« Donner un sens à ma vie, ça aurait été comme jouer la 5e symphonie de Beethoven avec les ongles sur un tableau. »

C’était les vacances. Ses dernières vacances avant de finir sa scolarité à Poudlard. En rentrant chez elle hier, ses parents lui avaient donné les cadeaux qu’ils n’avaient pas pu lui envoyer au château, pour son anniversaire. Le 18 mars. Son anniversaire se déroule à Poudlard tous les ans depuis qu’elle y est entrée, ses amies organisent une sorte de fête dans la salle commune des Serpentard. Opale adore ce jour là. Cependant, cette année, il a été plus tendu, presque oublié. Autant dire qu’avec les temps qui courent, son anniversaire est la dernière chose qui hante les pensées des gens. La jeune Bulstrode était tellement perdue dans ses pensées, en regardant dans ce grand miroir, qu’elle en a presque oublié de prendre son sac. Les rayons du soleil irradiaient la Grande-Bretagne, elle avait donc revêtue une robe. Hier, la jeune fille avait découvert ce fameux manoir qu’Elwin avait acheté pour sa sortie de Poudlard. Ils seraient mariés dans moins de six mois, et même si cela la comblait de joie, elle avait peur. Peur qu’il continu à aller voir d’autres filles, peur qu’il ne l’aime jamais, et peur de s’engager à vie. Mais c’était la condition pour laquelle elle était née, depuis bébé, elle est vouée à un mariage arrangé. Quoiqu’il en soit, le manoir lui plaisait. Certes, il était un peu sombre, disons qu’il respectait toute l’architecture des anciennes maisons de sang pur. Ce choix ne l’avait absolument pas surpris de la part de son futur mari. Elle sortit de sa maison, après s’être légèrement maquillé.

Opale devait rejoindre Elwin sur le chemin de traverse. Il disait vouloir la voir pour des raisons administratives, encore et toujours. Apparemment, ils devaient choisir quelques meubles, quelques décorations, pour la future maison. Tout du moins, elle devait lui montrer ce qui lui plaisait, pour que les elfes de maisons puissent tout décorer eux mêmes. Les deux jeunes gens allaient juste faire quelques boutiques et elle montrerait du doigt ce qui semblait convenir. Le petite Serpentard espérait tellement qu’un jour elle recevrait une lettre disant qu’il voulait la voir parce qu’elle lui manquait, ou parce qu’il voulait lui parler, à elle et personne d’autre. Opale n’osait pas lui demander ce qu’il pensait d’elle, s’il la voyait encore comme une petite fille. Elle poussa un soupir, chose qu’elle n’aurait jamais fait en public. C’était très impoli. Il faut dire que lorsqu’elle était seule, elle laissait ses bonnes manières de côté. Bulstrode aimerait avoir le courage de sa sœur, elle disait toujours ce qu’elle pensait vraiment, elle assumait tous ses actes. Avant. Maintenant, elle se met plutôt dans un coin, à cause de son futur mari. Il la frappe, et Opale sait qu’elle aura beau en parler à n’importe qui, dans leur milieu, une femme ne doit rien dire à l’homme qui lui est promis. Personne ne l’aidera, ça ne fera qu’empirer la situation. Alors la jeune fille garde tout pour elle, et elle se garde bien de raconter que sa soeur revoit son ancien meilleur ami. Parce que jamais, au grand jamais, elle ne ferait quelque chose qui puisse blesser sa grande sœur. Le pire, c’est qu’elle ne peut pas en parler à Elwin, parce que le futur mari d’Imogen est son meilleur ami. Elle retint un nouveau soupir, au cas où elle croiserait quelqu’un. Opale devait remonter l’allée des embrumes pour accéder au chemin de traverse et elle n’avait pas envie que quelqu’un la voit. Dans cette allée, circulaient énormément de mangemorts, des amis de son fiancé, elle devait se montrer irréprochable. Surtout à cause de l’ambiance qui régnait sur l’Angleterre ces derniers temps. Le jeune petite Bulstrode entra sur le chemin de traverse avec un certains soulagement, cette allée lui foutait une trouille indescriptible. Elle vit Elwin qui l’attendait dans un coin. Elle remit sa robe en place, se recoiffa un peu voulant être parfaite pour son fiancé. Il devait absolument voir qu’elle était devenue une femme. Puis elle s’avança d’un pas assuré. En revanche, sa voix trahissait sa légère peur, qu’elle avait tout le temps en la présence du jeune homme. Son coeur fit un bon, il était vraiment très beau aujourd'hui. Plus que d'habitude.

Opale. « Bonjour. » lui dit-elle en marquant une pause. « Je ne suis pas trop en retard j’espère, j’ai essayé de faire vite. » ajouta la jeune fille d’une voix plus basse et la tête un plus baissé, elle avait peur qu’il ait attendu longtemps. Etre réprimandée lui mettait une peur bleue.

L’heure du repas approchait, elle ne savait pas s’ils allaient manger et passer l’après midi dans les boutiques ou s’ils se dépêcheraient juste de faire quelques magasins histoire de voir ce qu’elle aimait. Après tout, Elwin devait être très occupé, mais elle avait tellement envie de passer du temps avec lui. On lui avait appris à ne pas tripoter ses mains lorsqu’elle était stressée, aussi, elle avait pris l’habitude de les garder le long du corps et d’en faire autre chose. C’est pour cette raison que c’est sa robe qu’elle tripotait légèrement en attendant la réponse du jeune Lestrange.