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  (lethbridge-s.) ❝ from the midnight sun where the hot springs blow.

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MessageSujet: (lethbridge-s.) ❝ from the midnight sun where the hot springs blow.    (lethbridge-s.) ❝ from the midnight sun where the hot springs blow. EmptyVen 19 Juil - 12:39




rohan lethbridge-stewart
But however hard you try,
you can't run forever.


› NOM : Mrs Lethbridge tenait absolument (selon les dires de la famille) à apposer son glorieux nom de famille à l'unique fils de leur famille ; à la naissance, les noms de ses deux parents assemblés lui ont donc été donnés. Lethbridge-Stewart, indéniablement, est un nom à consonance très british, dont il est fier, il a toujours utilisé ses deux noms pour son nom d'auteur et n'a jamais désiré renier ses origines pour quelque histoire lugubre. › PRÉNOMS : On pourrait penser beaucoup de choses de son premier prénom, certains ont souligné que c'était un prénom purement irlandais, d'autres ont dit qu'il avait des consonances bretonnes. Mais Rohan est indéniablement d'origine Indienne, un petit côté exotique amené par les multiples voyages de jeunesse de ses parents. Du sanscrit "rohana", Rohan signifie "de montée" et fut, il y a quelques décennies, l'objet d'un certain succès. Son deuxième prénom, quant à lui, est beaucoup moins oriental, beaucoup plus formaliste : Harry est en effet un prénom purement anglais, hommage au célèbre sorcier qui, quelques temps avant sa naissance, avait détruit le plus Grand Mage Noir de tous les temps. › AGE : Depuis quelques mois déjà, il a fêté ses vingt-sept ans, il a parfois l'impression d'être bien plus vieux, d'autres fois encore, bien plus jeune ; ses parents, eux, se sont longtemps inquiété de ne pas le savoir plus sérieux et plus rationnel en vieillissant, ils auraient sûrement aimé un fils beaucoup plus posé, qui ne semble pas fuir ouvertement ses responsabilités. › DATE ET LIEU DE NAISSANCE : Il n'y a pas de village qui semble plus hors du temps que Collinstown, c'est ici que Rohan est né, une parcelle de terre qu'il apprécie presque autant que Derryclare Lough où il passait ses étés d'enfance, et aujourd'hui la plupart de son temps. On lui a souvent raconté qu'il faisait très chaud, le jour du dix août de l'an deux mille où il est né. › STATUT : Il n'y a parfois besoin que d'un regard pour comprendre que Rohan est un vrai célibataire, ses relations amoureuses ont toujours eu la prétention poétique d'être purement platoniques et intellectuelles (en quelque sorte, c'est surtout pour traduire le fait qu'il n'ait jamais bécoté trois filles dans la même soirée - il s'arrangeait pour être discret, si ça devait arriver ; ou qu'il ne soit pas particulièrement à l'aise avec ces histoires). il aime à se dire que la femme de sa vie n'a pas encore croisé sa route, quelque chose du genre, de faussement poétique et romantique, les choses devraient bientôt s'accélérer, au vu de sa notoriété toujours grandissante. › STATUT DU SANG : Les familles Lethbridge et Stewart n'ont jamais eu la moindre honte à prôner leur sang-mêlé par bien des mixités : jamais il n'y a eu quelque tabou que ce soit, uniquement durant la dernière guerre du monde sorcier, que Rohan n'a même pas connue. De toute manière, la famille Stewart, majoritairement, fait partie de celles qui pensent avec une ironie orgueilleuse qu'aucune famille ne peut plus se prétendre aujourd'hui, de sang pur. › ORIENTATION SEXUELLE :  Sûrement que certaines personnes doivent se poser la question, mais non, Rohan lui n'en a jamais douté - il est hétérosexuel, il n'a jamais été attiré par quelque homme que ce soit, et il apprécie bien trop les délicates présences féminines.  › MÉTIER : Dans l'histoire des encyclopédies sur pattes, il y a eu Hermione Granger, et puis il y a eu Rohan Lethbridge-Stewart, qui s'est toujours intéressé à des histoires poussiéreuses qui n'amusaient personne. Alimentée par les récits de sa mère, l'ambition de Rohan l'a poussé à prendre son sac à dos dès sa sortie de Poudlard, pour se lancer à travers vents et marées pour découvrir tous les mythes, toutes les légendes possibles et imaginables du monde magique. Aujourd'hui, il est auteur de romans, et de livres théoriques sur le monde de la magie, ses romans fantaisistes sont assez reconnus par ses pairs, son récent début de saga a fait un début fracassant chez Fleury & Bott. Rohan aime cependant bien se présenter comme un voyageur (dragonologiste pour hobbies) qui découvre ce que personne d'autre ne veut découvrir, il n'est jamais resté très longtemps sur place, beaucoup de personnes sont surprises de voir qu'il s'est déplacé pour enterrer ses propres parents. › BAGUETTE : Il y a seize ans de cela, Rohan est devenu l'officiel propriétaire de sa toute première baguette, qui était faite d'un bois de cyprès, longue de vingt-sept centimètre, avec un centre en ventricule de cœur de dragon. Celle-ci, à travers les années, a souffert de bien des manières, et a été utilisée un nombre infini de fois, pour des activités diverses et variées. Mais il y a peu, cette magnifique baguette a connu une fin tragique, dans les fin fonds des plaines sauvages en Ethiopie. Désespéré et désemparé, Rohan a tout de même trouvé, parmi les sorciers qu'il côtoyait à l'autre bout du monde, un fabriquant de baguettes pour le moins particulier. Aujourd'hui, la baguette dont il est le propriétaire ferait presque extravagante : d'un bois de vène la baguette de Rohan mesure son petit vingt-cinq centimètres elle a pour spécialité les incantations en tout genre ; on lui a dit qu'une baguette de ce genre là, demande une grande chaleur humaine dont il serait le détenteur. Le cœur de cette baguette, pour le moins atypique, est un crin de Kelpy, une créature des marais qui a, selon beaucoup de croyances, des propriétés magiques exceptionnelles et de grands pouvoirs repoussant de nombreux enchantements, tel que celui que l'on appelle couramment "repousse-moldu". › MAISON A POUDLARD : Il était, en son temps à Poudlard, un fier élève de la maison des Gryffondor, une maison qui, aux premiers abords, pouvait ne pas lui ressembler mais qui sait, il est plutôt plein de surprises. › PATRONUS : Théoriquement parlant, il serait sans doute bien compliqué de trouver quel animal décrirait le mieux le caractère de Rohan : quelle n'a pas été sa surprise, donc, lorsque, quand son patronus a pris une forme animale, celui-ci s'est changé en dent de vipère du Pérou, c'est un dragon, que Rohan a eu la chance de voir en chair et en os, techniquement connu pour être le plus petit de tous, mais il mesure malgré tout cinq mètres de long - dieu merci, parfois, le patronus lui-même n'est pas aussi grand.  › EPOUVANTARD : Bien difficile, de caractériser ce à quoi ressemble cette inlassable boucle d'images tournant à toute vitesse : Rohan, lui, le sait. C'est sa vie, ses erreurs passées qu'il fuit de toute son âme, à toute jambe sans jamais faiblir. Y sont représentés, dans cet épouvantard, ses hontes, ses chagrins, les estafilades qui continuent de meurtrir son cœur. Beaucoup se plaisent à dire que l'inactivisme serait la plus grande crainte de Rohan, celui qui court dans tous les sens, ne s'arrête jamais : paradoxalement, c'est vivre, faire des erreurs (ainsi que ses erreurs passées) qui empoisonnent l'existence de Rohan, il a découvert à ses dépends, qu'il était très compliqué de vaincre ces craintes-là. › CREDIT : tumblr

› UN SORT : Expelliarmus, un sortilège qu'il utilise souvent pour se protéger sans forcément blesser autrui. › UNE POTION : le Felix Felicis, la chance en goutte, ça lui irait bien tiens. › UN OUVRAGE : Les Contes de Beedle le Barde, un ouvrage qu'il a toujours aimé, qu'il feuillette même encore aujourd'hui avec plaisir. › UNE PLACE AU QUIDDITCH : Gardien, il est plutôt du genre à "protéger" qu'à attaquer, tout comme il est du genre calculateur et observateur plus qu'aventureux, du moins, c'est comme ça qu'il s'est toujours vu. › UN MOYEN DE TRANSPORT MAGIQUE : la poudre de Cheminette, c'est sale et quelque peu inconfortable, mais c'est le moyen de transport que Rohan a toujours préféré, bien qu'il ne l'ait plus utilisé depuis un moment déjà. › UN MAGE CÉLÈBRE : Albus Dumbledore, le célèbre directeur de Poudlard, qui a amené tant de prospérité à l'école de magie, beaucoup de livres parlaient de lui à l'époque où Rohan était élève, il aurait beaucoup aimé connaître cet homme. › UNE PÉRIODE DE L'HISTOIRE : la révolution des Gobelins en 1800, il a beaucoup aimé cette phase de son apprentissage en Histoire de la Magie, pour lui, c'est quelque chose de très important pour l'équilibre du Monde Magique. › UNE CRÉATURE MAGIQUE : un phénix, indéniablement, renaître de ses cendres, ça a tout pour être intéressant.

› pseudo : MARY-W. au premier abord, ça c'est pour ceux qui voudraient ma forme officielle. quand je suis admin, c'est Maîtresse Suprême Dark Lord of Us All, ou aussi Dieu, ça marche plutôt bien également. On me connaît sous de nombreux noms, j'ai traversé le temps et l'espace, de toute manière. › prénom : Marie, comme la femme la plus vierge et la plus désirée du monde - imaginez, y'a le Bon Dieu qui veut se la faire ! - bon au moins, vous n'avez aucune possibilité de me trouver un surnom (potable en tout cas). › âge : vingt-et-un ans, heureusement que y'a Lise qui est vieille aussi, sinon je serais la plus vieille de ce staff, huhu... › fréquence de connexion : tous les jours, bien entendu, sept jours sur sept, faudra filer droit ! Mais sinon, pour le rpg, faudra être plus patient, parce qu'on va dire que je descends facilement à... quatre/cinq jours sur sept, c'est une bonne moyenne, ouais ouais. › personnage : inventé par mes petits doigts coquins. › groupe : ze circle, les hommes en noir, les maîtres des anneaux, one of them to lead them all, c'est bien c'qu'on dit, hein ! › commentaire ? : Je crois que c'est rentré par là, et c'est ressorti par là ; et c'est re-rentré par là, et c'est RE-RE-SORTI PAR LA. ET NOUS ON S'SAIGNE AUX QUATRE FROMAGES !



Dernière édition par Rohan Lethbridge-S. le Ven 19 Juil - 12:56, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: (lethbridge-s.) ❝ from the midnight sun where the hot springs blow.    (lethbridge-s.) ❝ from the midnight sun where the hot springs blow. EmptyVen 19 Juil - 12:40




a new age
listen to my story

depuis toujours, Rohan apprécie particulièrement la musique moldue : les groupes de musique sorciers ont souvent eu tendance à tous se ressembler (malgré leur aspect "magique"), et le père de Rohan a toujours tenu à l'initier aux grandes figures de la musique moldue : comme tout anglais qui se respecte, il a bien entendu passé des années à écouter les Beatles, The Who et d'autres groupes très connus encore aujourd'hui. extravagant serait sûrement un adjectif qui le qualifierait très bien : Rohan a toujours eu une étrange capacité pour sortir de la masse, à Poudlard, il était l'élève qui mettait des chaussettes flashy avec son uniforme noir, il était également celui qui appréciait toutes les choses "spéciales" que les autres trouvaient vraiment trop bizarres : sa matière préférée à Poudlard restait les Soins aux Créatures Magiques, matière que peu d'autres gens apprécient à sa juste valeur. il y a des enfants comme ça, qui sautent des générations, mais Rohan a toujours fait partie de ces gamins avec toujours un livre à proximité : petit déjà, il aimait que ses parents lui lisent des histoires, qu'elles aient été sorcières ou moldues. A Poudlard, il passait beaucoup (trop) de temps à la bibliothèque à farfouiller des livres que d'autres ignoraient totalement : bien souvent, plus encore que d'étudier pour ses cours, il se contentait de rêvasser sur des livres retraçant les exploits de tel ou tel explorateur du monde magique. Rohan a toujours nourri une profonde attirance pour les dragons : non pas au point d'être assez fou pour vouloir en élever un chez lui, mais il a toujours su au fond de lui, qu'il quitterait son train train quotidien pour aller en rencontrer à l'autre bout du monde. De toute manière, il n'a jamais été question pour lui de se plonger dans une vie trop carrée avec des responsabilités ; les responsabilités, c'est bien la dernière chose que Rohan est capable de gérer. depuis sa sortie de Poudlard, donc, la vie de Rohan est indéniablement décousue, il n'a jamais connu de relation sérieuse (au grand malheur de ses parents, autrefois) depuis Lyanna, et n'a jamais été capable de tenir en place : il n'a même pas d'habitation à lui, si ce n'est la grande demeure familiale qu'il a désormais hérité de ses parents. Rohan aime depuis toujours entasser des tas de choses inutiles : il fait généralement les boutiques de tout genre et ramasse tout ce qui peut lui paraître avoir un quelconque intérêt : dans la cave de ses parents, il a donc longtemps laissé un tabouret avec deux pieds seulement, sur lequel on ne tient que grâce à la magie, des boussoles et autres instruments en argent qui ne cessaient de faire du bruit ou d'exploser, ainsi que des tonnes et des tonnes de vieux livres et parchemins poussiéreux. comme tout anglais qui se respecte (élevé en partie par une famille moldue très respectée et bourgeoise, celle de son père), Rohan a toujours conservé des habitudes très "british", il boit du thé plus que de n'importe quelle autre boisson dans ce monde, et il ne peut que rarement s'en passer (ce qui fait qu'il en emmène à chacun de ses voyages), c'est également un homme qui aime rester propre sur lui et élégant, sans pour autant perdre son air totalement décalé. Rohan a toujours eu un talent pour la tchatche, il est le genre de personne qui pourrait parler dix minutes sans s'interrompre une seule fois, ou se faire la conversation tout seul. Il aime particulièrement raconter ses exploits, avoir raison et être apprécié pour tout ce qu'il peut raconter d'extraordinaire. D'un naturel bavard, il sait se montrer très soigneux avec ses mots et extrêmement stratégique, il a appris à être hypocrite bien entendu, comme toute personne qui se respecte. immature serait également un bon trait de caractère pour décrire Rohan, il a beaucoup de mal à gérer, à l'heure actuelle, la subite et inattendue disparition de ses parents : au fond, il n'a jamais eu à faire tourner de maison par lui-même, il n'a jamais eu à gérer l'enterrement de qui que ce soit dans sa vie, ou l'organisation d'une vie aussi complexe que celle qu'il mène à l'heure actuelle : il a donc embauché (comme stipulé par la loi Hermione Granger), un elfe de maison, qui l'aide quotidiennement (il en a affreusement besoin). beaucoup de gens ont toujours dit que Rohan n'en avait rien à faire de sa propre famille, au vu du peu de temps qu'il leur accordait : alors que la gloire de ses ouvrages commençaient à gagner de l'importance dans sa vie, il passait officiellement très peu de temps en leur compagnie ; certaines rumeurs sont nées selon lesquelles l'enfant de la famille aurait coupé les ponts avec ses propres parents ; ceux qui connaissent un tant soit peu Rohan le soupçonnent sans doute de n'en avoir rien à faire de rien, et rares (très rares, même) sont les personnes aptes à comprendre la fuite sans fin dans laquelle s'est lancé le jeune homme il y a des années. la guerre était un événement duquel Rohan aurait toujours voulu se tenir loin : il a bien entendu connu, lors de ses cours d'histoire de la magie, les nombreuses phases de crise suivant les guerres, il en a même connue une lui, alors que le monde de la magie tremblait encore de l'influence de Lord Voldemort - un nom qui ne peut toujours pas être prononcé - aussi, Rohan s'est toujours promis de rester en dehors de tout ceci si jamais les choses venaient à se reproduire, mais il sait, il a le profond sentiment que ses parents ne sont pas morts pour rien, ni sans aucun mystère autour et il compte lever le voile sur cette histoire, quitte à soulever les vieux démons de sa propre mère.

— CHAPITRE I —
we all are stories, in the end

Sagement, il avait attendu que la lumière du couloir s’éteigne. Tâtonnant un instant, l’enfant finit par trouver la lampe de poche, que sa mère déposait tous les soirs sur sa table de chevet : question de sûreté, Mrs Lethbridge avait appris à vivre avec les quelques anxiétés de son fils, notamment sa peur du noir, et bien des objets moldus permettaient de combler ces petits mal êtres enfantins. Ou caprices, puisque ce n’était pas par peur du noir, que ce soir, Rohan cherchait avec fébrilité sa lampe torche, l’allumant pour éclairer d’un faisceau blanchâtre la pièce autour de lui. De longues secondes durant, il ne bougea pas, il ne fit pas le moindre son ; mais personne ne vint pour le rappeler à l’ordre. Il se leva donc, quittant les couvertures chaudes de son lit, pour retrouver le livre que sa mère venait de ranger sur la petite étagère accrochée au mur de sa chambre. Sur la pointes des pieds, il manqua de faire tomber tous les autres livres – ce qui l’aurait alors trahi, se retenant tout juste en équilibre le temps d’attraper le lourd ouvrage, et le ramener avec lui vers le lit. Pendant une bonne demi-heure, Mrs Lethbridge avait lu une infime partie de l’histoire, se montrant sans pitié lorsque son fils l’avait suppliée de poursuivre le fil conducteur, afin de ne pas lâcher le livre en plein suspens. Elle avait refusé, il comptait bien savoir le fin mot de l’histoire – impossible, il ne dormirait jamais avoir de savoir ce qui était arrivé au dragon, et au sorcier qui avait vaillamment tenté de le combattre. Aussi ardemment qu’elle s’essayait à faire plaisir à son fils, Mrs Lethbridge ignorait au combien cette passion brûlante du petit garçon pour les dragons finirait par lui nuire : ce soir encore, il s’endormirait le nez sur son livre, la lampe de poche allumée sans même s’en rendre compte et sans même connaître le fin mot de l’histoire, probablement. Ils s’en fichaient tous les deux, parce qu’au fond, le plus palpitant dans l’histoire restait toutes les mésaventures qui parsemaient le chemin du héros de bien des difficultés.

HOGWARTS 2012 ◊ « J’te le dis, j’ai lu tout ce qu’il y avait à lire à propos de la Roumanie. Ils disent que les dragons sont rares, mais pas éteints, et c’est sûr qu’un jour, j’irai en voir pour de vrai. » Le rire de Lyanna résonna comme moqueur à ses oreilles, mais il ne s’en fourvoya qu’à peine, grand sourire toujours plaqué sur les lèvres. Face à lui, déjà à onze ans, la jeune Moriarty semblait être bien terre à terre : ses ambitions à elle, ne dépassaient pas encore Poudlard ainsi que tout ce qu’ils y apprenaient, tandis que lui, il savait que son avenir était tout tracé depuis des lustres déjà. Il voulait voyager – mais il ne savait pas vraiment comment, professionnellement, on pouvait appeler l’emploi qu’il comptait faire : explorateur ? Y avait-il encore quoique ce soit à découvrir dans ce vaste monde ? Lui, n’en doutait pas, au fin fond des jungles les plus épaisses de cette planète, il y avait des formes de magie encore ignorées de tous – lui, il comptait bien les mettre à jour, à la manière de Gilderoy Lockhart (sans être un imposteur pour autant), ou du grand Charlie Weasley, que tout le monde connaissait pour être un grand chasseur/dresseur de dragons. Peut-être étaient-ce ces ambitions folles et démesurées qui avaient amené Rohan à Gryffondor ? Une grande fierté, pour les parents Lethbridge-Stewart qui eux, avaient respectivement fait leur scolarité dans une école moldue (pour son père), et au sein de la maison des Serdaigle (et pour sa mère). Celle-ci, n’avait d’ailleurs jamais douté de voir un jour son fils se lancer dans une carrière magique – la surprise restait celle qu’elle avait eue lorsqu’il lui avait annoncé être officiellement un élève des rangs rouge et or de Poudlard. Une maison prestigieuse, qui se targuait d’avoir abrité de grands sorciers, comme Hermione Granger (que Rohan admirait particulièrement), Ronald Weasley (ainsi que tous ses frères et sœur), et bien entendu, le grand Harry Potter. « Tu ferais mieux d’être prudent, beaucoup d’espèces de dragons sont friandes de chair humaine. » Il leva les yeux au ciel, comme pour souligner que ce n’était qu’un détail – un stupide détail dont il n’avait que faire, ricanant au visage de son amie avant de s’asseoir, au beau milieu de leur marche, dans le jardin vert et gigantesque de Poudlard. De ce qu’il avait lu, dans l’histoire de Poudlard, peu de choses avaient changé ici, contrairement au monde des moldus, qui était frappé de mille et un progrès tous plus inintéressants les uns que les autres. S’il avait eu le privilège de goûter aux deux univers (aussi vastes l’un que l’autre), l’esprit de Rohan restait irrémédiablement attiré par toutes les fantaisies du monde magique. « Tu n’auras qu’à venir avec moi, comme ça tu seras obligée de me croire. Et tu verras que je peux très bien ne pas me faire manger par un dragon. » La jeune fille assise à côté de lui, le rire de Lyanna lui parut encore plus doux et cristallin qu’à l’habitude – à chaque fois qu’il parlait de partir ensemble, à l’aventure un beau jour, elle se contentait de rire aux éclats, tentant de cacher ses joues rosées, chose qu’il remarquait malgré tout à chaque fois. S’ils s’étaient trouvés tous les deux, c’était bien pour une raison : il savait qu’elle était comme lui (quoique plus prudente, et plus réaliste sûrement), il savait qu’elle voulait voyager, mais que, elle, elle était retreinte dans sa folie et son imagination par quelque chose. Quelque chose qui les dépassait tous les deux largement.

— CHAPITRE II —
titre titre

COLLINSTON 2013 ◊ « Souviens-toi de ce dont on a parlé, Lorna. » Sifflante comme une lame tranchant l'air, la voix de l'homme signait la fin de toute discussion, alors qu'ils venaient d'enchaîner un pas vers le seuil du bureau. Lorna Lethbridge était une femme, à ce que l'on disait, pleine de mystères. Et parfois, il arrivait au jeune Rohan d'entendre son père émettre quelques soupçons sur les activités de sa femme : sa méconnaissance pour le monde magique lui portait préjudice cependant, puisque à chacun des soupçons de son mari, Lorna avait réponse à tout. Son travail au sein du Ministère lui prenait beaucoup de temps. L'homme cependant, avait quelque chose de beaucoup plus inquiétant que n'importe quel officiel du Ministère de la Magie : les traits tirés, le visage fermé, il toisa le jeune garçon à quelques pas de là, comme s'il le sondait intensément à la recherche du moindre signe suspect. Il était rare que quelqu'un vienne rendre visite à Mrs Lethbridge chez elle directement - visiblement, quelque chose clochait dans le système qu'elle avait toujours initiée et Rohan, qui était pourtant très rarement chez lui (la plupart du temps à Poudlard), ressentait le poids de ces brusques changements sur la maison familiale. Ce n'était pas la première fois que ce type venait ici, c'était évident, quand bien même c'était la première fois que lui, le voyait. L'homme avait une façon de se déplacer, une façon de posséder les lieux comme s'il était chez lui. Ou qu'ils lui étaient familiers. Défiant l'inconnu du regard, Rohan ne cilla pas devant ces yeux sombres brillant d'une lueur torve. Ce n'est qu'après de longues secondes qu'il posa les yeux sur sa mère, qui semblait impatiente de voir l'homme quitter sa demeure. « Nous en reparlerons très vite. » A nouveau, la voix coupait nette toute volonté d'aller dans un autre sens. Lorna hocha simplement la tête, se forçant à sourire - c'était évident pour Rohan - au type. Pour une fraction de seconde, comme s'il était spectateur omniscient à cette scène, le jeune homme comprit. Sa mère avait peur de cet homme, quel qu'il soit. Savait-il quelque chose sur la famille qui devait à tout prix être oublié ? Ou cherchait-il à nuire à sa mère ? Instinctivement, il pinça les lèvres, se forçant à détourner les yeux, rien que pour faire disparaître un peu de cette tension les liant tous les trois. Visiblement, il n'était pas supposé être ici : sa mère avait dû croire qu'il serait dehors, au vu du temps radieux d'été qui brillait dehors, et non pas penché sur un bouquin de soins aux créatures magiques. « Je te raccompagne. » C'était au tour de la voix de Mrs Lethbridge de se faire ferme. Ferme comme Rohan ne l'avait jamais entendue, il avait comme l'impression que ce n'était même pas sa mère qui parlait, mais une toute autre personne. il en frissonna discrètement, s'humectant les lèvres du bout de la langue en faisant mine d'être replongé dans son livre. L'autorité de Lorna Lethbridge au sein du Ministère n'était pas à questionner, mais Rohan avait toujours eu l'occasion de la connaître en tant que mère douce et attentive, et non pas patronne autoritaire. L'homme ne dit mot, ils traversèrent les longs couloirs de la demeure ensemble, en silence. Et tout se tut à nouveau - Rohan se retrouva seul avec son ouvrage sur les Hippogriffes. Seul avec des tonnes de questions auxquelles il n'aurait jamais de réponse, parce que beaucoup trop de mystères - il s'en rendait de plus en plus compte - englobaient l'existence de sa mère.



Dernière édition par Rohan Lethbridge-S. le Sam 27 Juil - 1:30, édité 11 fois
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MessageSujet: Re: (lethbridge-s.) ❝ from the midnight sun where the hot springs blow.    (lethbridge-s.) ❝ from the midnight sun where the hot springs blow. EmptyVen 19 Juil - 12:41


— CHAPITRE III —
full of a future that never got lived

HOGSMEADE 2018 ◊ « Partons ensemble. » Le sourire encore accroché aux lèvres, il n’avait pas bougé de son coin de chambre. Inlassablement, il repensait à cet instant, aux éclats, brillant au fond des prunelles de Lyanna ; il repensait à la douceur de ses mots, à la caresse de sa peau, aux frissons glacé (et chaud à la fois, totalement contradictoire, en somme), de son baiser. Lyanna. Il ne pouvait rêver meilleure compagnie, pour vaquer à travers le monde : voyager seul n’était pas vraiment son truc, il en avait fait les frais pendant les quelques semaines qu’il avait vouées à sa découverte de l’Angleterre. Du Nord au Sud, il avait traversé chaque coin et recoin de la Grande Bretagne, de l’Irlande et de l’Ecosse, ne s’amusant qu’à moitié, alors qu’il avait sans cesse senti ses songes s’accrocher au souvenir de Lyanna. Elle, quelque part dans sa vie, entre chez elle et le Ministère ; entre ses propres envies et les volontés de ses parents : il connaissait la famille Moriarty, et toutes leurs ambitions déplaisantes qui avaient peu à peu empoisonné l’esprit de son amie. Parfois, il se plaisait à penser que c’était grâce à lui, à sa présence continuelle dans la vie de la jeune femme qu’elle était devenue, qu’elle parvenait à garder en elle cette part de rêve, qui l’avait toujours différenciée des autres. Qui, aujourd’hui, en tant que femme adulte, la rendait unique et différente – parfaite dans ses contradictions, en certains points. Il voulait lui faire découvrir la liberté, l’ultime sentiment d’avoir une place infime dans un monde gigantesque : c’était avec elle qu’il voulait voir le monde, découvrir son importance et tous les vastes domaines dont il débordait. L’Amérique du Nord, le Japon, la Chine, la Roumanie : il voyait déjà ces pays bien plus beaux et bien plus intéressants alors qu’il les traversait en compagnie de la jeune femme. Son sourire se creusant de plus belle au coin de ses lèvres, Rohan se leva d’un pas léger, esquissant quelques pas traînant vers le sac qu’il préparait depuis de bonnes dizaines de minutes déjà : le livre qu’il avait eu en main jusque-là, rejoignit le reste. En admirant son œuvre, il remarqua bien vite qu’il avait mis de livres que de vêtements, et que quand bien même, un sortilège étendait les capacités du sac, celui-ci s’avérerait bien lourd à porter s’il l’emmenait tel quel. Voilà qu’un dilemme s’offrait à lui : presque, il s’estima avoir besoin de Lyanna pour faire un choix : elle, elle était assez réaliste pour savoir quoi faire, choisir entre les livres et les biens nécessaires à toute avancée dans un monde sauvage et impitoyable. Sans argent, ni vêtements, il n’irait pas bien loin. Sans que la réalité n’ait entamé cette bonne humeur plaquée à son visage (que la jeune femme semblait avoir imposé de force à lui), le jeune Lethbridge-Stewart commença à se défaire de quelques-uns des ouvrages qu’il avait compté emmener : il préférant largement acheter des livres sur place, plutôt que des vêtements : il avait, après tout, une assez vaste connaissance de bien des langues à travers le monde pour pouvoir traduire quelques ouvrages étrangers. Sa motivation ne mourait pas, et pourtant, on frappa à la porte de son appartement avec une détermination qui le fit presque sursauter. Bien souvent, sa mère lui avait reprocher de se faire trop happer par ses songes – elle avait raison, mais ce n’était qu’aujourd’hui qu’il finirait par se rendre compte à quel point.

Il aurait presque pu sentir une épaisse pluie lui tomber dessus, s’acharner sur lui avec hargne : ainsi, elle l’empêchait de se concentrer complètement sur ses songes. Ces déplaisants songes, que son esprit tout entier fuyait avec hargne. Égoïste, on venait de le traiter d’égoïste ; parce qu’il arrachait Lyanna à sa vie ; parce qu’il ressentait l’ardent besoin de vibrer avec elle, pour pouvoir vibrer dans ce monde. D’un regard à peine levé, il reconnut la jeune femme, qui arrivait à sa hauteur – son premier réflexe fut de fuir tout contact visuel, alors qu’il serrait les dents dans un réflexe incontrôlable. Il ne pouvait pas, il ne voulait pas faire ce qui était mieux pour elle – ou ce que les autres pensaient comme mieux pour elle. « Tu avais raison Lyanna. » Il lui avait fallu s’éclaircir la gorge, avant de prononcer ces premières paroles. Elle avait tort, il le savait, mais il obéissait simplement à des obligations qui le dépassaient de loin. Il pinça les lèvres, alors qu’il ressentait une subite tension dans l’air. La pluie imaginaire, s’acharnait sur lui avec plus de hargne à présent, il pouvait se sentir frissonner sous l’horreur du monde glacial, sous son plus mauvais jour. Ou l’horreur de ses propres mots, qui glissaient contre sa gorge à l’en écorcher de douleur. « A quel propos ? » Il aurait voulu baisser les yeux, à l’instant où il entendit la voix de la jeune femme – sans qu’il ne le veuille, alors qu’il s’essayait à se faire farouche et fier, son esprit venait de percuter. C’étaient les dernières paroles qu’ils s’adresseraient, avant un long moment. Il ne reviendrait pas ici. Il ne reviendrait pas vers elle, pour admirer la femme hautaine et sans-âme qu’elle finirait par devenir, s’il se détournait d’elle. Il ne voulait pas… Il était décidément bien égoïste. « Ta vie n’est pas comme la mienne. » Cette phrase lui avait paru interminable, coincée dans un nœud dans sa gorge – il s’était senti faillir, mais espérait encore garder bonne figure. Il sentait la présence de la sorcière se faire plus oppressante près de lui, son être tout entier aurait voulu la regarder, rien qu’une dernière fois, mais il n’en avait nullement la force. Il fuyait, il avait l’air plutôt bon pour ça. « Elle le sera, quand on sera partis. » Partis, ça aurait été si beau, si parfait. Avec elle, et personne d’autre, juste le monde, prêt à être découvert plus profondément encore, par leur curiosité commune. Celle qu’il avait toujours vue en elle, celle qui faisait d’elle, bien plus – tellement plus – qu’une stupide bureaucrate sans âme, perdue en plein milieu de Londres. A quoi pouvaient bien rimer, les obligations de Lyanna envers sa famille, ici, maintenant ? Il les avait toujours pensées futiles, mais elle. Elle… elle se détesterait, si un jour elle comprenait que pour lui, elle déserterait sa famille ; que pour fuir avec lui, suivre ses ambitions folles, elle abandonnerait les siens à l’extinction et à la méconnaissance de chacun. S’il y avait bien une personne pour redorer le blason – destitué de tout son charme – des Moriarty, c’était elle, Lyanna l’indispensable à sa vie. Lyanna, à qui il renonçait volontiers, sans savoir pour qui, ni pour quoi. Il le faisait, parce que c’était mieux pour elle. Parce qu’elle avait les siens, ceux à qui elle était enchaînée par le devoir du sang. Il ne voulait pas qu’elle choisisse, entre lui (et ses promesses de voyage) et tous les imbéciles (qu’il détestait) qui constituaient sa famille. Il n’était aucun avenir pour elle, juste une fuite incessante des responsabilités : c’était ce qu’il voulait, fuir. Il n’avait jamais correspondu à ce monde, ni même au monde des moldus - Lyanna, elle, avait toutes ses chances. « Un jour, tu m’as dit que ce que tu voulais faire de ta vie, c’était aider les gens. Tu es entrée au ministère de la magie pour ça. Le magenmagot. Tu aideras les gens Lyanna. Tu feras de grandes choses mais pour ça, tu dois rester ici. Je serais bien égoïste de priver nos compatriotes d’une personne telle que toi. » Il y avait quelques années de cela, il lui cédait la place de Ministre de la Magie – qui sait, y arriverait-elle peut-être un jour, tandis que lui, il n’aurait pu lui promettre que de découvrir des choses sans aucun intérêt pour beaucoup trop de monde. Elle ne pouvait pas, elle ne pouvait pas se dresser contre sa famille, contre son destin pour un type comme lui, aussi peu fiable, aussi peu prometteur. Ces paroles n’étaient pas les siennes, pourtant, fichées en plein dans son cœur, elles lui semblaient – malheureusement – lourdes de sens et de vérité. « Mais …Je veux être avec toi, le reste on s’en fiche. » Il ferma les yeux, se forçant à ne rien dire, à enterrer ses propres volontés – dans un long souffle, il s’escrima au calme : au moins, fut-il apte à la regarder droit dans les yeux. Plus encore qu’il ne le pensait : il aurait voulu effacer les larmes qu’il devinait au coin de son regard, habituellement si doux et si tendre – mais il ne fit qu’un pas, seulement un pas ambitieux pour l’accrocher à ses prunelles. Elle avait raison, il disait la vérité – c’était mieux ainsi, mieux ainsi… Rien dans sa tête ne faisait écho à ce qu’il essayait de faire comprendre à la jeune femme : ce n’était pas lui, ça, de faire preuve d’une sagesse amère à ce point. « Toi et moi c’est Romeo et Juliet et je n’ai pas envie de nous voir finir comme eux. Je nous simplifie la tâche. Pas besoin qu’on m’exile, je m’en vais.  » Il s’en allait. S’en allait – dans le vague espoir, purement solitaire, de ne jamais revenir sur ses pas. Jamais ici, à Pré-Au-Lard, à cet endroit précis : il espérait même que cette parcelle de terre en vienne à être rasée sans pitié. Cette vie, ici, aurait raison de tout ce qui faisait de Lyanna un être extraordinaire, tout ce qu’il était le seul à voir d’elle : il ne voudrait pas revenir – pour rien au monde – afin d’assister au triste spectacle du massacre qu’il commettait, à cet instant précis. « Adieu Lyanna. J’écrirais chaque chose que je verrais pour que tu puisses les voir aussi. D’ici, là où est ta place, là où sont tes rêves. » Adieu – pour une vague seconde, il s’était cru incapable de bouger, campé sur ses pieds, pétrifié par le regard plein de larmes de la jeune femme, ou par la douceur de son front sous ses lèvres.

Lyanna. Il ne voulait pas partir, pas la quitter. Jamais. Il s’écarta cependant, attrapant son sac plus vif que l’éclair, pour disparaître dans un craquement sourd. Celui qu’il regretta l’instant d’après, alors que déjà, le paysage semblait morne et triste ici-bas.

— CHAPITRE IV —
it feels like it will never end

DERRYCLARE LOUGH 2222 ◊ « A quoi ça sert, de voyager tout seul ? » Pensif malgré lui, il haussa les épaules, peu enclin à discuter des déboires de sa vie, qui l’avait amené à voir du pays tout seul. Cela faisait un an déjà, qu’il n’avait pas daigné remettre les pieds au pays – il avait envoyé des lettres à ses parents, pour les tenir au courant de l’avancée (parfois désastreuse) de sa découverte du reste du monde. Ici, Derryclare Lough lui semblait être le bout du monde, mais au moins, l’endroit le plus au calme pour faire le point. Au pub moldu où il avait pris l’habitude de se rendre depuis quelques jours déjà, il y avait cette femme, blonde et souriante – qui n’avait eu de cesse de lui tourner autour jusqu’à ce qu’il daigne lui avouer d’où il tenait cet air fatigué et ces quelques restes de bronzage. Lui qui avait cru pendant longtemps qu’il était incapable de bronzer au soleil, l’Amérique du Sud lui avait prouvé le contraire, et au beau milieu de l’hiver naissant de l’Ecosse profonde, il faisait presque tâche. « Vous ne pensez pas que c’est mieux ? Je dois dire que c’est très reposant, j’ai toujours cru qu’il valait mieux être seul que mal accompagné. » Il n’avait pas voulu trouver qui que ce soit d’autre pour voyager que Lyanna ; il n’avait même pas cherché au fond, il s’était contenté de rencontrer des gens, comme ça, comme il l’avait rencontrée elle – pour mieux partir, seul et vagabond vers d’autres horizons. Le sourire de la jeune femme parlait pour elle cependant, elle s’y connaissait assez bien en mauvaises compagnies, ça se voyait, quelque part sur son visage, ou au fond de son regard. Il ne dit mot cependant, elle avait déjà détourné le regard, attrapant son verre. « Je vous ressers ? » Il hocha la tête, à son tour presque gêné d’avoir su si aisément entrer dans l’esprit de la jeune femme – elle était une moldue qui respirait la tranquillité et la normalité, sans doute qu’elle le prenait pour un fou : de toute manière, il l’avait déjà remarquée l’inspecter de haut en bas. A voir comment il était habillé (de ce qui semblait démodé à l’heure actuelle), il avait de quoi attirer bien des regards. « Et vous écrivez tout ce que vous voyez, là-dedans ? » Elle désigna d’un regard l’épais carnet, rempli de feuilles volantes et d’extraits de journaux qu’il avait posé à côté de lui. C’était pour ça qu’il venait ici, pour s’asseoir calmement et revoir tout ce qu’il avait fait – bien tout trier, bien tout ranger, au cas où. Au cas où quoi ? Il n’en savait rien, il n’aurait certainement pas le courage d’un jour aller frapper à la porte de Lyanna pour lui offrir cet ouvrage pour le moins particulier afin qu’elle sache tout ce qu’il avait vécu, si loin d’elle. Il le faisait parce qu’il l’avait promis… mais ça ne mènerait jamais à rien. L’amertume lui serra la gorge, mais il répondit par un léger sourire à la serveuse. « Oui. Oui… j’écris tout ce qui ne doit jamais être oublié, là-dedans. » « Vous allez écrire un livre, alors ? Vous savez, il y a plein de types qui passent par ici, avec un carnet et un stylo – à la mode ancienne – pour écrire des livres sur les mystères de l’Ecosse profonde. » Il arqua un sourcil, aux paroles de la jeune femme – elle comprit bien vite qu’il n’avait jamais eu l’intention de faire des choses pareilles. Elle se fut trahie par une légère nervosité, avant de s’excuser et de reprendre son travail. Il pouvait, peut-être que ses promesses finiraient par arriver à Lyanna, s’il faisait les choses ainsi. Pendant un vague instant, il effleura cette possibilité du bout des doigts. « Vous voulez venir avec moi ? » Lâcha-t-il finalement, de but en blanc en se penchant au travers du comptoir. Prise dans son travail, elle ne comprit qu’au bout de longues secondes qu’il lui parlait bien à elle – et la seule chose qu’elle trouva à faire, c’est rire d’une telle proposition. « Vous êtes fou, je ne peux pas. Non - vraiment pas. » Une fraction de seconde durant, il la toisa d'un œil insistant, avant d'observer autour de lui, comme s'il cherchait une quelconque raison pour expliquer l'allure ferme au fond de sa voix. « Pourquoi pas ? » Il n'avait rien perdu de son léger sourire au coin des lèvres, mais la blonde, elle, parut surprise par cette insistance palpable et légère à la fois : voyager en solitaire s'avérait être quelque chose de beaucoup plus ennuyant qu'il ne l'aurait cru, mais peut-être bien qu'il se rabattait sur la première personne qui passait devant lui, sans songer au reste. Il en avait bien le droit, c'était comme ça qu'il vivait depuis un moment déjà, de toute manière. « Je vous connais à peine, déjà. Et puis... je peux pas, j'ai une vie, quand même... Un travail, ici. » Il baissa les yeux, non pas vexé par le sous-entendu qu'elle pouvait faire : peut-être avait-il l'air d'un psychopathe à se pointer ainsi de manière quasi-régulière dans ce pub, entre chacun de ses longs voyages. Au fond, il ne savait pas : il se déconnectait tellement du monde qui l'entourait qu'il lui était compliqué d'évaluer combien celui-ci changeait, ou combien il changeait lui-même. Mais évidemment, les autres avaient un travail, les autres avaient une vie - lui seul était un spectre qui flottait à travers l'existence sans même s'en rendre compte. Lui seul avait à demeurer invisible, toujours.



Dernière édition par Rohan Lethbridge-S. le Sam 27 Juil - 1:08, édité 6 fois
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— CHAPITRE V —
alive. it is sad when it ends

LONDRES 2028 ◊ S’arrêter, ça faisait presque du bien. Mais les murmures semblaient le poursuivre, alors qu’il se frayait un chemin à travers la foule du Chemin de Traverse. Depuis qu’il était revenu ici, il avait entendu parler d’une guerre qui se profilait à l’horizon ; Londres lui semblait depuis, à des années-lumière de tout ce qu’il avait connu jusque-là. La tranquillité était encore de mise cependant, comme une mascarade qui se jouait toujours dans les rues alentours : personne ne voulait penser à une potentielle guerre à venir, pour sûr. C’était il y a des années, cependant, la seconde guerre du monde des sorciers restait encore bien gravée dans les esprits. Rohan s’en était rendu compte, tout au long de sa vie : pour ses parents, ça avait été un tabou, qu’ils balayaient d’un regard commun en ignorant les questions de leur fils. Il avait pourtant une mère sorcière et un père moldu, il n’avait pas à douter que ceux-ci avaient dû connaître leurs lots de mésaventure en 1998. Bien vite cependant, l’instinct de survie de Rohan éloigna ses parents de son esprit – il ne pouvait pas s’effondrer ici, au milieu du reste du monde. S’il était ici, ce n’était pas pour se pavaner et sentir quelques regards sur son sillage – ses parents étaient morts, tués il en était sûr, mais par qui, c’était une toute autre question. Ils n’étaient pas les seuls, à ce qu’il avait pu lire au coin des pages de la Gazette du Sorcier, pourtant, trop rares étaient ceux qui prenaient cette histoire au sérieux. Lui, d’ailleurs, s’escrimait plus à ignorer les soucis qui pourraient lui tomber dessus, qu’à réellement chercher la justice pour le décès de son père et de sa mère. A quoi bon ? Ça ne les ramènerait pas – il avait, de toute manière, été un fils bien indigne dans les dernières années de leur vie : fuyant toujours plus loin, s’enfonçant dans les profondeurs des forêts les plus sauvages, des terres les plus inexplorées – il n’avait que trop rarement pris contact avec eux, et c’était un hibou de la part d’un des amis de la famille qui l’avait rappelé ici, pour l’enterrement. Lui-même ne l’avait pas organisé, il n’était qu’un piètre fils, comme il était un piètre ami, un piètre sorcier. Loin de la capitale anglaise, tout ceci n’avait pas la moindre importance – ici, cependant, la réalité le rappelait sans cesse à l’ordre. Songeur, il s’arrêta cependant devant la vitrine de Fleury et Bott. Ici, posés en pile devant sa vitrine, il y avait quelques bonnes dizaines d’exemplaires de son dernier ouvrage – cette couverture bleue immaculée, si particulière, comme les profondeurs de la mer, il serait capable de la reconnaître entre mille : il l’avait choisie lui-même, envers et contre tous. Il s’estimait même fier, que ses écrits ne soient pas victimes des progrès du monde, qu’ils restent gravés sur de simples pages, et non pas numérisées Merlin seul savait où, comme l’étaient à présent les livres du monde moldu. Sous l’effet d’un sortilège, comme un automate vivant seul, un des livres s’ouvrit juste sous ses yeux – en lettres noires, il put lire la dédicace inscrite sur la première page. Toujours la même. A Lyanna, à tout ce qui aurait pu être, tout ce qui ne sera jamais. Tout ce qui n’avait plus aucune importance à l’heure actuelle. Le dérisoire de son mode de vie lui semblait plus criant maintenant que jamais auparavant et, dépité, les mains dans les poches, il reprit son chemin sans plus d’égard pour l’œuvre de sa vie qui, lui avait-on dit, s’arrachait déjà comme des petits pains, au sein de la communauté magique – au moins avait-il rempli son devoir, car il se savait bien guère capable d’accomplir plus que ça, de donner plus aux autres, que de simples rêves illusoires, et une dose de poudre aux yeux.

— CHAPITRE VI —
when a good man goes to war

COLLINSTON 2028 ◊ Rohan et le Cercle

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