Les moqueries sont toujours là. Et puis, il entend l’autre se mettre à chantonner, méchamment. D’un ton clairement railleur, les grimaces le ponctuant. Cette chanson idiote. Ce générique d’une série télévisée moldue. Où le héros s’appelait Franklin. Quelle créativité. Le beau blond cligna des yeux, dardant ses prunelles de glace sur son vis-à-vis, qui riait désormais à gorge déployée avec ses amis. Ce n’étaient que des enfants. Ils n’avaient rien de foncièrement méchant. Ils devaient juste piétiner, pour ne pas se faire marcher dessus. Instinct de conservation de l’homme. Instinct de conservation de l’animal. Le troupeau s’attaque à la bête égarée. En groupe, on est plus forts que seul. Sauf lorsque le chaton cache un lion. Et qu’en face, les chiots sont juste capables de japper, sans jamais mordre. « Toi aussi tu sais compter et faire tes lacets ? J’aurais juré que t’étais trop débiiiiile. » Franklin le dévisagea, se renfrognant légèrement. « Comme ton p’tit frère, quoi, vous êtes trop bêtes, dans ta famille. » Aujourd’hui, Nicholas était malade. Il était resté à la maison. Il n’assisterait pas à cela. C’était peut-être tant mieux. Franklin a neuf ans. Il est obligé d’aller à l’école avec ces enfants. Ces idiots. Ce ne sont que des paroles d’enfants, il le sait. Mais c’est moqueur. C’est suffisant. Et pour tout avouer, il déteste ces enfants. « Les tiens sont défaits, de lacets. » Et comme un idiot, son vis-à-vis baisse les yeux. « Abruti, tes chaussures elles ont des scratchs. » En un pas, le petit garçon avait attrapé son adversaire. Le problème de Franklin, c’était qu’il ne fonctionnait pas comme les autres. Il était sauvage. Et violent, sous ses airs calmes. Son poing fuse, sans la pitié et la retenue qu’ont tout enfant ordinaire. Le nez se brise avant même d’être touché. Magie. Sauf que personne ne le saura jamais. Et que même lui ne s’en est pas rendu compte. Il a bondi, et l’autre est par terre. Le petit Carrow est à moitié relevé. Il frappe. Encore. Les dents serrées. Les autres enfants hurlent. Une bagarre. C’est l’événement de la journée. Le garçon se débat en criant. Franklin, lui, serre ses mains autour de son cou. Il a du sang sur les doigts. Il trouve cela beau. Mais pas aussi beau que cette idée de tuer l’enfant. Le tuer. Que jamais plus, il ne puisse ouvrir les yeux.

Ça crie, ça pousse. Derrière toi, les adultes s’agitent, et ont tôt fait de te rattraper. Ils te forcent à lâcher prise, et immédiatement tu te calmes, serein. On va dire que tu as besoin d’un psy, ou on fera passer cela pour une crise ponctuelle et injustifiée. Quand tu rentreras chez toi, ton père saura que tu t’es battu. Et pourtant, il ne dira rien. Peut-être même qu’il te félicitera. Après tout, tu as frappé un moldu. Tu as même essayé de le tuer. Tu es le digne descendant de ta lignée. Le digne fils d’un père autrefois mangemort. Dans ta tête, ça ne fonctionne pas comme cela. Être moldu n’a pas aidé ce garçon, dans la vie. Mais tu l’aurais tout de même détesté. Au plus profond de ton être. Tu ne l’as pas tué, pas encore. Mais un jour, peut-être. Un jour, lorsque tu auras grandi, tu ne t’énerveras plus pour si peu. Et tu feras encore plus mal. Mais pour l’instant, tu n’es qu’un enfant. Ta violence ne devrait pas faire partie de ton quotidien. Tu ne le comprends pas vraiment. Tu n’as aucun problème, en fin de compte. Ce qu’ils ne comprennent pas, c’est que tu n’es pas comme eux, au fond. Tu n’as juste rien de quelqu’un de bien.

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Il y a des cris. Tu les entends, alors que tu es dans le salon, assis sur le canapé, simple. Tu caresses doucement le chat, ses poils soyeux produisant cette sensation de sérénité que tu aimes tant. Cependant, les hurlements te tirent de ta léthargie. Les vociférations de ton père t’arrachent presque un frisson dans le dos. Tu te demandes ce qui se passe. Et puis, rapidement, tes yeux d’enfant se tournent vers l’entrée. Dans un même mouvement, tu t’es levé. La peur te tord les boyaux. Tu as beau être quelqu’un de mauvais, cela ne change rien. La peur est présente chez n’importe quel être humain. Y compris chez toi. D’autant plus lorsque tu te souviens avoir vu cette petite moldue, Amelia, traverser à pas de loups l’entrée pour monter dans la chambre de Nicholas, en compagnie de ce dernier. Tu te remémores la scène. Tu revois ton père, qui soudain, se lève. Et lentement, tout se rejoint dans ton esprit. Tu t’es approché de l’entrée. Silencieux, ombre à la tête blonde. Lueur noire enveloppée d’une aura de douce lumière blanche. Tu es un monstre. Mais Amelia, elle, n’en est pas un. C’est une moldue, tu ne l’aimes pas. Mais Nicholas, lui, l’aime. Et elle ne t’a jamais rien fait. Alors tu as peur. Pour ton frère, pour elle. Ton cœur tambourine dans ta poitrine. Et soudain, tu fais un bond en arrière.

Le flash t’a aveuglé. En même temps que les cris se sont arrêtés. Tu poses ta main sur l’encadrement de la porte qui mène à l’entrée. Tu n’avances plus. Tu regardes la scène, les yeux écarquillés. La peur qui te tordait le ventre fait exploser ton cœur. Un petit corps, une petite silhouette. Amelia. Tu la regardes quelques instants, sans même te rendre compte que ton père s’est tourné vers Nicholas. Et à ton tour, tu regardes ton frère. Tu ne comprends pas. Tu ne comprends rien. Tu clignes des paupières. Détester les moldus, tu peux le comprendre. Tu l’as même parfaitement assimilé, depuis le temps. Mais Amelia n’avait rien fait de mal. Amelia méritait de sortir de cette maison. Mais pas d’y mourir. Tu regardes Nicholas. Ton cœur te fait souffrir. Le visage de ton frère encore plus. Mais il le savait. Alors pourquoi ? Pourquoi avait-il fallu qu’il la mette en danger ?

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Tu le regardes, et tu ne dis rien. Tu restes dans ton coin. Comme d’ordinaire. Tu as cette répulsion à te mêler volontairement aux autres qui ne t’a jamais vraiment quittée. Et même si tu ne repousses pas les gens qui t’approchent, tu n’en restes pas moins difficile à aborder. Un être sauvage, un sourire dissimulant le démon. Tu as des amis, dans ta maison. Serpentard. Tu suis dignement ta famille. Ton père n’a pas manifesté la moindre fierté. Pour lui, c’était normal. Il a juste eu peur que tu rejoignes une autre maison, en réalité. Tu étais calme, et intelligent… Tu aurais pu aller ailleurs. Mais le Choixpeau a frissonné. Il n’a pas hésité longtemps. Il n’a même rien dit d’autre. Serpentard. Le monstre en toi a tranché. Et maintenant, c’est là que tu fais ta scolarité. Parmi ces autres adolescents pro-sang-purs, malgré la fin de la guerre. Et Nicholas… Lui, il s’est détaché de la lignée des Carrow. Cela ne t’a même pas étonné. Gryffondor, c’était une maison qui lui correspondait. Seulement voilà. Son nom et son amour des moldus ne faisaient pas bon ménage. Et depuis qu’il était arrivé, il n’avait pas encore compris que cela ne lui attirerait que rires et moqueries… Nicholas n’était pas stupide, loin de là. Il finirait par assimiler. Mais en attendant, tu assistais aux moqueries des Serpentards à son égard. Aussi simplement que cela. Tu regardes. Sans rien dire.

Les moqueries, encore et toujours. Un Gryffondor humilié. Son frère, Serpentard, qui regarde. Passif. Les yeux légèrement plissés, sans un sourire, sans rien. Il aime son cadet. Il essaie simplement de voir… De voir quoi ? Si Nicholas est capable de se défendre ? S’il est capable de comprendre quel comportement il doit adopter, pour se faire respecter ? Le serpent regarde le lion, sans ciller. Il regarde la scène qui se joue sous ses yeux. Sans flancher. Les insultes sont une chose. Il les tolère… À moitié. Lentement, la colère anime ses muscles, lui fait contracter les doigts autour de sa baguette. Il ne s’agit même pas d’une envie de jeter un sort. Simplement de l’envie de la planter dans l’œil de ce serpent d’un an de moins que lui. Trois ans de plus que Nicholas, donc. Le benjamin des Carrow était en première année. Décidément bien trop facile de s’en prendre à lui… Les insultes, d’accord. Jusqu’ici, l’ombre s’était tue. Mais les sortilèges, non. Trop, c’était trop. Ce fut souple, ce fut précis. Le sort prononcé à mi-voix fusa. « Expelliarmus. » La baguette du quatrième année sauta. Mais voilà. Il ne s’arrêtait jamais là. L’autre était désarmé. Mais Carrow avait toujours cette furieuse envie de lui planter sa baguette dans l’œil. En un éclair, il avait attrapé le garçon. Ses yeux bleus perçants dans les siens. Et ses mots, persiflés entre ses lèvres fines. « T’avises pas de toucher à mon frère. » Son poing avait atterri au milieu de son visage. Le nez s’était cassé après le contact, cette fois-ci. Pas de magie. Et King, lui, continuait. Les menaces était une chose. Lui, il les mettait à exécution.

Même schéma, époques différentes. Tu frappes, sans relâche. Tu as juste envie qu’il saigne. Tu vas te prendre un sort dans la tronche, tu le sais. Le temps que les autres réagissent. Ça ne prendra que quelques secondes. Mais les coups qu’il aura pris ne seront pas perdus. Et c’est cela qui compte, dans le fond. Tu veux voir son sang couler. Parce que ce connard a osé attaquer ton frère. Nicholas. À force, peut-être qu’il comprendra. Être méchant n’est pas quelque chose de satisfaisant. C’est quelque chose de nécessaire. Pour survivre. C’est peut-être pour cela que toi, mon cher King, tu survis. Tu es méchant. Tes faux-semblants sont de gentillesse, tandis que ta nature profonde est de violence. Nicholas va devoir apprendre à faire l’inverse. C’est un bon garçon. Mais pour survivre, il va devoir devenir mauvais. Dur. Intransigeant. Ce modèle qu’il a toujours détesté l’idée de calquer. Tu frappes encore un coup, tu as le temps. Derrière toi, McFerson a sorti sa baguette. Tu vas manger chaud, mon grand. Tu le sais, mais tu t’en fous. Tu veux juste sentir son sang couler. Sur tes doigts, contre ton poing. Tu as épargné son œil, il a de la chance. Alors qu’au moins on te laisse lui faire du mal. Juste un petit peu. Rien qu’un tout petit peu.

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« Carrow ? » Carrow. Ce nom résonne à tes oreilles depuis si longtemps déjà. Combien de temps, exactement ? Vingt-huit années, maintenant. Les choses ont bien changé depuis Poudlard. C’est un fait. Mais on continue de t’appeler par ton nom de famille. Étiquette. Beaucoup plus simple que de se risquer à t’appeler Franklin. King n’est pas ton véritable prénom, même si tu le donnes souvent. Ce n’est qu’un second prénom. Alors on emploie ce nom. Ton nom. Digne descendant de la famille de sang-purs Carrow. Ton frère cadet, lui, s’est carapaté bien rapidement après ses études. Du côté du monde moldu. Toi, tu n’as rien dit. Tu le revois régulièrement, tu n’as jamais réellement perdu contact. C’est ton frère, après tout. Même si tu n’es pas comme cul et chemise avec lui, tu l’aimes. À Poudlard, il avait fini par apprendre à survivre, apprendre à être mauvais. Apprendre à jouer de son nom. Toi, tu n’avais pas eu beaucoup le temps de le constater ; votre différence d’âge t’avait fait quitter l’école alors qu’il rentrait en quatrième année. Mais à cette époque-là, déjà, il n’avait presque plus besoin de ton aide. Tant mieux. Les gens n’ont jamais aimé ta violence, à Poudlard. Tu leur faisais mal, lorsque tu te mettais en colère. Et d’ailleurs, personne n’a jamais compris. Même maintenant, les gens ne comprennent pas ; mais tu t’en es accommodé ; quel choix avais-tu ? Il est là, le problème. On pense que tu as bon fond, et que tu es juste impulsif. On ne voit pas que ta colère est le fond de ton âme. Que les sourires ne sont que des illusions, douces et agréables, dont on aime se bercer. Tu es beau, tu as bien grandi, loin du plus laid des mangemorts. Cela, au moins, il n’est pas difficile de l’avouer. Tu es étrange et difficilement apprivoisable. Mais cela ne t’a pas empêché de faire des études pour devenir langue-de-plomb. Et de te trouver un travail au ministère de la magie, jouant de ton nom pour trouver des stages avant la fin de tes études, et pour ne pas rester au chômage une fois le diplôme acquis. Langue-de-plomb. Voilà ta vie maintenant. Et elle ne te déplaît pas. Bien loin de là. « J’arrive. » Ta voix est tranquille, alors que tu fais quelques pas pour sortir de ton bureau. Un problème dans la salle du temps, semble-t-il. Le temps… Il file, il passe. On grandit, on vieillit. Tu as grandi. Et chaque jour, le monde t’apparaît encore un peu différent.

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« Tu te fous de ma gueule ? » C’était sorti naturellement. Comme à chaque fois que tu voyais Nathaniel, tu ne pouvais pas t’empêcher de lui rentrer dans le lard, et de faire tout pour qu’il te déteste davantage. C’était physique. Tu ne pouvais pas le sentir. Mais tu adorais faire des conneries en sa compagnie, et davantage encore lui en raconter. Chose stupide à dire, ce garnement te rendait vivant. Un peu moins distant, un peu moins terne. Ton sourire arrivait à devenir moqueur, et tes faux-semblants étaient d’autant plus charmants. Mais vous ne vous entendiez pas. Jamais. Sur rien. Et là, tu n’en pouvais plus. Un pas, puis un autre. Tu quittes la pièce sans même attendre sa réponse. Ce gamin est cinglé. Plus que toi. Si seulement on pouvait te traiter de cinglé. Tu as juste approfondi les deux facettes de ton caractère, avec l’âge. Tu perds moins facilement ton calme, mais le jour où l’occasion de laver tes mains dans le sang se présente, tu la savoures. Le mal gratuit ? Il ne va qu’à ceux que l’on te demande d’attraper, et de faire du mal. Pour le moment, ils sont peu nombreux. La guerre n’en est qu’à son renouveau. Et lentement, mais sûrement, elle va prendre de l’ampleur, tu en as confiance. Ce n’est qu’une question de jours. De mois, tout au plus. Toi, tu restes calme. Tu restes souriant, charmant et sociable, bien que toujours aussi distant. Tu restes toi-même, et tu attends. Tu discutes, tu souris aux nés-moldus comme ils te sourient, et la vie te va comme cela. Tout vient à point à qui sait attendre, tu le sais, tu en as même pleinement conscience. Tout comme Nicholas. Il revient, de plus en plus souvent. Tu le sais. Et au final, tu sens, comme tous les événements actuels, que c’est plus signe d’un tournant qu’autre chose. Il a toujours eu pour habitude de fuir le monde sorcier pour se réfugier chez les moldus. Alors pourquoi maintenant ? Tu n’essaies de pas trop y penser. Tu as été promu, entre temps ; directeur adjoint du département des mystères. Un poste intermédiaire. Pas trop de responsabilités, mais juste assez. Au fond, tu restes plus langue-de-plomb qu’autre chose. Tu es devenu mangemort, aussi. Hm. Et Nath également. Nath. Tu l’entends sortir de la pièce derrière toi. Il va encore te prendre la tête, tu le sais. Mais ce fin sourire barre tes lèvres. Tu as du travail, et plus une seule seconde à lui accorder.

Au fond, tu n’as pas changé. Tes phalanges de démangent, tu sens la présence de ta baguette. Ce degré d’énervement qui monte lentement. Parfois, être sympa, c’est usant. Surtout lorsqu’on a simplement envie de blesser les gens. Tu aimes sentir le sang. L’homme de la torture, c’est toi. Le boucher, le bourreau. Sourire, c’est gentil. C’est ton quotidien. Sourire, rire, être ouvert, et sociable, c’est ton masque. Tu le portes depuis toujours. Mais tu ne te sens toi-même que lorsque tu fais du mal. Au fond, tu es mauvais, Franklin. Pas inhumain, loin de là. Mais mauvais. Tu l’as toujours été. Tu n’as pas changé.

Tout est en ordre dans ta fiche, tu es donc validé ! Avant de partir à l’aventure sur le forum, ou plutôt en guerre avec ton camp, n’oublie pas d’aller recenser ton avatar, c’est très important, si tu oublies et que quelqu’un d’autres le prend c’est toi qui devra changer de tête ! Après ça et si tu en as envie tu pourras aller te faire un scénario, lis bien les règles s’il te plait avant de te lancer ! Ensuite tu pourras aller faire des demandes de liens et de rps, te trouver un job, et tout ce qui s’ensuit, vivre ta vie de sorcier quoi !

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