Il était en retard. Jules Burwell, le père d'Evie, n'était
jamais en retard. Toujours réglé à la seconde près, il ne tolérait aucun retard. Sa fille en avait fait les frais bien plus d'une fois et elle avait rapidement appris à ne pas contrarier son père. Grand et fort en carrure, sa démarche assurée le rendait quelque peu majestueux. Ayant un poste haut placé au Ministère de la Magie, dans le département de coopération magique internationale plus précisément, il devait être retenu par un dernier dossier ou des travaux dans le genre. Pourtant, lorsque cela était le cas, ce dernier faisait toujours en sorte de prévenir les siens.
« Evie, tu peux commencer si tu le souhaites. » Les yeux rivés sur l'horloge murale, sa mère l'encourageait à commencer le repas sans son père. Elle fit un signe de tête, lui faisant comprendre que non, elle ne mangerait pas sans lui. Rares étaient les moments passés ensemble, alors elle tenait à en profiter. Elle l'aimait autant qu'il l'effrayait. C'était son père, mais cette boule au ventre venait toujours se loger au creux de son ventre lorsqu'il se trouvait dans le coin. Très exigeant, il voulait que sa fille réussisse au mieux dans la société magique. Il ne lui restait plus que quelques mois maintenant avant d'entrer à Poudlard et elle ne voulait pas le décevoir. Elle ne supporterait sûrement pas ce long silence, celui qu'il accordait si souvent à sa mère lorsqu'il était contrarié. A cela s'ajoutait un regard qui lui faisait froid dans le dos. Perdue entre ces deux extrêmes, la petite fille âgée de dix ans ne savait pas quoi penser de son père. Elle savait seulement qu'il était un grand sorcier. Et puis, elle était bien trop jeune pour comprendre que son père était bien plus que cela. Qu'il n'avait pas toujours été clément ou effacé qu'il ne l'était à ce jour. Tout était bien trop flou dans son esprit. L'insouciance de l'enfance, sans aucun doute. En face d'elle, sa mère perdait patience. Inquiète, elle n'avait pas l'air très à l'aise, comme si elle se doutait de quelque chose. Elle ferma les yeux, se rappelant d'une discussion remontant à quelques jours.
« Ma décision est prise, Alicia. Un jour, je risque de ne plus rentrer pour l'heure du dîner. » Elle avait du mal à admettre quel homme était son Jules, mais ses sentiments étaient réels. Elle avait construit une famille à ses côtés et ce qu'il lui annonçait ne la laissait pas indifférente. Elle secoua la tête, puis adressa un sourire rassurant à sa fille.
« Allez ma puce, ça va refroidir. » Le pas rapide dans les couloirs du Ministère, Jules lançait son regard majestueux autour de lui, avec cet air sévère qui lui était bien propre. Il était en route pour rejoindre sa famille, mais avait besoin de faire un léger détour par le chemin de traverse pour régler une affaire ou deux. Même si le monde sorcier vivait pour le moment dans un semblant de calme auquel ses habitants se plaisaient à croire, les procès tardifs de la Grande Purge rendait le tout plus difficile. D'anciennes histoires refirent surface, les replongeant ainsi dans l'ambiance pesante d'une époque passée. Pour beaucoup, la victoire de Harry Potter représentait une grande délivrance. Toutes ces années d'injustice prirent fin ce deux mai mille-neuf-cent quatre-vingt-dix-huit. Pour d'autres, ce n'était que le début de leur descente aux enfers. Evie faisait parti de ces familles, celles qui étaient du mauvais côté. Elle ne l'avait jamais choisi mais devait s'y faire. Même si son père avait réussi à se racheter une conduite, le nom Burwell était toujours référencée comme étant partisan de Voldemort. Avec l'âge et le recul, la rousse venait même à se demander comment sa mère avait pu accepter une union avec lui. On lui avait dit que l'amour rendait aveugle, complètement différent, mais la véritable nature d'une personne refaisait toujours surface. Celle de Jules était soigneusement dissimulée dans les profondeurs de son âme. Aussi noire que l'était la suie d'une cheminée. Alors qu'il quittait les rues éclairées du chemin de traverse pour s'enfoncer dans l'obscurité de la nuit, le sorcier sentit rapidement qu'il n'était pas seul. Les sens aiguisés, vestiges de son passé criminel, lui permirent de repérer quelques pas en arrière-plan. Presque imperceptibles, il posa une main sur sa baguette discrètement, prêt à une éventuelle attaque. Il se doutait bien que les Aurors remonteraient rapidement jusqu'à lui et à ce moment-même, il devait en être entouré. Des éclairs jaillirent du bout de leurs baguettes, illuminant la rue jusque là peu éclairée. Ils voulaient uniquement l'arrêter, rien de plus. Mais Jules Burwell était bien trop fier pour être sous leur emprise et les suivre sagement. Non. Il savait ce qu'il avait à faire. Il en avait même déjà parlé au préalable avec son épouse, veillant chaque fois que leur fille ne traîne pas dans les environs pour en discuter tranquillement. C'était même sujet à tension, Alicia ne comprenait pas le choix de son mari. Selon elle, il aurait du se plier à l'ordre et accepter son sort. Cela ne servait à rien de s'y opposer. Peut-être même ferait-il parti des 'chanceux', de ceux qui auraient un enfermement provisoire, mais pas la mort. Mais non. Il savait très bien les crimes qu'il avait commis et ne regrettait sûrement pas ses actes. Réplique qui la faisait soupirer, pleurer ou même hurler dans ses plus mauvais jours. Même si elle savait de quelle genre de famille ce dernier étai issu, elle espérait que leur amour suffirait pour le changer. Elle pensa longtemps que cela avait été le cas. Tout n'était qu'une simple illusion, et il était bien trop tard pour faire machine arrière lorsqu'elle s'en rendit compte. En sécurité pendant quelques secondes seulement, il devait agir vite. Mener à bien son plan. Il avait tout prévu. Et quitte à quitter ce monde, autant bien le faire. Il ferma les yeux avant de prononcer ses dernières paroles.
« Bombarda Maxima. » La seconde d'après, les murs avoisinant s'écroulèrent, provoquant un large nuage de poussière. Il avait usé une dernière fois de ses talents de sorcier, rassemblant toute la puissance dont il pouvait faire preuve. Jules avait réussi son coup. Au cœur de l'attaque, il n'y avait pas survécu.
On sonne à la porte. Toujours aussi nerveuse, Alicia se dirigea vers l'entrée. Elle savait déjà ce que l'on allait lui annoncer, et elle n'avait pas vraiment envie, ni besoin de l'entendre. Evie était dans sa chambre depuis une bonne dizaine de minutes maintenant, sûrement en train de lire quelques livres avant de s'endormir. Deux Aurors plantés devant elle, ils n'avaient pas tarder à rejoindre le domicile des Burwell. Ils devaient probablement être fiers de leur action de la soirée, même s'il n'avait pas réussi à venir à bout de Jules eux-mêmes.
« … nous sommes remontés à lui suite à quelques recherches. Votre mari devait être arrêté pour ensuite être jugé mais après quelques minutes de combats, il ... » Elle hocha la tête.
« Il s'est suicidé, je sais. Je vous remercie de m'en avoir informée mais je dois en parler avec ma fille. » coupa-t-elle, avant de les congédier avec un sourire forcé mais poli. Alicia n'était pas une personne mauvaise. Loin de là. Beaucoup se demandaient comment la jeune femme avait pu finir avec un homme au lourd passé familial. Elle ne fondait jamais de jugements sur des bruits de couloirs. Selon elle, il fallait toujours offrir une nouvelle chance, celle de se racheter, d'oublier son passé pour mieux profiter du présent. C'est ce qu'elle fit pour Jules. Et elle y crut jusqu'au bout. Mais il venait de lui prouver que toutes ces années avaient été vaines, qu'il n'avait en rien changé son point de vue sur le monde. Installée sur son lit, la rousse feuilletait un livre à la reliure usée. C'était un exemplaire des
Contes de Beedle le Barde qui appartenait à sa grand-mère maternelle. Evie aimait beaucoup lire. Elle s'enfermait dans sa bulle pendant de longues heures s'imaginant un tout nouveau monde. Un monde où tout le monde serait heureux, où la justice régnerait, où la possibilité de se racheter était possible. Elle ressemblait énormément à sa mère, ayant cette pureté d'âme qui semblait pourtant être un miracle. Mais ces opinions trop divergentes, au sein même de sa famille, l'avait refroidie. Elle ne savait vers qui se tourner, et instinctivement, sa mère l'emporta sur son père. Elle était bien plus présente, moins froide et aimante. Son père lui transmettait son amour également, mais à sa manière. Elle ne le remarquait pas toujours. Elle n'arrivait même pas à comprendre ce qu'il pouvait penser d'elle. Alors elle essayait d'être irréprochable. D'avoir un comportement parfait. Elle s'enfermait sur elle-même, c'était bien plus facile. Séchant ses larmes avant d'entrer dans la pièce, Alicia prit place aux côtés de sa fille. La vision de sa tignasse rousse suffit à lui arracher un sourire. Elles finirent ensemble sa lecture, avant d'aborder enfin le sujet.
« Evie … ton père ne rentrera pas ce soir. Plus jamais. » Elle voulait être forte pour sa fille, mais Evie ne comprenait sûrement pas ce que cela signifiait. Elle se contenta de prendre sa mère dans une forte étreinte.
« On ira bien maman, tu verras. » finit-elle par ajouter. La petite fille du haut de ses dix ans ne réussit pas à pleurer. Peut-être ne se rendait-elle pas vraiment compte de la gravité de la situation, malgré ce qu'elle pensait. Aucune larme ne coula sur ses petites joues, tandis que sa mère perdit son sang-froid pour touts les déverser. Elle se demandait bien d'où Evie pouvait puiser cette force. En réalité, de la force elle n'en avait pas. Son père n'était pas comme les autres pères. Il était froid et distant. Il l'était également avec elle, alors elle s'y était habituée. Avec le temps, elle avait fini par agir comme lui. Frôlant l'indifférence. Mais face à la peine de sa mère, une larme vint humidifier son visage, puis une autre. Elle s'en voulait. Elle s'en voulait de ne pas ressentir plus de peine, de ne pas pouvoir la partager. Voir sa mère dans un tel état la déchirait. Elle ne l'avait jamais vu ainsi. C'était injuste, surtout pour elle. Et l'injustice, Evie ne le supportait pas. C'était peut-être pour cette raison qu'elle ne se morfondait pas. Au fond, elle savait peut-être que justice avait été rendue. Evidemment, elle ne connaissait en rien le passé de son père, mais elle savait qu'il n'était pas tout blanc. Elle le sentait et ne saurait pas l'expliquer.
Quelques mois s'étaient écoulés depuis le décès de son père. Plusieurs mois maintenant qu'il ne faisait plus parti de leur quotidien. De grands changements avaient eu lieu, et finalement, ce n'était pas plus mal. Alicia, toujours enfermée dans un sentiment de tristesse, recommençait à gagner le sourire. Elle prenait de nouveau goût à la vie. Quant à Evie, elle découvrit une toute nouvelle manière de vivre. Elles passèrent un certain temps chez ses grands-parents, pour se changer les idées. Leur maison était bien plus chaleureuse, rassurante que l'était la leur. Toujours souriants, leur bonne humeur était vraiment contagieuse. Eux aussi avaient vécu des moments difficiles, et pourtant, ils étaient toujours là. Elle lança un regard vers sa mère. Elle irait bien aussi, comme elle le lui dit le soir de sa mort. La rousse ressentait encore de la culpabilité. Elle en avait d'ailleurs longuement parlé avec sa grand-mère. La petite fille n'arrivait pas à comprendre pourquoi elle n'était pas plus affectée par l'événement. Bien-sûr, il lui arrivait de verser des larmes, c'était naturel. Parfois, sa froideur ou encore son calme lui manquaient. Elle était passé dans un environnement beaucoup trop agité. On était beaucoup derrière elle, à se demander sans cesse comment Evie allait. Mais elle s'y était habituée. Parce que cette vie, elle en avait toujours rêvé. Elle n'avait jamais eu l'occasion de grandir dans une telle ambiance, et maintenant, cela allait être le cas. Les larges couloirs sombres et froids n'étaient plus qu'un mauvais souvenir. En plus, ils fêtaient un jour important : le lendemain, Evie commençait sa véritable vie de sorcière. Elle allait fréquenter Poudlard et y construire des souvenirs inoubliables. Installée confortablement dans une banquette du Poudlard Express, elle regardait les paysages défiler sous ses yeux avec une certaine excitation, mais aussi de l'appréhension. Tout allait être différent maintenant et se jeter dans l'inconnu ne la rassurait pas vraiment.
« Les premières années, c'est par ici. » Une voix les appela, pour les guider sur le chemin de l'immense château. Les yeux sans cesse levés vers le ciel, elle admirait tant de beauté. Ce que sa mère lui racontait était donc vrai, Poudlard était un endroit merveilleux. Elle sentait déjà qu'elle allait s'y plaire. Elle adressait quelques sourires à Scorpius, non loin d'elle. Elle connaissait le fils Malfoy depuis quelques temps déjà, leurs parents ayant l'habitude de se rencontrer. Les larges portes s'ouvrirent devant eux, pour laisser voir l'intérieur de la bâtisse. Direction la grande salle, pour la célèbre cérémonie de répartition. Parmi la foule, elle affichait un sourire béat, attendant que son tour n'arrive. Et lorsque ce fut le cas, elle sentit cette angoisse encore plus intese, alors qu'elle avançait lentement vers le tabouret.
« Une Burwell, ça faisait longtemps... » Elle sentit les regards se concentrer sur elle. Tout le monde savait que Jules Burwell était mort quelques mois avant.
« Pourtant tes qualités sont bien plus assimilables à une Reynolds. Tu possèdes leur sens de la justice, une patience à toute épreuve et une loyauté envers tes convictions importante, propres à ces derniers. Mais tu as également cette force de caractère, celle si spécifique des Burwell. » Force de caractère ? Elle fronça légèrement les sourcils. Evie n'avait jamais été
forte. Elle était effacée, en retrait et renfermée. Elle commençait tout juste à s'ouvrir aux autres et Poudlard allait l'aider dans cette démarche. Mais elle ne se qualifiait sûrement pas comme étant forte. Mais le choixpeau réussit toujours à déceler les profondeurs d'une âme, sa véritable nature. Et la sienne semblait définitivement être celle d'une …
« Poufsouffle ! » Des applaudissements s'élevèrent dans la salle, alors qu'elle rejoignait la table des jaunes. Poufsouffle, c'était parfait. La même maison que sa mère, elle ne pouvait être plus comblée. Cette dernière allait sans aucun doute être fière d'elle. Vint le tour de Scorpius. Elle aurait aimé être avec lui, il était son seul point de repère ici. Mais cette pensée était égoïste. Elle n'avait pas le droit de vouloir cela, alors que le Malfoy espérait rejoindre l'illustre maison de Salazar Serpentard, à l'image de ses parents. Lorsque le verdict fut prononcé, elle le gratifia de quelques applaudissements, lui offrant un sourire que seul lui avait le droit d'avoir. Elle était contente pour lui, vraiment. Ce n'était pas une maison différente qui allait les empêcher de rester amis. Pourtant, ils n'avaient jamais été aussi différents qu'à ce jour.
Exceptionnellement, Evie avait un peu de temps libre avant de reprendre le cours suivant. Déambulant dans les couloirs, elle affichait ce petit sourire, celui qui la définissait si bien. Elle aimait bien Poudlard, vraiment. Elle profitait pleinement de sa vie et apprenait enfin à s'amuser. Pourtant, les temps n'étaient guère joyeux. La Grande Purge venait tout juste de se terminer, ajoutant à sa longue liste de nouvelles 'victimes'. Puis Scorpius lui fit face, le visage dur et sévère. Il avait lui aussi perdu son père, Draco Malfoy, peu de temps avant et ne le vivait pas bien. C'était normal, il lui faudrait du temps pour s'en remettre. Mais l'heure était bien plus aux reproches qu'autre chose.
« Scorpius ! » Elle voulait lui demander comment il allait, discuter de sujets qu'ils avaient l'habitude d'aborder, mais elle ne pouvait pas. Parce qu'elle savait pertinemment qu'il n'avait pas l'esprit à cela. Pas à de simples conversations comme celles-ci. S'il avait besoin de se confier, elle serait là, évidemment. Mais le connaissant, elle ne préférait pas le brusquer ou lui arracher les mots de la bouche. S'il voulait lui en toucher quelques mots, il le ferait ; sinon, elle l'accepterait. Il alla s'asseoir sur un banc en pierre non loin d'eux, l'invitant à le rejoindre. Il devait en avoir assez de voir des visages tristes, des personnes faisant semblant de comprendre sa douleur. Ils ne le pouvaient pas tant qu'ils ne l'avaient pas vécu. Même Evie ne le pouvait pas, puisqu'elle n'avait pas de réelles attaches avec son propre père. Alors elle se contentait de sourire, d'essayer de lui apporter une part de lumière dans sa journée. Enfin, ses amis devaient sûrement mieux s'y prendre, mais elle essayait.
« Comment as-tu fait ? » finit-il par demander après quelques secondes de silence. Elle tourna immédiatement son visage vers le sien, alors qu'il poursuivait.
« Ça fait à peine un an, dis-moi. » Prise au dépourvue, elle ne s'attendait pas à ce genre de question. En fait, elle pensait juste l'écouter, l'aider à vider son sac, mais pas exposer son point de vue. Elle ne savait pas vraiment quoi dire, d'ailleurs.
« On n'a pas le choix. » répondit-elle d'un ton neutre. En effet, il fallait s'y faire. Ils devaient vivre avec. Il lui arrivait de penser à son père, elle essayait de se rappeler de moments heureux. Mais ils étaient bien trop rares, ou alors était-elle beaucoup trop jeune pour s'en souvenir.
« Ça ira, tu verras. » ajouta-t-elle naturellement, avant de se rendre compte qu'elle avait presque dit la même phrase à sa mère pour la consoler.
« Les Potter, ils doivent être bien heureux aujourd'hui. » Sa voix était encore calme, mais elle sentit cette pointe d'agacement.
« C'est à cause d'eux. Tout ça, c'est eux. Comment tu peux laisser passer ça ? » Il semblait amer et la colère se mêlait à sa tristesse. S'énerver, ce n'était pas la meilleure des solutions. Evie était beaucoup plus calme, plus reposée. Elle réfléchissait avant d'agir, pour éviter de le regretter ensuite.
« Rejeter la faute sur eux ne le ramènera pas, Scorps... » Elle posa une main rassurante sur son épaule, même si cela ne devait pas avoir beaucoup d'effet. Il faut aller de l'avant, ressasser le passé n'arrangera en rien sa peine. Il ne ferait que la décupler. La jeune rousse savait bien que ses relations avec les enfants Potter étaient plus que tendues mais elle ne voulait prendre parti pour aucun des deux.
« Et je ne les connais pas assez pour me permettre de les juger. » Sa voix était hésitante, elle ne savait pas comment il allait prendre sa remarque, mais il connaissait la manière d'être d'Evie. Elle avait toujours été juste. Et ils s'acceptaient autant avec leurs qualités que leur défauts.
Elle était allée trop loin. Evie avait agi sans vraiment penser aux conséquences, elle qui est d'ordinaire si réfléchie. Mais elle ne put s'en empêcher. Lorsqu'elle aperçut la dernière des Potter, elle lui offrit son plus mauvais regard, suivit d'une réflexion des plus acerbes. Elle n'avait pas une famille parfaite, mais elle aurait tout de même souhaité que son père soit quelque part sur cette Terre, vivant. Enfermé à Azkaban peut-être, mais toujours vivant. Après tout, elle n'était personne pour souhaiter la mort de quelqu'un, elle n'en avait pas le droit. A ses côtés, même Hestia était étonnée par un tel comportement. Ce n'était sûrement pas dans ses habitudes. Les deux sorcières se connaissaient depuis leurs débuts à Poudlard et avaient l'habitude de passer la majeure partie de leurs journées ensemble. Tout d'abord réparties dans la même maison, elles partageaient en plus de cela la même chambre. Heureusement, l'entente était plutôt bonne, trouvant en la Longbottom une très bonne amie.
« Viens, on ne reste pas ici. » Légèrement secouée, Evie prit les devants et s'en alla le plus vite possible. Elle resserra son étreinte autour de ses livres avant d'entrer dans la salle des potions. Voilà qui allait l'aider à se changer les idées. L'entraînement de quidditch qui suivait lui permettrait d'évacuer ce surplus d'émotions. Elle ne comprenait même pas pourquoi. Pourquoi ? Elle n'était pas plus affectée que cela, ou alors elle ne s'en rendait pas vraiment compte. Pendant quelques temps, elle se contenta de la regarder de loin. Cela ne devait pas être évident pour la petite Lily non plus. Elle portait un nom célèbre. Certains l'adulaient, et d'autres au contraire le détestaient. Evie aussi avait connu des jugements injustes, uniquement pour ce nom :
Burwell. Il commençait à faire tard, mais elle devait faire un détour par la bibliothèque. Plusieurs semaines, mois même, s'étaient écoulés depuis cette 'rencontre' avec Lily. Répartie chez les serdaigles, elle ne devait pas être bien loin. Idée très stéréotypée des aigles, mais elle tentait le tout pour le tout. Assise dans un coin, feuilletant rapidement un bouquin sur le quidditch et après plusieurs allers et retours de certains, elle vit cette longue chevelure rousse.
« Hey ! Est-ce que je peux te parler ? » demanda-t-elle, se levant d'un bond. Face à sa mine hésitante, elle afficha un petit sourire. Elle ne lui voulait pas de mal, ou du moins pas comme la dernière fois. Au contraire même. La plus jeune des Potter finit par acquiescer.
« L'autre jour … enfin, il y a quelques temps maintenant, je n'ai pas été très juste. » commença-t-elle, très peu sûre d'elle. C'était un comble et elle se sentait même honteuse. Elle n'avait pas été répartie chez les poufsouffles pour rien et ne pouvait donc pas agir de la sorte.
« Je tenais à m'excuser. D'habitude, je ne suis pas comme ça. » C'était sûrement la surprise, ou alors le surmenage ou quelques autres facteurs qui lui avait fait perdre pieds. Evie n'était sûrement pas des plus courageuses et gérer des situations difficiles – parce que pour le coup, c'en était une – ne se révélait jamais évident. Leur conversation, ou plutôt le monologue de la poufsouffle, fut coupée par une nouvelle arrivée. Elle ne s'attendait pas à le voir ici.
Albus. « Lily. Tu devrais rentrer. » dit-il sèchement, tout en lançant un regard vers Evie. Silencieuse, mais plus pour très longtemps. Elle fronça les sourcils, avant de se lever et faire quelques pas vers lui.
« Tu ne me connais pas. » lâcha-t-elle toute aussi froide. Evie ne supportait pas l'injustice, son entourage la connaissait assez bien pour le certifier. C'était d'ailleurs pour cela qu'elle se trouvait dans ce couloir en compagnie de Lily. Alors non, il n'avait pas le droit de sous-entendre des choses fausses.
« Alors ne me mets pas dans le même sac. » Elle n'avait pas besoin d'en dire plus. Il savait très bien de qui elle parlait. Evie appréciait Scorpius, c'était son ami. Et même s'ils avaient des divergences d'opinions, ils ne voulaient pas cela vienne se mêler de leurs relations. Les yeux rivés sur lui, elle s'attardait un peu trop sur les traits de son visage ou encore ses cheveux. Elle ne voulait pas être jugée de la sorte. Mais ce qui la blessait le plus était l'image faussé qu'Albus avait d'elle. D'ordinaire, Evie n'y accordait pas plus d'attention. Elle lui avait fait comprendre son désaccord. Mais cette rencontre inattendue avait suffi pour la perturber. Bien plus qu'elle ne l'imaginait.
« Bonne soirée, Lily. J'espère te revoir bientôt. » dit-elle finalement, avant de rejoindre les appartements des jaunes.
Sa tenue enfilée, balai en main, la voilà prête pour disputer le match qui opposait les poufsouffles aux gryffondors. C'était une rencontre importante alors ils avaient intérêt d'assurer. Juste avant de rejoindre le stade, Hestia lui avait transmis toute sa bonne humeur. Bonne humeur qu'elle retrouverait sans aucun doute dans les gradins dans quelques minutes. Mine de rien, sa voix porte bien parmi la foule. Evie se demandait souvent comment la jeune femme s'en sortait pour ne pas l'avoir complètement brisée après. Tous sur le terrain, les cris des élèves la firent légèrement sourire. Elle aimait tellement ce sport, c'était une véritable passion. Toutes ces émotions, c'était si intense. Après Poudlard, elle comptait même tenter sa chance et intégrer une équipe professionnelle. Un rêve qu'elle réalisera, elle en était sûre. Un peu trop peut-être. Alors que le match était bien entamé, les scores très serrés rendaient le tout plus intéressant. Entraînée par une poussée d'adrénaline, elle voulait tenter quelque chose de nouveau. Une figure qu'elle n'avait pas eu l'occasion de faire souvent et donc qu'elle ne maîtrisait pas vraiment. Mais c'est à force d'essayer que l'on réussit, non ? Armée de patience et de persévérance, elle obtiendrait le résultat souhaité. Evitant un cognard de justesse en tournant autour de son balai, elle voulait tenter le
plongeon de Dionysos. Il lui suffisait de lever le souaffle assez haut pour pouvoir le frapper avec son poing tout en visant les buts. Mais elle l'avait lancé bien trop haut. A une certaine distance du sol, elle avait mal jugé ce facteur, et dut faire un petit bond pour arriver à bonne hauteur. Dans l'imprévu, elle avait agi rapidement, mais n'avait pas choisi la meilleure des solutions. Dirigé vers elle, le second cognard n'allait cette fois par rater sa cible. La heurtant violemment au niveau des côtes, sa respiration fut coupée par la collision, suivie par une lourde chute. Et plus rien.
« Attendez, elle se réveille ! » N'ayant aucun souvenir des dernières heures, un mal de tête la fit retomber sur Terre immédiatement. La vision trouble, elle réussissait à discerner la chevelure brune de Hestia, ainsi que des murs inhabituels.
« Rebienvenue dans le monde des mortels, mademoiselle Burwell. » Encore confuse, il lui fallut quelques minutes supplémentaires pour comprendre qu'elle se trouvait à l'hôpital Sainte-Mangouste. Elle poussa alors un long soupir, avant de reposer sa tête sur l'oreiller, les yeux clos.
« J'espère qu'on a gagné, au moins. » D'après ses derniers souvenirs, c'était serré. Mais ce sport offrait tant de surprises que la situation pouvait changer à tout moment. Face au silence de cette dernière, elle alla chercher son regard histoire d'en savoir un peu plus.
« Désolée... Mais c'était un super match ! Tu ne sais pas ce que t'as manqué ! » Elle laissa échapper un léger rire nerveux, toujours les mots juste celle-là. Elle devrait rejoindre son équipe, histoire de partager leur douleur. Une douleur qu'elle ressentait déjà assez au niveau de son abdomen et un peu partout aussi. Elle essaya de se redresser, tant bien que mal, mais finit par lâcher prise. Elle se sentait étrangement faible, c'était inhabituel. Un médicomage passant par là la vit réveillée, et vida la pièce poliment. Il allait sûrement lui parler de ce qu'il s'était passé, qu'elle devrait veiller à bien prendre sa potion, éviter l'effort pendant quelques jours et tout le blabla. Le sorcier commença un long discours, la saluant d'abord puis prenant quelques nouvelles. Mais la mine qu'il afficha ensuite était bien moins rassurante.
« Vous êtes inconsciente depuis quatre jours. » Elle manqua de s'étouffer avec sa salive. Ce n'était pas possible, elle se souvenait encore des dernières heures passées.
« La chute ne vous a pas épargné. Deux côtes cassées, une cheville en mauvais état, un traumatisme crânien, .... » Elle ne comprenait qu'un mot sur trois. Il allait bien trop vite. Beaucoup trop vite. Il remarqua son incompréhension et finit par clarifier la situation.
« Vous devez arrêter le quidditch, au moins pour l'année à venir. » Non, elle avait un rêve. Evie comptait bien le réaliser. Il ne pouvait pas se briser par les simples paroles d'un médicomage. Il s'était sûrement trompé. Il
devait s'être trompé.
« Vous êtes sûrs ? » D'un signe de tête, il lui fit comprendre que oui. C'était fini pour elle.
Elle tirait les conséquences de ce fameux match chaque jour. Quelques douleurs lui prenaient par-ci par-là, du simple étirement au niveau du cou jusqu'à une gêne à la cheville. Il n'avait pas tort, elle allait avoir besoin de beaucoup de temps pour s'en remettre. Son séjour prolongé à Sainte-Mangouste lui avait largement suffit, un mois c'était beaucoup, et elle ne comptait pas y retourner. Ou du moins, pas en étant patiente. Le département des jeux et sports magiques était en effervescence. Une masse de travail les occupait et il fallait tout boucler avant la soirée. Faisant de nouveau un tour parmi les bureaux, on la prenait vraiment pour le larbin du service. Comme si se retrouver ici n'était pas assez douloureux. Elle aurait pu être n'importe où, mais pas à travailler derrière un bureau. Et encore, elle n'avait même pas le sien. Ses journées se ressemblaient toutes, mais elle essayait de rester positive. Au moins, elle pourrait évoluer et rejoindre un jour la ligue britannique et irlandaise de quidditch. C'était mieux que rien. En cette veille du deux mai, Evie était impatiente de s'en aller. Des festivités se préparaient un peu partout et elle allait être en bonne compagnie. Il ne lui manquait plus qu'à choisir la bonne robe. Même si cette journée avait longtemps était associée au malheur pour sa famille, ou plutôt son père, elle aimait tout particulièrement l'atmosphère qui s'en dégageait. Chaque année, elle avait l'impression que tout était à nouveau possible, qu'il ne fallait jamais perdre espoir. Elle espérait se fondre dans la masse, voir quelques amis, et profiter. Vêtue d'une robe bleu nuit, elle prit quelques secondes pour en saluer quelques uns sur le chemin avant de bifurquer vers un endroit bien plus calme. Elle allait rejoindre Albus. Légèrement en retard, elle aperçut une silhouette. Elle pourrait le reconnaître parmi mille.
« Je suis un peu en retard ! » D'au moins une dizaine de minutes même. Elle s'assit alors sur l'herbe et profita des feux d'artifices, la tête levée vers le ciel. La rousse se sentait bien auprès de lui. Elle avait parfois l'impression qu'un simple regard suffisait pour qu'ils se comprennent. Pensive, elle laissa échapper un léger rire.
« Tu te souviens à Poudlard, ça avait plutôt mal commencé. Qui aurait cru que nous passerions une soirée comme celle-là ensemble ? » Et seuls, surtout. Ils étaient assez éloignés de la foule et les rares personnes présentes dans le coin n'étaient presque pas visibles de par l'obscurité. Albus l'avait toujours intriguée, dès qu'elle l'avait croisé dans les larges couloirs du château. Il n'était pas comme les autres et avait cette part de mystère étrangement attirante. La rousse se rendit compte longtemps après qu'elle appréciait un peu trop la compagnie du Potter, ce qui n'enchantait que très peu Scorpius. Incapable de faire un choix entre son ami de toujours et celui pour qui elle avait des sentiments naissants, elle jonglait entre les deux. Elle finit par s'allonger à son tour pour mieux profiter du spectacle, évidemment. Elle vint loger sa tête hauteur de son épaule et sentit une chaleur agréable l'envahir. Elle ne savait pas si les sentiments qu'elle partageait étaient réciproques, mais elle était bien. Terriblement bien même qu'elle aurait pu rester encore longtemps ainsi. Mais ils furent interrompus par l'arrivée massive d'un groupe de sorciers. A les regarder, certains avaient déjà bien abusé de la boisson. Tant pis. Ils n'avaient plus qu'à rejoindre les leurs.
Mon père n'a pas pu soutenir un monde comme celui-ci, se dit-elle,
il n'a pas pu. Les yeux légèrement humides, elle comprenait seulement tout ce que la guerre signifiait. Elle avait grandi en temps de 'paix', alors elle ne le pouvait pas avant. La majeure partie des sorciers pensait que ce temps était révolu mais il semblerait que l'histoire ne se répète sans cesse. Elle avait cette impression, ce sentiment d'insécurité qui ne cessait de croître ces derniers jours. Et ce n'était que le début, elle le savait.
Tout le monde le savait. Les attaques se multipliaient et cela ne pouvait plus durer. D'abord Lily, et maintenant lui. Les mauvaises nouvelles ne cessaient de tomber. Devant la nouvelle, Evie resta sans voix. Elle sentit comme une force l'empêcher d'émettre quoi que ce soit. Elle ne voulait pas y croire. Il n'était pas mort. Elle ne connaissait pas Simon autant qu'Albus, mais elle savait qu'il ne méritait pas un tel sort. Personne ne le méritait. Quelques jours avant encore, elle l'avait croisé au ministère, ce visage joyeux pourtant marqué par la fatigue. Alors non, elle ne pouvait s'y résoudre. Et pourtant il le fallait, puisque la situation n'était pas prête de s'améliorer. Ecourtant sa journée à la Ligue, elle ne perdit pas une minute pour rejoindre le domicile des Potter. Evie ne l'avait plus vu au ministère depuis un certain temps et cela ne pouvait plus durer. Elle frappa la porte de trois coups. Quelques secondes plus tard, Lily vint lui ouvrir.
« Bonjour, je viens voir Albus. Il est là ? » Malgré toutes ces années, elle ressentait toujours un peu de gêne lorsqu'elle croisait son regard.
« Il est dans sa chambre. Mais n'espère pas obtenir grand chose de sa part... » répondit-elle avec un sourire teinté d'une tristesse certaine. Elle ne voulait pas paraître envahissante mais elle se doutait bien qu'il avait besoin de réconfort. Et ce réconfort, elle réussirait peut-être à lui apporter.
« Albus ? » Allongé sur son lit, il ne se sentait pas d'humeur à recevoir quelqu'un. Et encore moins sa mère qui venait une énième fois prendre de ses nouvelles.
« Je vais bien, maman ! » hurla-t-il, avant de retrouver son silence.
« Non, c'est Evie. » s'empressa-t-elle d'ajouter. Alors qu'elle s'attendait à un renvoi, ou quelque chose du genre, il vint lui ouvrir la porte. Au lieu de détourner le regard, comme cela lui arrivait souvent en sa présence, elle s'avança légèrement sans le quitter des yeux. Elle posa une main sur sa joue et prit une profonde inspiration.
« Albus, tu ne vas pas bien. Ne me fais pas croire le contraire, pas à moi. » Elle marqua une courte pause. Alors qu'elle cherchait à avoir une réaction de sa part, il restait toujours aussi silencieux. Il était sans doute beaucoup trop fatigué. Fatigué de se rappeler chaque jour que son ami était mort par
sa faute. Ce n'était pourtant pas le cas, il n'y pouvait rien. C'était arrivé et il allait falloir l'accepter, aussi difficile cela soit-il.
« Dis quelque chose. Je suis là pour toi, tu le sais bien. » Il lui était de plus en plus difficile de soutenir son regard. Elle y voyait tellement de choses. Elle savait que son chagrin était sans fin et que la culpabilité le rongeait de l'intérieur. Elle finit par s'approcher à nouveau et enroula ses bras autour de son corps. Elle n'avait pas les mots justes pour le réconforter. Le voir dans cet état n'était pas facile. Et cela l'était encore moins en se rendant compte qu'elle n'arrivait pas à l'aider. Tout ce qu'elle pouvait dire n'arrangeait rien alors elle préférait agir autrement. Une longue et chaleureuse étreinte de laquelle elle n'était pas prête à se défaire.
La pas hésitant, elle ne savait pas vraiment où se rendre. On lui avait évoqué un endroit trop vague. Assez vague sûrement pour que la personne qu'elle rencontrerait soit sûre de sa véritable identité. Ils devaient rester sans cesse sur les gardes, ne pouvant accorder leur confiance qu'à un nombre restreint de sorciers. Alors lorsqu'Evie évoqua la possibilité de rejoindre leurs rangs, il était évident que cela ne se ferait pas en un claquement de doigts. Durant sa vie entière, elle avait été répertoriée du mauvais côté. Elle portait le nom des Burwell, et beaucoup savaient ce que cela signifiait. Même si elle s'était accrochée pour montrer à tous sa vraie valeur, des doutes persistaient, ce qui était normal. Il faisait assez nuit pour qu'elle ne remarque pas cette silhouette, l'observant dans l'obscurité. Alors lorsqu'il vint à sa rencontre, elle eut comme un léger sursaut. Le sorcier devant elle affichait un léger sourire, comme s'il la défiait.
« Comment peut-on te faire confiance, Evie Burwell ? » dit-il en insistant sur son patronyme. Pas question pour elle de se décourager, elle avait pris une décision.
« Vous le pouvez. Il suffit de me connaître un peu mieux. » Mais du temps, ils n'en avaient pas. Elle avait pourtant quelques arguments en réserve, de quoi plaider sa cause. Sa mère avait réussi à garder quelques contacts avec des sorciers indésirables, comme ils se plaisaient à les appeler. Même si elle était loin de partager leurs idéaux, cela pourrait être utile un jour. Alors qu'elle voulut ajouter quelques mots, l'homme reprit.
« Et qu'en est-il de ce Scorpius ? Les Malfoy ne sont pas vraiment fréquentables aux dernières nouvelles. » Elle fronça légèrement les sourcils, essayant de se concentrer sur son interlocuteur. Elle n'arrivait pas à voir qui il était. Ce dernier avait sûrement usé d'un léger sortilège de confusion, assez puissant pour empêcher Evie de voir son visage mais pas assez pour l'handicaper.
« Il n'en saura rien. Il ne saura jamais rien. Vous pouvez me croire, et s'il faut me soumettre au veritaserum pour en avoir le cœur net, allez-y. » Evie savait bien que Scorpius ne partageait pas ses idéaux. Mais elle ferait avec. Elle l'accepterait jusqu'au jour où cela ne pourra plus être le cas. Censée, elle savait bien qu'ils ne réussiraient jamais à maintenir leur amitié dans cette ambiance. Ils ne se mentaient pas l'un à l'autre, mais omettaient de dire la vérité. Pour se protéger, parce que c'était bien mieux ainsi.
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bienvenue sur le forum et bon courage pour ta fiche 
merci beaucoup! 
voici un bienvenue officiel 
ah et j'exigerai un lien avec la belle evie 
avec plaisir, on en parle quand tu veux 
et j'adore les liens que tu t'es trouvé, c'est génial, ça rend le personnage plus profond et bien construit. Non mais tu gères meuf 
)..