Esfir avait soif, vraiment très soif. Elle se promenait sur le chemin de traverse et devait repasser par le chaudron baveur pour rentrer chez elle mais elle ne voulait pas attendre avant de se désaltérer, le soleil avait tapé trop longtemps sur sa jolie tête brune et la jeune femme avait une grande envie de jus de citrouille. Plus elle y pensait, plus elle salivait – enfin, elle aurait saliver si elle n’avait pas si soif – à la simple idée d’y penser. Ni une ni deux la russe se précipita d’un pas rapide vers l’entrée de la cour du chaudron baveur et fit disparaitre ses sacs d’un coup de baguette magique, ils l’attendaient désormais chez elle, dans son salon car comme on peut faire apparaître de la nourriture – à condition que celle-ci existe déjà – on peut faire disparaitre ses courses pour les envoyer dans son salon. Ah la magie, pratique n’est-ce pas ? Revenons à notre russe qui, entre temps, était entrée à l’intérieur du pub. Elle se laissa tomber sur une des chaises au comptoir et attendit patiemment que le barman daigne s’occuper d’elle. « Et que ce que ce sera pour la p’tite dame ? » Esfir fronça le nez, elle n’aimait pas tellement être appelée comme ça mais ne dis rien, elle se contenta d’afficher un sourire courtois et de commander « Un jus de citrouille avec des glaçons, ne lésinez pas dessus, je le veux très frais ! Merci. » La jeune femme sourit à nouveau et passa une main dans ses cheveux pour les éloigné de son front, elle avait vraiment trop chaud… Rapidement le barman posa son verre devant elle en la regardant à peine. Elle n’attendit pas que les glaçons aient pu faire effet et refroidir sa boisson qu’elle levait déjà le verre pour le porter à ses lèvres. La jeune femme ne flaira pas l’odeur suspecte tout de suite, elle n’avait jamais eu le nez pour les potions et était très nulle pour cette matière, ainsi il était naturel qu’elle ne se rende même pas compte que son jus de citrouille avait été… Amélioré. Son estomac en fit les frais, elle avait l’impression qu’il se jouait un match de quidditch dans ses entrailles. Elle porta une main à son bassin en lâchant un sonore « Par le slip de Merlin ! » Les clients se retournèrent d’un coup vers elle, le barman arqua un sourcil en la voyant se lever. La démarche incertaine, Esfir tentait de se rendre vers les toilettes mais elle tomba en plein milieu du pub et se mit à rire si fort que désormais plus personne en pouvait s’entendre parler. « Oh, par Merlin, mais je vous connais ! » Fit-elle après avoir roulé sur le dos, son regard se posa sur un ancien de ses élèves qu’elle n’avait eu qu’un an, la première année où elle avait enseigné. Avec un sourire contrits le jeune homme lui tendit une main qu’elle attrapa. Une fois hissée sur ses deux pieds elle se jeta dans les bras du sorcier et s’accrocha à lui tant et si bien qu’il ne pouvait pas s’en débarrasser. « J’espère que vous avez trouvé un bon boulot, vous étiez vraiment… » Elle eut un haut le cœur et s’éloigna mais toujours en tenant le sorcier à bout de bras. « Vraiment cool. » Son expression changea, à nouveau l’estomac de la sorcière faisait des siennes, elle sentait les goutes de sueur perler le long de son échine et sur son front. Elle tourna la tête vers la porte des toilettes mais la scène se mit à tanguer dangereusement, ce qui accentua son impression de nausée. Lentement, elle lâcha le sorcier qu’elle avait attrapé et attrapa une chaise pour ne pas tomber. La nausée se faisait de plus en plus forte, elle se sentait malade et absente en même temps, la sensation de joie intense qu’elle avait ressentit quelques secondes auparavant avait laissé place à une forte envie de vomir ses entrailles sur le sol. La sueur trempait ses cheveux noirs et d’un pas plus qu’incertain Esfir tentait de se rendre dans les toilettes. Elle du s’y reprendre à trois fois pour atteindre la poignée mais quand elle ouvrit la porte ce fut plus fort qu’elle elle rendit le contenu de son estomac sur la personne qui allait sortir des toilettes. Sans un geste désespéré la jeune femme s’accrocha à l’épaule de la pauvre sorcière qu’elle venait de souiller et leva les yeux vers elle. « Je me sens pas très bien, je crois. » La sorcière lâcha un rire nerveux. « Vous êtes ivre ! Quelle honte ! » Esfir secoua la tête en murmurant un chut assez long, elle posa ses doigts salis sur les lèvres de la sorcière. « Chuuut, non, je suis pas ivre. » La sorcière la poussa et lança un sortilège pour laver sa robe. « Je suis pas ivre ! » Cria Esfir dans le dos de la frigide. Elle tourna le regard vers son ancien élève. « Dites leur ! Je suis jamais ivre moi ! Nan monsieur, pas une fois, hm, j’ai besoin de… » Et une fois encore la jeune femme décora le sol du contenu de son estomac.