Tell them what I hoped would be Impossible + Ted

Invité

Tell them I was happy
And my heart is broken
All my scars are open
Tell them what I hoped would be
Impossible

J'avais encore foiré. Pourtant, j'étais partie plus concentrée que jamais. Je ne voulais pas recommencer comme la dernière fois ; mettre en danger mon petit frère parce que je n'étais pas capable de faire attention à moi. Je foirais toutes les missions. A chaque fois ; j'avais l'impression de jouer avec la mort. Ça me faisait peur d'ailleurs quand j'y repensais, me promettant dans ces moments là de ne jamais, jamais recommencer cette folie. Et puis, ça tourne toujours de la même façon. Parce que j'ai beau essayé d'aller mieux, j'y arrive pas. J'essaye, vraiment...Enfin, je crois. Mais j'y arrive pas. Ça fait mal comme jamais. Et, même si je crois que ne pas en parler m'aidera à ne pas y penser, je me trompe. J'y pense constamment. A eux. A lui, surtout. Comme si depuis son départ je n'étais plus qu'un fantôme sur Terre, ma seule représentation physique me différenciait d'eux. Parce que j'ai mal, comme jamais, et je ne crois pas qu'un jour ça pourra réellement s'atténuer.

Ça n'aurait pas du se passer comme ça. Ces putains de mangemorts, c'était eux, encore une fois, j'en étais sûre ! Je voudrais tous les tuer. Ou non, plutôt les voir souffrir tout au long de leur vie, comme moi je souffrais de perdre petit à petit les membres de ma famille. Albus. Je perdrai la tête s'il le fallait, passerai le reste de ma vie à Azkaban juste pour honorer les fantômes qui hantaient à présent ma tête et mon cœur. C'est ce que je dis. C'est ce que je pense. Et pourtant, je suis bloquée. Mes actes ne suivent pas ma raison. Je n'y arrive pas. A chaque fois que j'en vois un, une montée d'adrénaline me monte au cerveau, me poussant à leur courir après, leur lancer une multitude de sorts sans faire attention à ce qu'eux, me lançaient. Un sort impardonnable était pourtant si vite arrivé... Dire que je faisais la leçon à mon frère presque tous les soirs. Et pourtant, je n'arrivais pas à suivre mes propres conseils. Ce soir, mon instabilité a pris un niveau supérieur, le genre de choses que je pensais impossible. Voyez vous, j'ai toujours été baignée dans l'idée que j'étais plus intelligente que la normale et donc, plus réfléchie. Durant toutes mes années à Poudlard, j'étais celle qu'on venait voir lorsqu'on avait besoin d'une solution, celle qui arrivait à calmer les têtes brûlées comme Hugo, Scorpius ou encore Albus. A présent, je devenais tout ce que je ne voulais pas être : irréfléchie, renfermée, parfois agressive. Et dans les moments où je me sentais la plus vulnérable, j'aurais presque pu parler de lui, de ce qui lui est arrivé...juste pour me sentir peut être un peu mieux. J'essayais, parfois. Mais ça restait irrémédiablement coincé au fond de ma gorge. Je devenais muette, les yeux humides. Et je résistais encore et encore. Je me battais contre moi même pour ne montrer à personne à quel point leurs disparitions m'avaient affecté. Je voulais jouer sur les apparences et, en dehors des missions et du regard suspicieux de mon frère je pensais y arriver plutôt bien. Seulement, ce soir il y avait des détraqueurs. Un jeu d'enfants me direz vous. Nous sommes les enfants de héros de la deuxième guerre. Ceux là même qui devraient lancer un patronus mieux que tout le monde. Ma marmotte aurait du sortir de ma putain de baguette comme toujours. Mais ce soir, plus j'essayais moins j'y arrivais. Parce que j'avais l'habitude de piocher un souvenir avec Albus à chaque fois que je lançais ce sort, et que, ce soir, quand je nous revoyais ensemble, je n'arrivais pas à être heureuse. Au contraire, ça me brisait le cœur littéralement. J'avais mal de revoir pareil bonheur alors qu'il n'existera plus jamais. Automatiquement, mes souvenirs déviaient sur le regard de Ted et Megara avant de m'annoncer sa mort, puis venait un flashback de son enterrement et...Et Hugo m'a sauvé. Il a assuré pour nous deux, comme depuis un petit moment. En rentrant j'ai eu honte. J'avais même peur de ce que j'étais entrain de devenir : plus que l'ombre de moi même. Une moins que rien me martelai une voix au fond de mon cœur, jamais je n'arriverai à rendre fière Albus. Jamais je ne le reverrai.

Alors j'ai foutu le camp du quartier général. Toute cette tension à l'intérieur me rendait encore plus irritable qu'avant. Sans vraiment savoir où j'allais, j'ai marché un moment, avant de transplaner. J'étais ailleurs, pensant aux nombreux souvenirs que je partageais avec lui. Il me manquait. Et ça non plus, je ne pourrais plus jamais lui dire. J'ai mal. Je ne sais pas le dire. Alors je crois qu'inconsciemment, j'évacue comme je peux. Même si ça veut dire me foutre en l'air. J'ai atterri à la cabane hurlante, sans savoir vraiment comment. Reprise de mes habitudes d'élève, je montais à l'étage, me collant contre le mur où Albus avait lui même l'habitude de s'installer. Et, pendant un quart de seconde je vais mieux. Un fol espoir me prend : peut être qu'il va me retrouver, comme il l'a toujours fait.

Invité

i've got a lot that's on my mind
(rose weasley & ted lupin)
◈
Tous les jours, sans n’en manquer aucun, le brun se remettait constamment en question. Etait-il vraiment à la hauteur pour prétendre au poste de chef de l’Ordre ? Cette interrogation faisait bien partit de celles qui faisait souvent surface dans son esprit. Ce n’était que maintenant que le jeune homme se rendait compte de toutes les difficultés de ce poste. Certes, Ted se doutait bien que ce n’était pas une tâche facile de diriger une organisation pareille, jamais il n’aurait pensé que ce soit aussi dur. A vrai dire, il ne s’était préparé aucunement à l’éventualité qu’il obtienne un jour ce poste, non, c’était la place d’Albus pas la sienne. Il ne voulait pas de ce grade, car ce dernier signifiait que son meilleur ami n’était plus en mesure de l’occuper, que ce dernier était mort. Son décès était encore un point très sensible du brun, ne s’étant toujours pas remis de cette perte. Peut-être ne remettrait-il jamais. Sa place de bras droit aux côtés du jeune Potter lui aurait amplement suffit toute sa vie. C’était trop de responsabilités pour lui à présent. A chaque mission, il avait l’impression que cette dernière soit un échec. Pourtant, certaines étaient réussies, malgré ce qu’il pouvait bien penser. Mais jamais ce n’était suffisant pour lui, non, ce n’était jamais assez. Il n’en faisait pas assez. C’est ainsi qu’il se torturait l’esprit chaque jour depuis l’attentat qui avait coûté la vie d’Albus. Ainsi qu’une partie de la sienne qui s’était envolée avec lui. Cette mission n’avait pas échappée à la règle dans l’esprit du Lupin. Aucun membre de l’Ordre y ayant participés n’avaient été tués, encore heureux. Il ne ce serait jamais pardonné si cela avait été le cas. Mais le combat n’avait pas été facile, quelques uns avaient été tout de même blessés, sans gravité. De retour au quartier général, le brun avait tenu à rester ici jusqu’à ce que chaque membre finisse par rentrer chez eux. On avait beau le pousser à aller se reposer, il en était rien, il ne voulait pas bouger du lieu. Alors il attendait, jusqu’à ce qu’il se retrouve quasiment seul au QG. Car une personne était encore présente, Hugo. Le brun s’avança vers lui en tâchant de lui sourire poliment. « Ta sœur n’est pas avec toi ? » Demanda Ted en la cherchant rapidement d’un coup d’œil sans succès. Il put très vite remarquer l’air inquiet qui se dessinait sur le visage du Weasley qui lui faisait face, lui faisant légèrement froncer les sourcils. « Non, introuvable. Elle est peut-être déjà partit. » Cela étonnait beaucoup le Lupin. La rousse n’avait pas pour habitude de laisser son frère seul une seule seconde lorsque cela concernait l’Ordre. Sauf si elle n’allait pas bien. Voulant rassurer son frère, il se força à lui sourire. « Ne t’inquiètes pas, rentres chez toi. » Malgré quelques protestations, Hugo baissa vite les bras et prit la décision de partir. Ted ne perdit alors pas de temps pour partir du QG, marchant quelques secondes dans les rues de Londres avant de transplaner discrètement. Il savait parfaitement où elle était. Plusieurs fois il avait pu entendre Albus lui confier où il se rendait, elle allait se réfugier toujours au même endroit. C’est ainsi qu’il parvint très vite à la Cabane Hurlante. Un lieu qui n’attirait pas grand monde et où personne n’aurait jamais idée de se donner rendez-vous. Il fit alors quelques pas à l’intérieur, la cherchant dans l’obscurité des lieux. « Rose ? » Prononça-t-il, continuant de s’avancer dans la cabane. Il n’avait aucune envie de rester longtemps ici, mais pour la rousse, il prendrait le temps qu’il faut.