La vie était un entre deux. Un pas dans le présent et un pas dans le présent. C’était un fait qui ne cessait de se réitérer en permanence depuis bien longtemps. Ces derniers temps, entrevoir le monde était devenu une tâche de tous les jours, toujours les yeux fixés droit devant en passant à la tâche suivante. Tu avais toujours été une personne consciencieuse et fine dans ton travail, ce dernier passant avant tout. C’était un moyen comme un autre de garder les prunelles ouvertes et surtout un esprit bien affuté. Aux bureaux des aurors ce soir-là, c’était d’une effervescence incroyable et désormais qui animait l’ensemble du salon principal et la silhouette grande et robuste du bras droit de ton père imposait d’elle-même. Fronçant légèrement les sourcils d’un air interrogateur, tu l’entends alors prononcer des paroles peignant les nouvelles règles qui s’appliquent désormais que les rumeurs grandissent de plus en plus dans les ruelles du monde des sorciers. Et afin qu’elles ne s’éloignent pas dans le monde des moldus, la régulation et la législation magique devaient prendre les devants. Réfléchir avant d’agir, ton oncle – qui demeurait en autre le Ministre de la magie – n’avait pas chômé et tu reconnaissais bien là ses aptitudes à la réflexion. Pour autant, si la mort de l’Elu n’en était encore qu’au stade de rumeurs de corridor, sa famille comme ses proches en étaient tous totalement certains. Cette annonce avait changée beaucoup de choses, comme si l’équilibre était instable, brisé et fragile. L’action que ton cousin ainé avait pu avoir envers son propre paternel en avait choqué plus d’un, notamment Albus qui ne lui pardonnerait guère si aisément son geste. Rien n’était acquis, pas même les gens que l’on pense réellement connaitre. Tu tendais à croire que tout avait une raison d’être et que l’expérience existentielle avait le droit d’émettre le doute afin de mieux pardonner et comprendre la faute. Une manière de pensée bien juste et magnanime qui te rappelait sans le vouloir un ange rigolard bien mystérieux. Chacun de ses mots à ton égard résonnaient dans ta mémoire, ce qui raviva ton sourire quelque peu perdu ces jours derniers. « On dirait que les nouvelles vont vites, le travail va être deux fois actif maintenant … ». Bougonne l’un de tes collègues qui avachi sur sa miteuse chaise de bureau porte une petit gourde en métal à ses lèvres. Aucun doute, les effluves de vin qui s’en dégage montre combien il est très concerné par son travail. Tu hausses les sourcils avant de reporter ton regard bleuté sur Lawrence. Horace Lawrence était un homme avare et arrogant, cependant comme ton père tu te devais de reconnaitre ses grands talents de chasseurs de mages noirs. Ses pupilles croisent les tiennent, un sourire franc et massive sur sa bouche bien trop caricaturé à ton gout. « Weasley, rentrez chez vous. Demain je vous veux à mon bureau vous et Potter, j’ai une mission pour vous. ». Son ton impérieux et catégorique ne te laissa pas le temps de rétorquer, de toute manière la seule chose qu’il te restait à faire été de trouver Albus avant le petit matin : huit heures. « Bien, nous serons là. ». Réponds-tu d’une intonation calme et posée avant de te détourner pour saisir ton manteau noir. « Et tachez de dormir ! ». Sans un mot de plus, tu transplanes avec pour seule destination possible le petit village de Pré-Au-Lard où t’attends celle qui a accompagné une grande partie de ton adolescence, ta meilleure amie. Depuis quelques années désormais, Imogen a coupé tout contact avec ses amis au détriment d’une inquiétude qu’elle continuait à entretenir. Seulement afin de ne pas totalement tout perdre de sa personne, tu as décidé de continuer à maintenir le lien – bien loin d’une image aussi agréable – que dans votre passé commun. Bien entendu, Frank avait une tendance farouchement colérique à te le faire comprendre mais c’était ainsi. Le capuchon de ton manteau recouvre parfaitement ta tignasse blonde et légèrement cuivrée, mais tu la rabats rapidement afin d’observer les lieux avec une précaution prudente et intuitive. Puis, tu pousses la porte du pub des Trois Balais avant de toiser l’ensemble de la pièce d’un mouvement circulaire. Un peu plus au fond à droite, tu reconnais la longue chevelure rouquine de ton amie. Tu te faufiles par de là la foule oisive et animée, juste avant de déposer une main sur son épaule gauche pour lui signifier ta présence. « Imogen, je suis désolée pour le retard mais j’ai eu un contre temps de dernière minute. Par Merlin ! Je suis contente de revoir ta frimousse de lionne ! ». Lui dis-tu en rigolant avec une sincérité qui se réveillait lorsque tu étais loin du travail et du quotidien en général.